Travailleur de l’ombre : préparateur

jacques vincent
DR

On les appelle communément les travailleurs de l’ombre et pourtant on ne voit qu’eux sur le bassin Paul Vatine où somnole la flotte de la Transat Jacques Vabre avant les grands départs samedi des monocoques, et dimanche des multicoques. On pourrait presque les classer par famille : les pros, les semi-pros et les amateurs, souvent des amis du skipper et quelques parents proches. Il y a les professionnels appointés par les grands armements de la flotte. Comme «les quatre préparateurs» de Groupama II. L’équipe de Franck Cammas a été en partie renouvelée il y a moins de deux ans. Reste la qualité horlogère qui est la marque de fabrique de l’armement lorientais. Brossard, le trimaran rouge et blanc, est emmené par le duo Yvan Bourgnon- Jacques Vincent. Mais il a été décidé de tirer un trait sur les habitudes. Jacques Vincent, le co-skipper, parle lui d’une petite révolution : « C’est vrai que nos bateaux fonctionnent depuis des années avec les mêmes équipes très qualifiées. Alors pourquoi changer ? Chez Brossard on a voulu donner une chance à des jeunes qui veulent faire ce métier. Je pense aussi que chacun d’entre-nous a commencé de cette manière parce qu’un jour un sponsor a donné sa chance à type qui n’avait que son enthousiasme à faire valoir », explique celui qui fut longtemps l’équipier de Thomas Coville.

- Publicité -

Jacques Vincent n’est pas dupe : « Je sais que notre équipe de préparateurs a un déficit de milles par rapport à Banque Populaire ou Gitana 11. Ce qui a plu a Yvan c’est que ce déficit pouvait être comblé le courage des gars et leur soif d’apprendre.»  

Tableau très différent sur le trimaran de 50 pieds des Langevin, père et fils (Négocéane). Roger et ses favoris poivre et sel sont des habitués de la Transat Jacques Vabre : « Je suis de l’ancienne mode et suis seul à tout faire ! C’est aussi un problème de budget… », dit-il en haussant les épaules.

On pourra noter, côté des monocoques 60 pieds, que d’infimes disparités. La règle, c’est quatre préparateurs. Comme chez Safran, le bateaux gris acier de Marc Guillemot et Charles Caudrelier : « Nous sommes simplement quatre et chacun a une mission précise », dit l’un des préparateurs. Nombre identique de préparateurs pour Gitana Eighty ( L. Peyron- J-B Le Vaillant), si on écoute Ludovic Aglaor: «Ils sont quatre à bosser sur le bateau. Ce n’est qu’après ce galop d’essai transatlantique que l’on pourra dire s’il faudra étoffer l’équipe à l’avenir, ou pas ».

Enfin, du côté de la Classe 40, on retrouve des profils étonnants de passion. A bord de «Nous Entreprenons», le beau frère de Jacques Fournier, le skipper,  « vient donner un coup de mains». André Jeantet, le co-skipper de Jacques Fournier,  est, lui, « constructeur de bateaux de plaisance ».

Le 40 pieds Pindar (Jo Royle-Alexia Barrier) bénéfice, lui, d’une assistance que jalouserait presque la flotte : «En fait depuis le démâtage du 60 pieds c’est toute l’équipe de Pindar qui s’est jointe à nous. En fait il y a six personnes à plein temps sur le bateau », sourit Alexia un peu gênée.