PRB
Vincent Riou et Sébastien Josse
Le palmarès de PRB cette saison parle de lui-même, et les résultats placent d’emblée cette équipage de choc en haut de la liste des favoris. Vainqueur de la Calais Round Britain Race et du Rolex Fastnet (prologue de la Barcelona World Race, couru en double), le plan Farr portant le numéro 85 affiche une belle santé et une grande fiabilité. Ce navire, lancé en septembre 2006, a bénéficié d’une importante mise au point et de tout le savoir technique de son skipper Vincent Riou. Ce dernier et Sébastien Josse comptent 4 tours du monde cumulés, Vincent ayant remporté le dernier Vendée Globe et Sébastien ayant pour sa part signé une 5ème place sur cette même épreuve, détenu le trophée Jules Verne (2002) et skippé le VO70 ABN AMRO 2 lors de la dernière Volvo Ocean Race. Ces deux marins, issus de la fameuse classe Figaro, sont tous deux connus pour leur ténacité et leur sens tactique. Vincent a montré lors du Vendée Globe à quel point il savait conserver son sang-froid et sa lucidité stratégique malgré la pression, et Sébastien a pour sa part fait preuve d’un sens marin hors normes lors du sauvetage de l’équipage de Movistar, dont le navire a coulé dans la Volvo Ocean Race. Rappelons également que Josse reste détenteur du record des 24 heures en monocoque, avec 563,96 milles.
A bord, les deux hommes se comprennent sans mot dire et ils ont développé de nombreux automatismes au fil des milles parcourus. Comme l’explique Sébastien, « Vincent et moi n’avons pas besoin de nous parler pour bien fonctionner ensemble, un signe de la main ou de la tête suffit – de toute façon la plupart du temps, le vacarme est tel qu’il est obligatoire de communiquer par signes. Nous aurons un impératif de performance et d’entraide, il faut toujours garder présent à l’esprit le souci de faciliter la vie de l’autre. Il est vital de partager les tâches ingrates, de manière à éviter toute tension. Nous n’aurons pas forcément de rythme de vie pré-établi en début de course, tout se mettra en place au fur et à mesure. »
Le parcours
Portion 1 – Barcelone > Gibraltar
Le sprint initial en Méditerranée verra les neuf équipages inscrits batailler ferme afin de trouver en premier la porte de sortie vers l’Atlantique. Cette première partie de course ne représente que 500 milles, mais son importance stratégique est critique.
Au mois de novembre, la Méditerranée peut réserver pas mal de surprises au niveau des trajectoires de dépressions, qui sont assez difficiles à anticiper. De plus, les effets de relief jouent énormément, notamment dans la descente de Barcelone à la mer d’Alboran. Cette dernière peut être très calme comme extrêmement agitée, et en quelques milles, on peut passer d’un calme plat à 40 nœuds de vent de face. Quant au passage du détroit de Gibraltar, il peut se faire soit à la faveur d’un flux d’est donc au portant, soit contre un vent d’ouest, et dans ce cas il s’agira de tirer des bords au milieu d’un trafic commercial important. Dans cette configuration défavorable, la mer a tendance à être mauvaise dans le détroit car la houle d’ouest de l’Atlantique cherche à s’y engouffrer : les conditions sont hachées et très cassantes. L’essentiel pour gérer la partie méditerranéenne sera de savoir éviter les zones de calmes et de jouer avec les effets locaux – cela s’apparente à une régate côtière, probablement sans grands coups stratégiques à faire. Le jeu tactique se fait à 12 ou 24 heures maximum, il sera donc important d’être très vigilant quant aux réglages et à l’exploitation des données météo.
Source : Barcelona World Race