Pas à pas dans le Pot

Ecover-Transat Jacques Vabre 2005-A bord
DR

« C’est bon signe ! Il y a une belle lune mais c’est toujours et encore très nuageux. Ce qui n’est pas pour nous déplaire car il fait moins chaud et ça évite les brûlures du soleil à midi… La brise est plus stable et nous naviguons avec un ris dans la grand voile. Le bateau est nickel et prêt à affronter les alizés de Sud Est que nous pourrions toucher en soirée ce lundi. Nous nous sommes recalés un peu plus à l’Est pour surveiller Géant et contrôler Gitana 11. » indiquait Lionel Lemonchois (Banque Populaire) à la vacation de 5h00. De fait, le différentiel acquis par le leader à l’entrée d’un Pot au Noir situé assez Nord, se retrouve quasiment identique ce lundi matin. Reste maintenant à sortir des tentacules de cette alternance de calmes et de bouffées d’air au plus vite et le plus près possible de l’Afrique pour entamer le long bord de près contre le vent vers l’île d’Ascension en position favorable. Pour les monocoques, le Pot au Noir est bientôt en vue. Certes, il s’annonce comme nettement moins hétérogène que pour les trimarans et sur le 27-28° Ouest, la transition entre les deux hémisphères devrait se faire plus sereinement. Mais cette zone peut se caractériser autant par un seul gros grain de quelques heures, ou par un long stop dans les calmes qui perdurent une journée… C’est un peu l’inquiétude d’un des deux leaders, puisque Virbac-Paprec et Sill & Veolia étaient pointés ce lundi à 4h00 à égalité de distance de Bahia, avec juste un décalage Est-Ouest de vingt milles ! Après huit jours et demi de course… « Bonne nouvelle : le vent s’est installé par le travers d’une dizaine de nœuds. Le Pot s’annonce étroit mais on ne sait jamais à quelle sauce on va être mangé… Ici, c’est humide et très chaud. Pour l’instant, notre stratégie porte ses fruits : nous avons suivi une belle courbe depuis le Portugal mais tactiquement avec Sill, ce Pot au Noir peut redistribuer les cartes selon qu’on s’en sort plus ou moins vite sous un orage… » précisait Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec) à la radio. Le ralentissement par devant profite aux poursuivants puisque Bonduelle a réduit son écart à 80 milles. Mais cette compression par l’avant est logique et si les leaders ne tamponnent pas trop longtemps dans les calmes, les écarts à l’équateur retrouveront leur différentiel du Cap Vert. Un archipel que Roxy a choisi de traverser pour se démarquer : « Il fait chaud et gris. Il pleut même ! La mer est plus calme et le pilote peut prendre le relais pour qu’on puisse récupérer de cette semaine musclée… » confirmait Anne Liardet (Roxy). Enfin, du côté des 50 pieds, pas de changement : le trimaran Crêpes Whaou ! a toujours plus de 800 milles d’avance sur Jean Stalaven alors que le monocoque Gryphon Solo augmente son avance sur Vedettes de Bréhat qui a eu un peu de mal à s’extirper des Canaries… En tout cas, l’arrivée à Salvador de Bahia est désormais envisagée dès samedi matin et ce sont probablement les monocoques Imoca qui seront les premiers dans le port brésilien.

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