Le choix fut cornélien pour Thomas et son équipe météo. Couper à travers l’anticyclone, c’était prendre le risque de rester immobilisé dans son centre pendant plusieurs jours. Et passer dans son Est impliquait de tirer des bords au large de l’Afrique. Sodeb’O longe donc le Brésil en direction de Rio, à plus de 20 nœuds de moyenne. L’objectif est de garder une bonne vitesse, grâce à des vents portants en bordure de l’anticyclone, jusqu’à attraper des vents d’Est, à priori au niveau du 36e degré Sud. Thomas vise une dépression qui progresse actuellement dans le Pacifique, en arrière du trimaran Idec de Francis Joyon (lui-même pointé à moins de 1000 milles du Cap Horn). La stratégie est complexe pour le skipper de Sodeb’O qui doit toucher cette dépression en évitant de descendre trop au Sud où les glaces remontent très haut dans cette région.
Explications de Thomas Coville : « Sainte Hélène est l’anticyclone qui protège le record d’Ellen MacArthur. C’est surtout un système qui gère tout l’Atlantique Sud. Aujourd’hui, il s’est installé totalement en travers, de l’Amérique à l’Afrique, et m’empêche de passer. Cela m’oblige à longer les côtes brésiliennes et à faire beaucoup plus de route. En distance cela va représenter de 700 à 800 milles, soit presque deux jours. Depuis le début, je sais qu’une partie de mon avenir est un hasard et que je dois être capable de l’accepter avec humilité. »
Sainte “Ellen” barre la route de Thomas Coville
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