Ce lundi matin les six Ocean Fifty et 40 Class40 repartiront en course de Lorient tour à tour, à 10h30 puis 10h45. Ce sera ensuite au tour des IMOCA le mardi à partir du Have. Les parcours des 3 classes a été remanié.
4 500 MILLES POUR LES OCEAN FIFTY, 4 050 POUR LES CLASS40
Les trimarans devront d’abord rallier une marque virtuelle dans le Nord de l’archipel du Cap Vert, dont ils éviteront les dévents, pour un parcours depuis Lorient d’environ 4 200 milles (7 778 km). Quant aux plus petits monocoques, c’est pour rejoindre d’abord l’île de Porto Santo à laisser à tribord, au Nord de l’archipel de Madère, qu’ils mettront les voiles. Devant leurs étraves : 3 750 milles (6 945 km) ; et la promesse de disputer une transat rythmée par les alizés, dans la plus pure tradition de la Route du café.
Le duo de Crédit Mutuel, victime d’un démâtage, a relevé le défi de mener une opération commando pour équiper son Class40 d’un nouveau gréement. Bien qu’ils écopent d’une pénalité de 6 heures ajoutées au temps de course du dernier bateau arrivé à Lorient, c’est avec la ferme intention de se faire une belle place au soleil à l’arrivée en Martinique que Ian Lipinski et Antoine Carpentier – quatre victoires sur la course cumulées à eux deux -, s’apprêtent à remettre les voiles.
Quant à Cédric Chateau et Guillaume Pirouelle, dont le bateau avait connu de gros dégâts lors d’un accrochage en baie de Seine, ils ne font pas mystère de leur immense satisfaction d’être au rendez-vous de Lorient. Non seulement, ils sont parvenus à remettre leur Seafrigo-Sogestran, en état de courir. Mais, c’est aussi avec la garantie de pouvoir jouer le classement final qu’ils s’apprêtent à se mêler à la flotte, puisqu’ils bénéficient d’une compensation accordée par le jury suite à ce malheureux fait de course.
Privés de la possibilité de disputer la première étape, leur temps de course de la première étape sera déterminé en fonction de leur place à l’issue de la deuxième étape au départ de Lorient. En effet, ils hériteront du temps de course correspondant à leur place à Fort-de-France . Ainsi, s’ils terminent Xème du second tronçon, ils prendront pour la première étape le temps de course du Xème à Lorient. « Nous sommes dans le même état d’esprit que dimanche dernier et les jours qui ont suivis, combatifs. Malgré le peu d’occasions données de naviguer ensemble sur cette superbe machine, nous avons la ferme intention de saisir toutes les opportunités sur cette deuxième étape », confie Cédric, soulagé et pressé d’y aller après cette mésaventure qui l’a fait passer par une large palette d’émotions.
Pour deux équipages, le doute persiste encore sur leur faculté à franchir aussi cette deuxième ligne de départ, qui reste ouverte 72 heures. C’est le cas du tandem de Dékuple (Mathelin-Moreaux-Luciani), toujours occupé à réparer un problème structurel. Il en est de même pour le duo de Rêve à Perte de Vue (Paris-Ragimbeau), toujours en escale au Havre. Ces quatre co-skippers ont néanmoins jusqu’à jeudi, 10h45, pour rejoindre aussi les chemins menant à la Martinique depuis les courreaux de Groix. Mais il ne leur faudra pas tarder pour s’élancer aux trousses de leurs 40 concurrents. Ceux-ci partiront demain dans des conditions soutenues, mais néanmoins maniables, promettant de vite prendre un tour plus stratégique avec le passage de plusieurs phénomènes ne facilitant pas la grande descente vers les alizés…
EN IMOCA
Les 40 IMOCA s’élanceront donc mardi matin du Havre à 9h30 en baie de Seine. « Le vent de sud-ouest sera de 15 à 20 noeuds avec une mer maniable au départ et lors du contournement du Cotentin » analyse Christian Dumard qui a multiplié ces jours derniers les routages pour calibrer avec la direction de course le parcours de chacune des classes. Les 40 binômes n’auront pas beaucoup de temps pour s’amariner après la longue attente de la semaine passée à laquelle s’ajoutent les dix jours de village au Havre. Dès la matinée du mercredi 8 novembre, lorsque les derniers achèveront le contournement de la pointe de Bretagne, un front les attend avec 30 noeuds de vent établi, et 35 à 40 noeuds dans les rafales. « Ils navigueront dans le range de vent rencontré lors du Fastnet anticipe Christian Dumard. La mer qui arrive en arrière du front ne dépassera pas 4 mètres, avec une période de vagues plus longue ».
Les routages vont probablement aller chercher à passer ensuite au Nord, à travers les hautes pressions qui se dédoublent en deux anticyclones pour aller chercher une seconde dépression dans la journée de jeudi et vendredi. Les 60 pieds pourront basculer derrière son front froid pour gagner au Sud. Les moins rapides ou ceux qui veulent ménager leur monture pourront choisir des routes plus conservatrices au Sud, la trace météorologique idéale faisant passer les IMOCA assez Nord. C’est pourquoi la direction de course a prévu comme marque de parcours intermédiaire, la seule avant le rocher du Diamant, l’île de Santa Maria, la plus méridionale de l’archipel des Açores à laisser à tribord.
C’est en tous cas un enchaînement stratégique assez complexe qui se présente devant les IMOCA avec pas mal d’options et de décalages possibles, et ce dès la sortie de la Manche… Une navigation au près et au reaching pendant les cinq ou six premiers jours, avant d’espérer toucher du vent portant.
L’ETA des premiers est estimée à ce jour au 17 novembre en Martinique.
RAPPEL :
Parcours de la manche n°2 des Ocean Fifty.
Lorient -Fort de France : 4200 milles avec un way point au niveau de l’île de Sal (Cap Vert) à laisser à tribord.
Départ lundi à 10h30 au large de la pointe du Talud.
ETA : 18 Novembre
Parcours de la manche n°2 des Class40 :
Lorient-Fort de France : 3750 milles avec l’île de Porto Santo (Madère) à laisser à tribord
Départ lundi à 10h45 au large de la pointe du Talud.
ETA : 22 Novembre