Banque Populaire V passe en code vert

Banque Populaire V en code vert
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Entre le phare d’Ambrose au large de New-York et la ligne d’arrivée entre Ouessant et le Cap Lizard, le temps de référence à battre est de 4 jours 3 heures 57 minutes et 57 secondes. Le créneau météorologique qui se présente aujourd’hui devant les étraves du plus grand trimaran océanique au monde semble prometteur et correspond aux attentes du skipper basque et de son météorologue Marcel Van Triest. Mais sur un parcours entre le Nouveau Monde et le Vieux Continent réputé pour ses nombreux pièges, le défi lancé au temps s’annonce passionnant et le suspense haletant.

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Après une tentative sur la Route de la Découverte qui s’était refusée à eux en début d’année faute de créneau météorologique intéressant, la conjoncture semble enfin décidée à jouer en la faveur des marins du Maxi Banque Populaire V. Scrutant sans relâche les prévisions et les fichiers sur l’Atlantique Nord, Pascal Bidégorry et Marcel Van Triest avaient entrevu une possibilité de départ de New-York aux alentours du 14 juillet. Mais la fenêtre s’était alors refermée. C’est donc la deuxième ouverture qui s’annonce comme la bonne et ce pour le plus grand plaisir d’un skipper et d’un équipage qui voyaient pourtant leur stand-by toucher à sa fin. L’heure de la bataille océanique sonne donc aujourd’hui pour le Team Banque Populaire et le rendez-vous qui se profile avec le chronomètre a tout pour satisfaire Pascal Bidégorry : « Cela fait maintenant un moment qu’on attend et qu’on se prépare, et tout l’équipage voit donc arriver cette échéance du départ avec beaucoup de plaisir. Nous allons enfin pouvoir voir ce que notre Maxi Trimaran Banque Populaire a sous le capot ! Nous allons quitter New-York avec du Sud Ouest et pour l’instant les routages nous annoncent une traversée sur un seul bord, au portant. Nous allons bénéficier d’une vingtaine de nœuds pour le départ, avec un flux qui devrait se renforcer par la suite. La navigation va ressembler à un beau jeu de positionnement par rapport à l’état de la mer. Notre avantage est que nous n’avons pas besoin de 40 nœuds pour aller vite. La seule incertitude du moment concerne une baisse du vent sur la fin du parcours. Mais globalement cette fenêtre est très intéressante et nous permet aujourd’hui d’envisager une traversée dans les temps du record… ».

Se déjouer des pièges

La détermination est donc bel et bien là pour le navigateur et ses onze comparses qui s’apprêtent à vivre leur première navigation en mode record. Le travail et la préparation de ces derniers mois vont être soumis à l’épreuve des éléments et du temps, de quoi certainement en tirer de précieux enseignements dans la perspective du Trophée Jules Verne. Mais en attendant, il leur faudra résoudre une équation aussi simple sur le papier qu’elle pourrait s’avérer compliquée à résoudre en mer : aller le plus vite possible entre New-York et le Cap Lizard en déjouant tous les pièges qui viennent corser un chemin parfois bien mal pavé. A quelques heures du départ de la Marina de Brooklyn, Pascal Bidégorry revient en détails les difficultés qui l’attendent : « Le parcours qui nous attend se décompose en trois temps forts. Il y a une première partie sur les premières 24 heures de course pour aller jusqu’aux bancs de Terre Neuve. Nous partons de New-York avec un courant d’air chaud, avec du vent de Sud Ouest et une eau relativement chaude. Nous allons rentrer dans le courant du Labrador pour nous rapprocher de Terre Neuve où nous allons rencontrer un changement de climat et de température de manière assez radicale en très peu de temps. Ensuite nous aurons deux jours pour traverser le plus droit possible vers l’Europe, toujours avec un système dépressionnaire Sud Ouest – Ouest. Le final est toujours le côté le plus aléatoire au moment du départ, notamment pour savoir quelle sera la trajectoire du centre dépressionnaire en arrivant de l’autre côté. Il nous restera donc une journée pour conclure avec un peu de réussite et un bateau polyvalent pour être capable d’aller vite dans toutes les conditions de vent ».

Avec cette fenêtre qui s’ouvre sur l’Atlantique, Pascal Bidégorry et ses onze équipiers s’apprêtent à écrire la première page de leur livre des records océaniques, moins d’un an après la mise à l’eau du Maxi Banque Populaire V. Demain dans l’après-midi, les douze hommes quitteront les pontons de la Marina de Brooklyn pour rallier la zone de départ au niveau du phare d’Ambrose. Le Maxi Trimaran aux couleurs de la Banque de la Voile coupera la ligne à l’assaut du chrono dans la nuit de mercredi à jeudi. Avis aux courtisans du temps… la chasse est officiellement ouverte !

L’équipage :

* Pascal Bidégorry : skipper, chef de quart
* Ronan Lucas : numéro 1, régleur
* Yvan Ravussin (CH) : barreur, régleur
* Jean Baptiste Le Vaillant : barreur, régleur
* Pierre Yves Moreau : numéro 1, régleur
* Ewen Le Clech : numéro 1, régleur
* Manu Le Borgne : barreur, régleur
* Sébastien Audigane : barreur, régleur
* Florent Chastel : numéro 1, régleur
* Xavier Revil : barreur, régleur
* Kévin Escoffier : barreur, régleur
* Marcel Van Triest : navigateur