Boris Hermann et Thomas Ruyant 4è

Boris Herrmann et Thomas Ruyant pouvaient prétendre à la victoire en disposant de l’ancien bateau de Sébastien Josse, un plan Verdier à foils de 2015. Thomas Ruyant avait réalisé un très beau Vendée Globe et Boris Hermann une belle expérience du large et de la vitesse. Malheureusement les soucis techniques ont ruinés leurs chances et malgré des réparations et un retour tonitruant, ils ne sont pas parvenus à à revenir suffisament après un passage du Pot au noir pas très clément.

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« Nous avons  réalisé une transat au feeling ». Thomas le répète à l’envie, la perte dès le troisième jour de course de leurs girouettes, ces instruments qui nourrissent leurs outils d’analyse embarquées sur la force et la direction du vent, a poussé Boris et Thomas dans le monde quelque peu dépassé de la navigation à l’instinct. « Nous avons beaucoup appris à naviguer ainsi, le nez dehors en permanence pour jauger de l’évolution des conditions météos et adapter notre voilure en conséquence. » explique Ruyant. « Sur la fin, c’était devenu instinctif et nous n’en nourrissions aucune frustration. »

Thomas réitère à Salvador la même performance qu’en 2015, 4ème en compagnie d’Adrien Hardy à bord du Souffle du Nord pour Le Projet Imagine sur le trajet Le Havre – Itajai. « L’entente avec Boris a été similaire à celle connue avec Adrien il y a deux ans » souffle Thomas. « Boris est un grand professionnel, et un homme de grande classe. Nous avons su partager et échanger lors des moments cruciaux. Notre envie de bien faire était la même. »  Cette cohésion a permis au duo Franco – Allemand de surmonter les grandes aspérités de cette transat ; « La perte dès le passage du premier front très actif en Atlantique nord de nos girouettes et de notre voile d’avant  nous fait manquer le bon wagon. Les leaders partent à grande vitesse tandis que nous tentons de trouver la bonne carburation, en aveugle et privés de la voile du temps. Mais nous nous ressaisissons vite et revenons dans le match avant le pot au noir, grâce à une belle vitesse. Le pot au noir a été terrible, plus encore pour nos autres concurrents. Alors que nous croyions en être sortis et que nous nous tapons dans les mains, une nouvelle ligne de grains est sortie de nulle part, et nous a imposé deux nouvelles journées infernales. Le podium était perdu, mais nous avons livré un beau baroud d‘honneur pour assurer cette quatrième place.

Naviguer en foïler est vraiment une expérience singulière. On passe de l’enfer lorsque la mer est croisée et courte, au bonheur absolu sur mer plate. Le dernier bord depuis l’équateur a ainsi été à la fois long et très jouissif, à toute vitesse dans l’alizé, avec ces premières senteurs qui annoncent la terre, les premiers pêcheurs brésiliens qui nous saluent, et cette harmonie parfaite entre Boris, moi-même et le bateau. J’ai beaucoup appris. Je suis prêt pour ce type de bateau, et à naviguer autour du monde. Je tiens ici à remercier Boris et le Yacht Club de Monaco de m’avoir permis d’embarquer dans cette belle aventure sportive. »