Imoca. Sam Goodchild champion des IMOCA Globe Series

    Au terme d’une saison 2025 parfaitement maîtrisée et ponctuée de trois victoires, le Britannique Sam Goodchild décroche pour la deuxième fois en trois ans le titre de champion des IMOCA Globe Series.

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    Âgé de 36 ans, le skipper de MACIF Santé Prévoyance, originaire de Falmouth en Cornouailles, a lancé sa saison 2025 de la meilleure manière qui soit : victoire en équipage sur la Course des Caps. Il a ensuite poursuivi sur sa lancée en embarquant comme équipier sur quatre des cinq étapes de The Ocean Race Europe, à bord de Biotherm, le bateau victorieux mené par Paul Meilhat.

    Aux côtés de Loïs Berrehar, Sam Goodchild a ensuite remporté les 48 heures du Défi Azimut-Lorient Agglomération, avant de conclure une année particulièrement dense par une troisième place sur la Transat Café L’OR – Le Havre Normandie, toujours en double avec Berrehar.

    Cette impressionnante constance lui permet de boucler la saison nettement en tête des IMOCA Globe Series 2025 avec 383,75 points, soit près de 29 points d’avance sur ses poursuivants. Derrière lui, on retrouve le vainqueur de la Transat Café L’OR, Jérémie Beyou (Charal, 355 points), suivi par la Suissesse Justine Mettraux, récente Rolex Female Sailor of the Year et skipper de Teamwork-Team SNEF, troisième avec 319,50 points.

    La performance de Sam Goodchild n’en est que plus remarquable lorsqu’on se rappelle qu’au début de l’année, il ne disposait d’aucun programme réellement défini, après sa neuvième place sur le Vendée Globe. L’opportunité s’est présentée lorsque MACIF et MerConcept, qui héberge le projet à Concarneau, lui ont proposé de remplacer Charlie Dalin, en pause forcée après un diagnostic de cancer. Sam Goodchild a alors accepté de prendre la barre de l’IMOCA.

    Compétiteur dans l’âme, ancien champion en Ocean Fifty, le skipper Britannique navigue avec une exigence extrême, dur et vite. Régulier, solide sous pression, il ne laisse apparaître que très peu de failles, excellant aussi bien en manœuvres qu’en navigation et en tactique. Il a su exploiter tout le potentiel de MACIF Santé Prévoyance, foiler de dernière génération signé Guillaume Verdier, parfaitement préparé. Tout au long de la saison, il a été l’homme à battre.

    « C’est le signe d’une bonne année », sourit Sam Goodchild en évoquant son deuxième titre de champion des IMOCA Globe Series. Un sacre qu’il avait déjà décroché en 2023, pour sa première saison dans la Classe, grâce à une impressionnante série de podiums. « Quand on pense à où j’en étais en début d’année, juste après le Vendée Globe, sans projet et en train d’essayer de relancer quelque chose, me retrouver ici est inattendu. Mais l’année a été passionnante, j’ai énormément appris et j’ai navigué avec des gens formidables sur de très beaux bateaux. »

    Parmi les moments marquants, le Britannique cite la Course des Caps, un sprint autour de la Grande-Bretagne et de l’Irlande. Lui et son équipage y avaient signé une véritable démonstration, prenant les commandes dès le passage du Fastnet pour ne plus jamais les lâcher. C’était sa première victoire dans la Classe.

    « Tout s’est fait très vite, c’était inattendu, et avec des gens sympas sur un super bateau, »se souvient Goodchild. « Et tout s’est déroulé comme prévu, avec beaucoup de fluidité. C’est toujours agréable de commencer un projet de cette manière, même si je n’avais aucune idée de la suite. »

    Lors de The Ocean Race Europe, Goodchild a ensuite joué un rôle essentiel au sein de l’équipage Biotherm mené par Paul Meilhat, particulièrement dominateur sur cette course exigeante en cinq étapes. « C’était un autre grand moment : rejoindre Biotherm et Paul, en sachant que nous avions les moyens de jouer aux avant-postes, »explique-t-il. « Et ensuite, tout n’a fait que s’enchaîner parfaitement, bien au-delà de ce que nous imaginions. C’était incroyable, vraiment fun d’en faire partie, une nouvelle fois avec une super équipe sur un très bon bateau. »

    La suite de la saison a vu Sam Goodchild évoluer en duo avec Loïs Berrehar, d’abord sur les 48 heures du Défi Azimut-Lorient Agglomération, puis sur la Transat Café L’OR – Le Havre Normandie. Un binôme efficace, appelé pourtant à devenir adversaire : Berrehar prendra ensuite la barre de son propre IMOCA neuf, sous les couleurs de Banque Populaire, promettant de futurs duels serrés.

    « Il a une vraie passion pour la course en IMOCA et pour apprendre un maximum avant l’arrivée de son nouveau bateau», souligne Goodchild. « Il a de l’appétit, ça se voit. C’est quelqu’un de motivé, d’énergique. On a passé de très bons moments sur l’eau et, en plus d’obtenir de bons résultats, on a vraiment apprécié naviguer ensemble. »

    Malgré cette succession de succès, Goodchild reste d’une grande modestie, conscient des opportunités qui se sont présentées. « La leçon, cette année comme dans toute ma carrière, c’est qu’on ne sait jamais d’où viendra la prochaine opportunité. Mais si on travaille aussi dur que possible dans la direction qui s’ouvre à nous, alors, en général, quelque chose finit par arriver », confie-t-il.

    Et cette fois, l’opportunité est de taille : MACIF et MerConcept l’ont choisi pour mener leur prochain IMOCA signé Verdier, dont la mise à l’eau est prévue en 2027. Le Britannique est engagé pour le Vendée Globe 2028 et jusqu’à 2030. « C’est incroyable, vraiment incroyable », confie-t-il à la Classe.

    « Même lorsque MACIF m’a appelé pour remplacer Charlie cette année, je n’ai jamais imaginé qu’ils me proposeraient de continuer avec eux. Mais tout s’est bien passé, on s’est bien entendus et on a aimé travailler ensemble. J’ai été le premier surpris lorsqu’ils m’ont proposé de poursuivre pour les cinq ou six prochaines années. Un contrat de ce genre dans le monde de la voile, c’est inédit. J’ai énormément de chance. Maintenant, l’objectif est clair : en profiter pleinement et faire de mon mieux. »

    Le Vendée Globe reste le grand objectif. Lors de sa première participation, en 2024-2025, Sam Goodchild avait vu s’envoler de précieuses places en raison d’une avarie de grand-voile en fin de course. Cette fois, il sait que l’attente sera tout autre.

    « Quand MACIF vous appelle, c’est une équipe qui a remporté le Vendée Globe deux fois et franchi la ligne en tête à trois reprises, avec François (Gabart) puis Charlie (Dalin). L’objectif d’un nouveau bateau et d’une nouvelle campagne ne fait aucun doute, » explique-t-il. « Cela met forcément un peu de pression et change la perspective : passer du statut d’outsider sur un bateau de génération 2020 à celui de skipper d’un IMOCA neuf, soutenu par un sponsor de ce niveau. Mais, au fond, le but reste le même. »

    Interrogé sur la saison de Jérémie Beyou, qui s’est achevée par une victoire éclatante sur la Transat Café L’OR avec Morgan Lagravière, Goodchild n’hésite pas : « Jérémie est toujours impressionnant. Il est au plus haut niveau depuis longtemps, et le voir signer une victoire avec son nouveau bateau, c’est formidable. Je l’admire depuis mon arrivée en France en 2011, quand je faisais ma première Solitaire du Figaro et qu’il dominait le circuit. Je l’ai toujours suivi de près. Me retrouver aujourd’hui ne serait-ce qu’à proximité de lui au classement, c’est une vraie fierté. »

    Quant à Justine Mettraux, troisième du général, son respect est tout aussi clair : « World Sailor of The Year, la femme la plus rapide autour du monde, un nouveau bateau en approche et le Vendée Globe 2028 dans le viseur… Justine est une concurrente redoutable depuis longtemps et au vu de sa trajectoire, elle restera l’une des grandes forces du circuit dans les années à venir. »

    Source CP