Foncia au départ de l’Istanbul Europa Race

Foncia
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Quelques jours à peine après l’arrivée de la Solitaire du Figaro (où FONCIA termine 5e), Michel Desjoyeaux accompagné de Jérémie Beyou, son futur co-skipper pour la Transat Jacques Vabre – s’envolaient pour Istanbul. Les deux hommes y ont retrouvé le reste de l’équipe qui s’affaire depuis jeudi sur le pont du monocoque vainqueur du Vendée Globe. A moins de 4 jours du coup d’envoi de la première étape de (Istanbul-Nice, 1450 milles), et après plus de trois semaines en solo à batailler sur un monotype de 10 mètres, il faut donc basculer rapidement en mode équipage/gros bateau. Se réadapter à l’échelle du 60 pieds open et jouer le jeu de la collectivité, le tout dans un contexte de légitime fatigue.

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Petite fatigue
« Après l’euphorie de la Solitaire, là, depuis trois jours, on est un peu claqué » concède Jérémie Beyou (vainqueur de 2 des 4 étapes de cette 40e édition). « Heureusement, avec Michel, nous avons droit à un petit traitement de faveur : on nous laisse dormir le matin ! Le bateau a l’air prêt, tout le monde est motivé et de bonne humeur, donc, tout va bien ! ».

Cinq garçons dans le vent
Le noyau dur est composé du triumvirat Michel Desjoyeaux/Jérémie Beyou/ Marc Liardet (boat captain) auxquels viendront s’agréger dans l’ordre des étapes les jeunes cerveaux du Team Foncia : Dimitri Voisin (Responsable R&D et électronique), Paul Duval (responsable sécurité et ballasts) et Julien Marcelet (Bureau d’étude appendices, pièces custom). Le cinquième élément sera incarné, toujours dans l’ordre des étapes, par Jean Philippe Guillemot (coordinateur technique), Pierre Yves Lautrou (Journaliste, navigateur) et Gildas Mahé, skipper du Figaro Banque Populaire.

L’organisation du bord : conjoncturelle
Michel : « Nous n’avons pas encore décidé de tout. Principalement, je m’occuperai de la navigation en relais avec Jérémie. Nous n’avons pas fait de découpage de la journée, il faudra être souple et réactif en fonction des conditions, on ne va pas être psychorigide avec les systèmes de quart, on va s’adapter. Tout le monde participera à la manœuvre, mais pas besoin de réveiller les gars pour faire un virement de bord dans la pétole par exemple »

Le bateau : on prend le même et on recommence
Pas de changement à bord de FONCIA qui prendra la mer tel qu’il était dans le Vendée Globe, excepté le renouvellement d’une partie de la garde-robe (limitée à 10 voiles sur la course) dont une grand-voile, une trinquette, un gennaker et un code zéro.
Seul ou en équipage, la donne est la même question confort où quelques sacrifices ont même été consentis pour alléger la monture : exit le fameux pouf à bille et les bulles de protection extérieures (40 kg) pour le barreur.

La Med’: une mer d’incertitudes
Outre le fait que ni Michel ni Jérémie n’ont jamais navigué dans ces lointaines contrées méditerranéennes (Mer de Marmara, Mer Egée), ils savent que la Méditerranée est une mer d’incertitudes. « L’eau est chaude, il y a beaucoup de dauphins, on va croiser de beaux paysages, parfois il y a du vent, parfois pas… mais ça reste de l’eau salée ! » plaisante Michel. « La Méditerranée est pleine de surprises, plus qu’en Atlantique. Donc, je regarde en ce moment les modèles et observations météo les plus pertinents. Heureusement, le convoyage a été une mine d’informations. De toute façon, il faudra retrouver nos réflexes habituels car cette première étape, c’est un peu un grand côtier… » ajoute Jérémie.

Première étape : du portant rapide jusqu’en Mer Egée ?
« Si la situation reste stable, on devrait partir avec du vent de nord-nord-est entre 15 et 20 nœuds jusqu’au milieu de la Mer Egée » commente Michel. « Et si tout va bien, on va tout traverser à fond la caisse, sous spi. Après la Mer Egée, en revanche, c’est un peu le no man’s land. Du côté de la Sicile (à laisser à tribord), je suis prêt à tout : pétole, orages. Puis, en Sardaigne et Corse, on peut toujours avoir du mistral ce qui signifierait un final au louvoyage… mais l’avantage de ces étapes au milieu des îles c’est que tu abordes tout tronçon par tronçon. »

Les objectifs
Michel : « Voir comment le bateau se comporte en équipage, donc mené à 100%, le tout dans une situation de navigation au contact, avec un plateau de qualité et sur une longue distance. Le but est aussi de travailler avec Jérémie sur les systèmes de décision, en vue de la Transat Jacques Vabre ».
Jérémie : « Au delà du résultat, ce qui sera important à la fin de cette course, c’est que nous aurons eu l’occasion de nous tester pendant trois semaines, au contact d’autres concurrents. Ce sera un excellent moyen de nous comparer aux autres et de prendre nos marques, de sentir le bateau sous nos fesses ! »