Mise à l’eau 22 juillet 2001 après 100 000 heures de travail, Géronimo est l’un des précurseurs des maxi multicoques océaniques de seconde génération et le trimaran qui a ensuite engendré Groupama 3 (F.Cammas) puis Banque Populaire V (P.Bidegorry, L.Peyron). Ces trois bateaux ont d’ailleurs été conçus par le cabinet d’architectes de Marc Van-Peteghem et Vincent Lauriot-Prévost et ont tous battu successivement le Trophée Jules Verne (record du tour du monde en équipage) en passant de 63 jours à 48 puis 45 entre 2004 et 2012.
L’enjeu des travaux de modernisation entrepris dans le team Sodebo est d’adapter cet immense bateau de 34 mètres hors-tout pensé pour les records en équipage à la navigation en solitaire. Une démarche qui rappelle celle de Franck Cammas qui a transformé Groupama 3 après le Trophée Jules Verne en 2010 et remporté la Route la Rhum en solo quelques mois plus tard. Afin de mener à bien cette entreprise audacieuse, le skipper de Sodebo a réuni des experts ayant participé à la naissance de Géronimo et possédant aussi une excellente connaissance des évolutions technologiques apportées depuis aux multicoques. C’est ainsi que les choix du chantier Multiplast, du cabinet d’architectes VPLP ou des ingénieurs de chez HDS se sont imposés.
Elie Canivenc pilote le projet technique pour le team Sodebo et découvre Géronimo dont il a suivi l’épopée au début des années 2000. En ce moment, il remonte le temps un peu tous les jours : ‘’C’est un super moment, plein d’émotions pour nous tous. Nous avons retrouvé Géronimo au port de commerce de Brest. Nous avons été accueillis par Yves Pouillaude et Didier Ragot, les deux fidèles seconds d’Olivier de Kersauson. Ils nous ont donné les clefs du bateau, très heureux de savoir que leur trimaran allait reprendre la mer. Nous avons ensuite remorqué la plateforme jusque dans le Golfe du Morbihan pour la mettre à terre à Vannes où une nouvelle aventure commence. A l’époque, aucune concession n’avait été faite sur la conception ni la construction de ce bateau dont la réalisation est remarquable. Évidemment, notre manière de penser les choses a évolué, tout comme la manière de naviguer. On voit bien la révolution qui s’est opérée depuis, sur le confort par exemple. Dans Géronimo, il y a deux tables à cartes, deux cuisines, douze couchettes, impensable aujourd’hui !’’
