
En une semaine de course, cette 17e édition nous a déjà bien régalé dans toutes les classes. Toutes les classes font route vers la Martinique et les premières étraves devraient entrer dans la baie de Fort-de-France le 6 novembre. Et rien n’est encore joué. En Utim, SVR-Lazartigue impose son rythme mais il reste encore des pièges météos sur la route. EN IMOCA, Charal a repris la tête de course mais il y a une meute à sa poursuite. En Ocean Fifty, le leadership d’Edenred 5 est fortement contesté. En Class40, la partie d’échec ne fait que commencer.
Les quatre ULTIM se sont envolés dès les premiers milles, offrant un départ aussi impressionnant que spectaculaire. La traversée de la Manche jusqu’à la pointe bretonne a donné lieu à un duel de haute volée entre le Maxi Banque Populaire XI et SVR-Lazartigue.. Victimes d’une avarie de safran dans la nuit de dimanche à lundi, les tenants du titre, Armel Le Cléac’h et Sébastien Josse ont dû s’arrêter à Lorient pour réparer avant de repartir. Depuis, Tom Laperche et Franck Cammas dominent leur sujet. Ils ont d’ailleurs été les premiers à sortir du Pot-au-Noir ce dimanche, conservant une avance confortable sur leurs deux rivaux, Sodebo Ultim 3 et Actual Ultim 4. Néanmoins, la flotte ayant été fortement ralentie dans cette zone “maudite”, la direction de course a décidé de raccourcir leur parcours en supprimant le waypoint “Ascension” dans l’hémisphère sud, pour permettre aux maxi trimarans d’arriver en même temps que leurs camarades en Martinique.
Un départ anticipé pour les Ocean Fifty
C’est au niveau des Canaries que les ULTIM ont dépassé les Ocean Fifty avant le week-end. Les dix Ocean Fifty s’étaient élancés un jour plus tôt afin de se prémunir des conditions les plus fortes dans la Manche. Ils avaient vu leur parcours rallongé en laissant l’archipel à tribord pour compenser. La première nuit a été particulièrement éprouvante puisque trois bateaux ont chaviré (Lazare x Hellio, Koesio, Inter Invest). Les sept autres ont poursuivi leur route. Wewise a longtemps mené les débats avant un regroupement aux Canaries. La bataille le long des côtes africaines a profité à Edenred (Emmanuel Le Roch et Basile Bourgnon) qui a pris les commandes et ne les a plus jamais quittées. Le passage du Cap-Vert leur a permis de creuser l’écart et d’aborder avec une avance intéressante la traversée de l’Atlantique.
Des Canaries récalcitrantes pour les IMOCA
Après un départ fulgurant depuis Le Havre, les dix-huit monocoques sont rapidement entrés dans le vif du sujet dès les premiers jours de course. Vent soutenu et mer formée : marins et bateaux ont été mis à rude épreuve. Un quatuor de tête s’est néanmoins détaché : Macif Santé Prévoyance, Charal, Association Petits Princes – Quéguiner et Allagrande Mapei.Au large des Canaries, que les IMOCA devaient laisser à tribord, les équipages se sont retrouvés piégés dans une zone sans vent, provoquant un regroupement général de la flotte. Ce dimanche, le retour des alizés a redistribué les cartes : une véritable nouvelle course a débuté.
Une pause expresso pour les Class40
Peu avant leur départ dimanche dernier, les 42 Class40 savaient qu’une forte dépression menaçait la façade atlantique. Si les autres classes, plus rapides, pouvaient passer le front, les petits monocoques ont dû faire étape à La Corogne par sécurité. Les trois premiers jours (et nuits !) de course ont toutefois été éprouvants, laissant des traces aussi bien sur les marins que sur leurs montures. La halte espagnole était la bienvenue pour panser les plaies. Aujourd’hui, 40 bateaux* ont repris la course et vont devoir désormais opérer quelques choix stratégiques pour rallier les Antilles.
- A noter : Abandon de ESATCO et RÊVE DE LARGE 5 en Class40 avant la seconde étape. Chavirage de Lazare x Hellio, Koesio et Inter Invest en Ocean Fifty la nuit du 25 au 26 octobre.
À quand la Martinique ?
Maintenant que les quatre classes filent vers les Antilles, un acronyme bien connu des marins commence à se murmurer : ETA (Estimated Time of Arrival). Cette date d’arrivée estimée pour chaque bateau est attendue tant par les équipes que par le public, tous impatients d’accueillir les marins. Mais celle-ci peut être aussi capricieuse et versatile que le Pot-au-Noir. En effet, les marins nous l’expriment chaque jour, la route vers la Martinique est loin d’être toute droite et constante. Entre les ULTIM ralentis près de l’équateur, les Ocean Fifty à très vive allure sur les alizés, les IMOCA englués plusieurs jours à l’ouest des Canaries et les Class40 contraints de s’arrêter pour leur sécurité, les routages vers Fort-de-France n’ont eu de cesse d’évoluer. Les aléas et le charme de la course au large.
Selon les dernières estimations effectuées ce dimanche par la direction de course, les ETA prévues sont :
- 6 novembre pour les ULTIM
- 6 et 7 novembre pour les Ocean Fifty
- À partir du 7 novembre pour les IMOCA
- Les Class40 étant repartis il y a tout juste 24 h, leur ETA est trop approximative à cette heure-ci pour être communiquée.


















