« En accord avec tous les acteurs du projet, que ce soient les architectes, les calculateurs, le Groupe BANQUE POPULAIRE ou les chantiers, nous avons pris la décision de renforcer une zone située sur le bordé extérieur de chaque flotteur, entre les deux bras, en remplaçant le nid d’abeille par de la mousse, explique Ronan Lucas, Directeur Technique du Team Banque Populaire. Nous allons retirer un rectangle de 18 mètres de long par 1 mètre de large puis greffer les nouvelles pièces d’un seul tenant. La mousse présente l’avantage d’avoir une meilleure résistance à l’impact que le nid d’abeille et évite qu’une possible dégradation locale due à un impact ne se propage. L’objectif de cette modification est de préserver l’intégrité du bateau. » Ce renforcement des flotteurs devrait ajouter environ 150 kg au trimaran qui dispose déjà de zones renforcées par de la mousse, notamment sous les carénages des bras de liaison.
Cette modification répond au principe de précaution auquel s’attache toute l’équipe de Banque Populaire depuis le début du projet. Ainsi, deux cabinets de calculs de structure, l’un français, l’autre anglais, travaillent depuis l’origine du trimaran. Et systématiquement, l’équipe a pris en compte les résultats les plus conservateurs. Sur un tel prototype high-tech, la prudence est de rigueur, même si la voile reste un sport mécanique… « Cette modification est une sage décision indispensable à la réussite du projet, même si, sur le papier, il n’y avait aucune raison de le faire puisque nous ne sommes pas structurés de la même façon que Groupama 3, mais on ne veut prendre le moindre risque », résume Pascal Bidégorry, le skipper des trimarans Banque Populaire.
Mise à l’eau en août
Si la mise à l’eau, initialement prévue en juillet devrait prendre un mois de retard suite à ces modifications, le chantier ne s’arrête pas pour autant pendant un mois. Jour après jour, le plus grand trimaran du monde prend forme dans le chantier lorientais de CDK Technologies. La coque centrale, longue et monumentale, est désormais surmontée de ses deux bras de liaison et de la barre d’écoute de grand-voile qui dessine un grand arc de cercle vers l’arrière du bateau. Les deux flotteurs, dont le transport a nécessité les mêmes moyens exceptionnels que pour la coque centrale, sont arrivés à Lorient. Les équipes qui oeuvrent autour de ce géant des mers ont déjà posé les aménagements intérieurs, les puits de dérive, les palliers des safrans, etc. « Toutes les modifications seront réalisées chez CDK à Lorient, précise Ronan Lucas. Les deux pièces de 18×1 m seront fabriquées chez JMV (à Cherbourg, ndlr) puis posées à Lorient. Mais la construction poursuit son cours par ailleurs. Finalement, ce mois supplémentaire va nous permettre de peaufiner les détails en chantier. » Même si le maxi-trimaran ne sera mis à l’eau que la deuxième quinzaine d’août, les premières voiles ont déjà été livrées. L’électronique, l’hydraulique, l’électricité, le matelotage et bien d’autres secteurs sont autant de mini chantiers qui progressent en parallèle les uns des autres. Chaque semaine, de nouvelles pièces du puzzle sont assemblées et formeront dans moins de quatre mois le plus grand trimaran de course jamais construit.
Les brèves du Team Banque Populaire :
Parallèlement à la construction du bateau, une partie de l’équipage de Banque Populaire a remis son ciré et ne cesse de naviguer : le week-end à bord d’un Open 7,50 et la semaine à bord du Trimaran 60 pieds Banque Populaire IV. Bien que leader du challenge de printemps, l’équipage n’a pas réussi à transformer sa domination en victoire lors du Spi Ouest-France. « On finit quatrième, à deux points du deuxième. C’est dommage qu’à cause de la météo on ait pu régater que cinq manches », regrette Pascal Bidégorry.
A Lorient, le Trimaran 60 pieds Banque Populaire IV a repris les entraînements au large de Lorient face à Groupama 2 qui embarque les membres du team BMW ORACLE RACING, dans le cadre de leur préparation à la 33è Coupe de L’America. « Entre l’Open 7,50 et le 60 pieds, cela nous permet de faire tourner les futurs équipiers du maxi-trimaran », explique Pascal Bidégorry. Multiplier les expériences et les supports de navigation est enrichissant pour les membres du team qui, comme n’importe quels sportifs, ont aussi besoin de compétitions régulières.