En route vers l’Atlantique

Istanbul Europa Race - Foncia
DR

Après la lente et chaude progression au portant sur les deux premières

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étapes, le près et les conditions de navigations tendance

« Atlantique » sont donc venues cueillir la flotte la nuit dernière.

Cette journée de mercredi est à marquer d’un pierre blanche à bord de

la plupart des monocoques Imoca tant les équipages devaient avoir un

temps oublié les joies… et contraintes de la navigation en mode

humide et penché ! Aux abords du célèbre détroit de Gibraltar et en

pleine mer d’Alboran, la sortie s’organise et ce sont Michel Desjoyeaux

et ses comparses qui semblent les mieux positionnés pour jouer les

portiers. En pointe par rapport à ses poursuivants directs, le double

vainqueur du Vendée Globe domine une fois encore son sujet et confirme

son grand plaisir à disputer cette première édition de l’Istanbul

Europa Race. Premier de cordée, le skipper de Foncia a choisi la

proximité des côtes marocaines comme planche de salut, allant y

exploiter des conditions plus favorables et un bord rapprochant. Imité

par ses concurrents, le Professeur pouvait ce midi afficher une belle

foi en son inspiration.  

La course poursuite s’organise

Derrière,

on s’organise et on tente d’endiguer l’hémorragie du moment. Avec des

fortunes diverses depuis le départ de Barcelone, le reste de la flotte

tente ainsi également de soigner sa sortie méditerranéenne. Pour

certains le bras de fer est engagé ; Groupe Bel et Veolia Environnement

confiant naviguer à vue ce matin. Handicapés par des soucis

d’électronique depuis leur rencontre avec un orage peu de temps après

le départ, les hommes de Kito de Pavant tiennent toutefois leur rang de

candidats à la victoire finale. Du côté de Roland Jourdain, l’ambiance

est au saut-de-mouton et au retour en grâce après une parenthèse en fin

de classement hier. Pointés à moins de 15 milles du premier, ces deux

équipages tiennent en respect leur assaillants, Paprec-Virbac 2 et

1876. Enfin, les hommes de DCNS sont toujours lanterne rouge et peinent

dans les petits airs quand devant on retrouve la vitesse, aussi

inconfortable soit-elle. Philosophe, Marc Thiercelin avait ce midi un

regard déjà tourné vers l’avenir et des jours meilleurs.  

Laisser les souvenirs derrière et s’en forger de nouveaux

 Dans

quelques heures, les premiers concurrents salueront une dernière fois

la Mer Méditerranée qui aura été le théâtre de leur formidable bataille

depuis le départ d’Istanbul, le 29 août dernier. Ils laisseront

derrière eux de grands souvenirs de navigation sur le Bosphore puis

dans les Dardanelles et les îles grecques. Ils garderont longtemps en

tête l’absence de vent et la chaleur. La partie qui s’ouvre aujourd’hui

devant leurs étraves s’annonce toutefois au moins aussi chargée et

riche en émotions. Le passage du détroit de Gibraltar, dernière porte

avant l’Atlantique leur réserve ainsi un accueil haut en couleur et

fidèle à sa réputation, combinant vents et courants contraires. Une

fois ce passage négocié, la partie ne sera pas gagnée pour autant, tant

les conditions météo s’annoncent compliquées, au moins jusqu’au cap

Saint-Vincent. Il reste encore un peu moins de mille milles à parcourir

avant la fameuse porte bretonne. D’ici là, la direction de course aura

fait savoir dans quelle mesure elle prolongera ou non le Tour de

l’Europe, offrant à la flotte un détour vers le Fastnet ou Wolf Rock.

On est encore loin de l’issue Atlantique, pour le plus grand plaisir

des spectateurs et des acteurs pour lesquels tous les espoirs sont

permis !