Les réparations sont terminées à bord de Five Oceans Of Smiles Too. Safrans consolidés, batteries rechargées, le monocoque Eco 60 de Christophe Bullens a pu repartir de Cape Town après moins de trois jours d’escale. « Je suis parti à 6 heures TU » confirmait à la mi-journée le marin belge. « Nous avons réparé le safran mais il y avait beaucoup de vent cette nuit. J’ai donc laissé passer et je suis parti juste après. Il y a maintenant 20 noeuds de vent, au près dans le nez. Je fais route au sud-ouest mais cela devrait tourner dans la journée! »
Plus au sud et plus au large, « les conditions sont quelque peu irritantes! » C’est Gutek, le skipper polonais qui le dit. Contraints à plonger plein Sud depuis le départ, jeudi, de Cape Town, les quatre autres skippers ont fait face à du vent faible et au courant du cap des Aiguilles qui les a ralentis dans leur course vers la Nouvelle-Zélande.
A bord d’Operon Racing, Zbigniew Gutkowski alterne la voilure entre grand-voile haute et solent ou grand-voile à deux ris et trinquette. « J‘espère que ce soir, je vais me sortir de cette zone sans vent, » prévenait-il par téléphone satellite ce mardi matin. « J’ai passé mon temps à prendre des ris et à les relâcher maintes et maintes fois. Je n’arrive même plus à compter combien de fois j’ai viré de bord. Mais maintenant, j’ai décidé de plutôt me servir du courant pour me sortir de là. Par moment, il peut nous propulser de six noeuds de mieux! »
Le skipper polonais est désormais le plus Sud de la flotte. Et donc le plus impatient de rejoindre enfin une zone de vents forts, portants et stables. Avec Brad Van Liew et Derek Hatfield, ils forment un triangle de chasse en quête de la meilleure route vers l’est. Chris Stanmore-Major qui a préféré favoriser le sud sans se recaler vers l’est comme les trois leaders compte désormais plus de 200 milles de retard. A sa vitesse actuelle de 7 noeuds, c’est déjà plus d’un jour de retard que le Britannique comptabilise.
Navigant par 43° Sud, Gutek se méfie aussi des icebergs qui ont déjà été repérés sur zone. « J’ai demandé à quelques amis, dont Andrew Piotrowski de Chicago, de m’aider à traquer les icebergs. Ce n’est pas interdit par le règlement. Cette année, il y en a beaucoup dès 47°Sud. Je n’ai d’ailleurs pas l’intention de m’aventurer en dessous du cinquantième. » Gutek ajoute qu’ils se sont mis d’accord avec les autres concurrents pour se transmettre toute information concernant les icebergs afin de se protéger les uns les autres de toute rencontre malencontreuse.
Classement à 13h
1. Brad Van Liew, Le Pingouin : à 6306 milles de Wellington
2. Zbigniew Gutkowski, Operon Racing : à 12 milles du 1er
3. Derek Hatfield, Active House : à 36 milles du 1er
4. Chris Stanmore-Major, Spartan : à 234 milles du 1er
5. Christophe Bullens, Five Oceans of Smiles too : à 603 milles du 1er