Devant, le Pacifique présente un visage plutôt gracieux sans l’émergence aujourd’hui d’un système météo qui viendrait se mettre en travers de la route.L’anticyclone qui s’étend dans l’Ouest de l’île du Sud de la Nouvelle-Zélande reste suffisamment haut pour permettre à Thomas de passer dessous et les trains de dépressions s’enchaînent sans rencontrer d’obstacle majeur dans le Sud. Enfin, aucune importante zone de glaces n’a été repérée ces derniers mois dans la région. Le trimaran pourrait donc bénéficier de conditions favorables de portant rapide et garder une trajectoire dans les Cinquantièmes une bonne partie du Pacifique.
RECORD DE L’OCEAN INDIEN (CAP DES AIGUILLES-TASMANIE) :
IDEC – Déc. 2007 : 9j 12h 6’ pour 5 182 milles parcourus à 22,7 nds de moyenne
SODEBO – 25/02/11 : 9 j 22h 45m pour 5172 milles parcours à 21,7 nds de moyenne
Ecart : 2 jours, 9 heures et 22 minutes
Pour revenir sur la journée d’hier, Thomas est passé pas loin de la « correction totale ». Thomas Coville : "Quand tu te retrouves de nuit avec sous le vent le gennaker à contre, la grand voile bloquée dans la bastaque face à la houle et le tout qui claque dans les rafales à 40 nœuds, tu te demandes comment tu vas gérer l’histoire sans tout casser et sans te faire mal. Tu choques la bastaque qui libère la grand voile, tu choques la rotation de mât et le cunningham, puis tu choques le chariot tout en bas pour pouvoir repartir et abattre dans la houle qui te prend de travers au moment fatidique où tu passes l’angle de 90°. Le bateau repart alors à fond et il te faut stabiliser la vitesse, faire passer le gennaker sur la nouvelle amure, en le roulant ou en réussissant en jouant avec la barre à le faire passer devant l’étai de Solent mais c’est super risqué à cause de la fausse panne, tu reprends ton gennaker , tu remontes la grand voile dans l’axe et là, le mât toujours sous le vent, tu envoies pour repasser sur le bon bord en tentant de sauver ces sacré lattes. Et puis, il faut recommencer la manip inverse pour remettre le gennaker sur la bonne amure, reprendre tes réglages et tout ranger. Tu finis exténué et les yeux rivés sur le haut de la grand’ voile avec ta torche pour constater les dégâts. Les rafales étaient tellement violentes et imprévisibles que je n’ai jamais eu le temps de reprendre la barre à temps et le pilote en bas de vague n’a jamais réussi à repousser pour repartir du bon côté. Depuis plusieurs jours, j’ai un problème avec ce dernier qui ne répond pas bien dans cette houle croisée quand je suis au dessus de 25 nœuds."
Retard à 9h45 : 1242 milles par rapport à la route de Francis Joyon