Ellen à la limite de l’épuisement …

Ellen MacArthur / Castorama
Ellen MacArthur / Castorama

. Les trois jours de conditions instables ont poussé Ellen au bout de ses limites … “Je ne me suis jamais sentie aussi mal. Je suis absolument épuisée. Le vent passe de 12 à 46 nœuds…”” Ces 12 dernières heures, le vent a soufflé en moyenne à 7 nœuds, puis 12 nœuds, puis 17 nœuds avec d’énormes différences entre les vitesses minimales et maximales. L’attention constante nécessaire au réglage des voiles et à la sécurité du bateau pèse sur Ellen. Elle est en permanence sur la corde raide pour garder le contrôle de Castorama dans les fortes rafales et pour lutter contre son épuisement. C’est dans ces moments là qu’elle est le plus vulnérable car une fatigue aussi extrême peut parfois mener à commettre de graves erreurs. Lire la transcription de son appel téléphonique avec son équipe à terre vers 7h00 GMT ce matin.. Premiers signes de la bascule de vent à l’ouest. Le vent est en effet passé de SW à WSW et continue de tourner vers l’ouest (269 degrés)… Espérons que cela ne soit pas qu’une simple oscillation mais bien les premiers signes de la bascule prévue à l’ouest. Si c’est le cas, Ellen pourra alors empanner bâbord amures aujourd’hui pour faire cap NE et profiter des vents de nord-ouest plus stables pour récupérer tout en progressant à bonne vitesse vers l’est. Un autre coup de vent est annoncé pour vendredi et l’objectif sera de rester à l’avant de celui ci pour se rapprocher rapidement du Cap Horn, à quelques 3020 milles devant les étraves.. Castorama a atteint les 16 000 milles parcourus à la vitesse moyenne de 17,5 nœuds. Il lui reste donc moins de 10000 milles à parcourir sur la route théorique jusqu’à l’arrivée. Son avance sur le record de Francis Joyon approche les 3 jours (exactement 2 jours et 21 heures, soit 8,22% du temps restant) car au même moment de sa tentative, le skipper français ne bénéficiait pas non plus de conditions favorables. Il venait notamment de casser sa ferrure de têtière de grand-voile et avait passé 5 heures à réparer, avec la voile sur le pont. Il s’était ensuite fait prendre au piège au centre d’une dépression avec des vents faibles et une mer très agitée, après quoi il avait enfin retrouvé une bonne vitesse avec des moyennes de plus de 500 milles par jour.Appel d’Ellen du jour : “”je n’ai jamais navigué dans de telles conditions, ou en tous cas, pas aussi longtemps. 24 heures de temps instable, c’est une chose, mais pendant trois jours et demi, ça commence à faire long. C’est incroyable ! Je n’ai vraiment, jamais, jamais vu ça. C’est tellement dur, et ça souffle tellement fort. J’ai eu 44 nœuds tout à l’heure. J’avais un ris dans la grand voile et le solent. J’ai cru qu’on allait chavirer. A l’instant même, ça souffle à 18 nœuds. Avec ça, on pourrait filer facilement à 18 nœuds mais au lieu de ça, on marche à 13 nœuds parce que le prochain nuage approche et que nous sommes contraints de naviguer sous toilé. Je sais que Francis Joyon avait un peu galéré au même moment, mais c’est impossible de se reposer, de fermer les yeux et de dormir. Quand le vent faiblit il faut continuer de faire avancer le bateau. On fait maintenant cap au 155 et les vagues viennent frapper les coques sur le côté. On a soit 35 nœuds, soit 15… La dernière fois que je vous ai appelé, on avait 38 nœuds et des énormes grêles à l’intérieur du bateau. Il y en a partout : dans les voiles, à l’intérieur… Le cockpit est une vraie patinoire… C’est vraiment pénible…””(Source Team Ellen)”

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