Comment s’est passée à remise à l’eau de Cheminées Poujoulat ?
Très bien, dans des conditions idéales de vent. Il fait grand beau, la marée monte, le bateau flotte. Il ne prend pas l’eau, le moteur tourne, tout suit son cours normalement. Une fois mâté, il sera déplacé au Port du Château, à son emplacement habituel. C’est sympa de le voir à l’eau, même si ce n’est qu’une étape dans le travail. On a encore pas mal de choses à faire, tout remonter, refaire les réglages, naviguer en écoutant le bateau. Mais là, déjà, il flotte, c’es top. On est vraiment satisfaits de le remettre à l’eau et de se remettre en mouvement !
Le bateau a beaucoup souffert sur la Transat Jacques Vabre. Quelles réparations avez-vous effectuées ?
Nous avons du reconstruire une partie du bordée tribord. La pièce de plus de 17-18 m2 a été taillée dans le moule d’origine chez Decision SA, en Suisse. Ca n’a pas été contraignant pour nous. Cet aspect du chantier était l’un des points chauds au départ mais tout s’est bien passé et Decision a été très réactif. Nous avons pu préparer le greffage ici en amont. Nous en avons profité pour séparer le panneau en deux pour qu’en cas de choc, le même problème ne se pose pas. Il a fallu également reconstruire la quille. Il faut trois mois et demi incompressibles pour en refaire une. Cela rentrait tout juste dans le temps imparti. Elle est arrivée à temps mais nous avons perdu quelques jours à cause de petits ajustages à faire qui ont retardé la remise à l’eau du bateau.
Et niveau optimisation ?
Nous avons changé le roof. On a fait le Fastnet l’an dernier avec celui d’origine pas tout à fait fini. Il était tellement peu protecteur qu’on a décidé d’en changer une partie. Il a fallu le dessiner, le concevoir et le faire construire chez JMV à Cherbourg cet hiver. Comme pour la pièce de bordée, on a préparé le greffage à Brest et une fois le nouveau roof reçu, on la mis en place. On ne savait pas combien de temps cela prendrait mais on a réussi à prendre les bonnes décisions au bon moment et respecter le planning.
« Le bateau était proche d’une épave ».
Il y a eu énormément de réparations à faire qui ont pris du temps. Quand j’ai récupéré le bateau, il flottait entre deux eaux, immergé jusqu’au niveau du pont. Le mât n’a pas trop souffert mais il a fallu analyser tout le reste, comprendre ce qui s’était passé car nous n’avons pas senti de choc. Tout était quasiment détruit à l’intérieur, le circuit informatique, électrique, électronique… Une partie de l’accastillage a également souffert. Même les voiles sont sorties de la soute à voiles et se sont entourées autour du système de barre ! Il y avait des trous un peu partout, des portes arrachées. Sans oublier la peinture et les finitions. Il a fallu aussi refaire tout le câblage mais également recommander des pièces aux quatre coins du monde et faire en sorte qu’elles arrivent au bon moment, au bon endroit. Tous les bateaux partent en chantier l’hiver avant un Vendée Globe. Mais chez nous, c’était une autre histoire. Le bateau était proche d’une épave. C’est déjà une grande chance qu’on ait pu le récupérer.