Virbac-Paprec sur le poteau !

Victoire JP Dick et L Peyron � Benoit Stichelbaut / DPPI
DR

Virbac-Paprec a semble-t-il réagi avec un petit décalage pour se repositionner entre le monocoque rouge et l’arrivée… Et avec seulement huit milles d’avance au coucher du soleil, Virbac-Paprec n’était plus à l’abri d’un retournement de situation car il fallait empanner pour arriver et espérer qu’il n’y aurait pas de piège dans ces derniers milles. La dernière attaque du duo franco-anglais Roland Jourdain et Ellen MacArthur n’aura donc pas empêché le tandem Jean-Pierre Dick et Loïck Peyron de remporter cette transat, animée de bout en bout par ce duel. Car les écarts entre les deux bateaux n’ont pas excédé trente deux milles sur les douze jours et demi de course ! De quoi être dans l’obligation de tirer au maximum sur le bateau… et sur les hommes. Le plan Farr remporte ainsi sa deuxième victoire dans cette Transat Jacques Vabre, ainsi que son skipper, Jean-Pierre Dick, associé il y a deux ans avec Nicolas Abiven. Mais le rythme a été encore plus soutenu puisque le monocoque n’a mis que 13 jours 9 heures, soit 3 jours et 4 heures de moins que le temps de référence établi par Sill Plein Fruit en 2001 (16j 13h 23’) ! Incroyable moyenne de plus de 13,5 nœuds liée à une descente du Portugal au Brésil à des vitesses parfois supérieures à 20 nœuds

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Le duel s’achève donc avec un écart ridicule de moins de six milles entre le premier, Virbac-Paprec et le second, Sill & Veolia ! Un différentiel de 35 minutes qui se traduit par un écart de vitesse sur ces treize jours et 10 heures de course de seulement trois centièmes de nœuds… Surtout que les deux bateaux ont quasiment fait la même route pendant plus de 4 600 milles parcourus sur l’eau ! C’est donc plus une accumulation de petites erreurs, de manœuvres moins difficiles, de décalages latéraux Est-Ouest qui ont fait la différence.
Mais aussi l’ascendant pris par le tandem Dick-Peyron qui a obligé le duo franco-britannique Jourdain-MacArthur à se démarquer, à aller chercher de petits coups tactiques qui ont plus ou moins marché. A l’image du décalage vers l’Est au passage du Pot au Noir qui n’a pas porté ses fruits, mais aussi avec un judicieux empannage pour aller chercher les côtes brésiliennes vendredi soir qui a permis à Sill & Veolia de combler une dizaine de milles d’un coup…
Les deux bateaux ont en tout cas marqué la course dès le Portugal et il est difficile juste après l’arrivée de savoir dans quelles conditions l’un ou l’autre possède un petit plus vitesse : il faudra analyser avec précision chaque condition de chaque phase de la course pour trouver un différentiel, mais il est clair qu’il est infime ! Et les trois hommes et la femme qui ont mené ces deux machines à un rythme infernal ont plus que tirer sur leurs ressources pour, ne serait-ce que maintenir le rythme et espérer grappiller un mille en une journée…
Leurs décalages à l’Ouest au large du Portugal aura été aussi le plus beau coup tactique de la course car c’est à ce moment qu’ils ont tous deux fait le break avec leurs poursuivants. Mais si dans tous les duels, il n’y a qu’un vainqueur, en l’occurrence Virbac-Paprec, il n’en est que plus valorisé quand son dauphin est aussi pressant pendant aussi longtemps. C’est en sus le plus petit écart jamais enregistré sur cette transat Jacques Vabre depuis sa création en 1993 !

Classement des monocoques Imoca :
1-Virbac-Paprec (JP Dick & Loïck Peyron)
13 jours 09 heures 19 minutes 02 secondes à 13,51 nœuds de moyenne
2-Sill & Veolia (Roland Jourdain & Ellen MacArthur) à 35 minutes 01 seconde
13 jours 09 heures 54 minutes 03 secondes à 13,48 nœuds de moyenne

Source Pen Duick