Transat Jacques Vabre. En direct: Les premiers mots de Charles Caudrelier et Erwan Israël : “Beaucoup de frustration !”

Charles Caudrelier et Erwan Israël terminent cette Transat Jacques Vabre fatigués avec un bateau qui a eu des problèmes techniques à partir de Madère.

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Vainqueur 2021 de la Transat Jacques Vabre, Charles Caudrelier venait défendre son titre cette année. Ses derniers résultats et notamment sa magnifique victoire, il y a un an quasiment jour pour jour, sur la Route du Rhum, avaient logiquement placé le Maxi Edmond de Rothschild parmi les favoris de cette édition anniversaire de la Route du Café. Mais, dès les premières minutes de course, Charles Caudrelier et Erwan Israël ont connu d’importants problèmes techniques et par la suite ils ont dû alterner sans cesse entre performance, réparation et gestion d’un bateau qui n’était plus à 100 % de son potentiel. Dans la liste des avaries rencontrées lors de cette course, on notera principalement celle du système de barre, qui a largement handicapé le duo tout au long des 10 000 milles de course, ou encore le délaminage du foil bâbord, celui sur lequel le Maxi Edmond de Rothschild était en appui 70 % du temps sur les quatre derniers jours de course.
« Au passage de Madère, lorsque nous étions les trois à vue, c’était génial, c’est exactement ce que j’imaginais pour cette transat. On était à quelques milles de SVR et on apercevait Banque Populaire à l’horizon. On était vraiment en mode course exceptionnelle. C’est ce que j’étais venu chercher et finalement j’ai découvert une course de gestion, où il a fallu réparer les petits pépins. Heureusement que Charles s’est transformé en MacGyver. Il s’est démené pour réparer des choses qui paraissaient parfois très compliquées et heureusement car on a pu rester compétitifs, même si au fur et à mesure il y avait des choses que l’on ne pouvait plus réparer », confiait Erwan Israël. Des propos complétés par Charles Caudrelier : « Nos avaries ont entraîné un delta conséquent dans le potentiel de performance du bateau et cela, combiné à une météo qui ne nous était pas favorable sur la fin de parcours, a créé un grand écart à l’arrivée. »

Car, au-delà des problématiques techniques, des faits météos sont venus marquer les derniers milles de course : « Il y a des jours où on n’y croyait plus, mais on a continué à cravacher. On a vu SVR-Lazartigue et Banque Populaire prendre la poudre d’escampette, et nous le train était passé et nous avons dû faire avec un scénario météo de fin bien différent du leur », précisait le skipper du Maxi Edmond de Rothschild. En effet, le long des côtes nord brésiliennes tandis que le duo d’ouvreurs filait enfin tout droit et à hautes vitesses vers l’arrivée, leurs poursuivants ont dû enchaîner les empannages – près d’une trentaine comptabilisée pour les hommes du Gitana Team sur cette seule partie du tracé – et traverser les calmes d’un deuxième Pot-au-Noir. « On s’attendait à perdre beaucoup de temps et à voir Sodebo revenir fort, et finalement on a touché du vent plus tôt que prévu. En se battant avec ce bateau blessé, nous avons réussi à faire des moyennes honnêtes (30 nœuds) et à rester devant. C’est une énorme satisfaction d’être parvenus à défendre notre 3e place », confirmait le co-skipper.

Comme le déclarait Erwan Israël, sans langue de bois : « La course a été frustrante car nous n’avons jamais pu emmener le bateau là où il aurait dû être, c’est-à-dire aux avant-postes. Mais ce qui est positif, c’est qu’il a quand même été question d’abandonner, ce que j’aurais compris avec l’échéance proche du tour du monde, mais nous avons choisi de continuer pour finir sur le podium de cette Transat Jacques Vabre ! »