“Ces étraves se retrouvent plutôt sur des engins de vitesse, des petits catamarans de sport, on en voit même sur certaines planches de stand-up paddle. Les derniers multicoques de course, comme Banque Populaire V, Gitana XI, ou les MOD70 ont des lignes similaires à l’avant. Sur Prince de Bretagne, elles portent aussi le petit coup de dessin de Philibert Chenais, architecte chez VPLP qui a cherché à ce que le bateau traverse bien les vagues avec une meilleure évacuation de l’eau et des volumes,” explique Lionel Lemonchois. “D’ailleurs, on le voit bien, même si on n’a pas encore navigué dans une grosse mer, on a fait quelques bonnes sorties, notamment une autour de Belle lle. Le speedomètre accroche facilement les plus de 30 noeuds, et ça commence à voler…” ajoute-t-il.
De son côté, Philibert Chenais qui a pu goûter plusieurs fois aux sensations offertes lors des premières navigations confirme : “Il a bonne assiette sur l’eau, et il passe la mer avec une vraie facilité. A bord, c’est harmonieux, sans forcer, les sillages sont propres. On sent qu’il démarre tôt. Il a l’air sain et marin.” Avec ce nez qui le stimule à fendre la mer, et qui permet de réduire l’impact de pression sur la structure subi dans le passage des grosses vagues, le nouveau Prince de Bretagne peut aussi compter sur ses foils avancés, son mât reculé, son gain de surface dans les voiles d’avant, et surtout son poids léger pour vite décoller au-dessus de l’eau et ne pas enfourner.
“Ce type d’étrave permet d’abord de gagner en longueur de flottaison, ce qui est un facteur de vitesse. Ensuite, en termes de sécurité, il apporte du volume, là où c’est utile, dans le bas du flotteur. Le bateau ressort alors plus facilement dans un planté”, détaille de son côté Quentin Lucet, l’autre architecte qui s’est plus particulièrement penché sur les formes de l’oiseau. Au chapitre des désavantages, si le près dans les vents contraires est réputé pour beaucoup mouiller en cas d’étraves inversées, Lionel a prévu des protections de postes de barre particulièrement efficaces. Quant à la Route du Rhum, c’est bien connu, elle se gagne toujours aux allures portantes…
Source: Prince de Bretagne