Transat Jacques Vabre. Le point sur les classements

Après 72h en mode machine à laver, les concurrents en Class40, Imoca et Ocean Fifty peuvent entrevoir un peu de soleil ce matin. C’est l’heure de sécher et de profiter d’un temps plus calme en se concentrant sur la météo.

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Pétole en Class40
Les leaders de la flotte sont désormais englués dans la pétole et naviguent à moins de 2 nds alors que la flotte est scindée en deux groupes. Une pétole qui risque de durer au moins 24h et qui devrait permettre aux retardataires de recoller. Les plus à l’ouest devraient pouvoir repartir plus tôt comme Achille Nebout et Gildas Mahé sur Amarris à contrario des deux bateaux italiens IBSA et Alle Grande Pirelli avec Ambrogio Becarria partis plus au sud. Un moment de répit avant de réattaquer de plus belle.

A bord de Crédit Mutuel dans le paquet d’avant: “Ça va très très bien depuis cette nuit, le vent s’est calmé et on a envoyé le spi. Il fait meilleur, on a pu sécher le bateau. Quand je me suis réveillé en fin de nuit, il y avait plein d’étoiles, ça glissait et là c’est le bonheur quoi, avec les deux nuits qu’on vient de passer ça fait trop du bien. C’était parti un peu sur les chapeaux de roue et avec le mât qu’on venait de remettre, on était un peu sur la retenue au début. Moi, je redoutais pas mal le passage du cap Finisterre avec le front mais on n’a pas eu de gros dégâts donc ça sent bon les alizés. La vie à bord est très sympa avec Antoine, on se connaissait. On fait un peu de bricolage mais, ni lui, ni moi, sommes des grands spécialistes donc on fait avec les moyens et les compétences du bord.

EN IMOCA
Les Imoca commencent aussi à ralentir dans des conditions de vent et de mer plus maniables. Charal reste en tête et a un positionnement plus à l’ouest qui devrait lui permettre de mieux traverser la dorsale qui barre le passage. Arkea-Paprec et For People ne sont pas loin à moins de 40 mn. Derrières, Sam Goodshild et Antoine Koh après un problème de GV sont bien revenus et devraient en profiter pour recoller. Idem pour Groupe Dubreuil et Sébastien Simon qui dispose d’un bon bateau et qui évolue à moins de 80 mn des premiers avec Guyot Environnement, V&B Monbana, L’Occitane, Teamwork et Initiatives Coeur. Un Top 10 qui derit être rejoint par Malizia qui a également connu quelques problèmes.

Les Imoca en ont bien bavé et l’heure est aux réparations comme sur l’Occitane en Provence comme l’expliquait Clarisse Crémer : “On est dans une période bricolage. On a des petits soucis mais rien, ça nous prend pas mal de temps depuis quasiment la première nuit. Tout va bien à bord. C’était assez fort et on a eu des problèmes de grand-voile, de poches d’eau dans la grand-voile, qui nous ont demandé beaucoup d’énergie à dépenser, dehors, pendant le passage du front, ça nous a un peu achevé avec d’autres petits soucis techniques et un problème de moteur.

Côté Bureau Vallée, Louis Burton, qui a fait le choix d’une route plus près des côtes que ses camarades, s’active aussi : “On n’a pas de pépins techniques et ça c’est quand même chouette. Avec la pénalité (de 5h au moment du départ), on est resté plus longtemps près des terres donc on a moins navigué dans le front. C’était l’objectif de faire la pénalité à cet endroit là, donc on a passé très vite le front et là les conditions sont plutôt maniables. On passe à l’intérieur du DST (au large du cap Finisterre) car on était beaucoup plus positionné à l’est à cause de la pénalité.

Et dans cette flotte IMOCA, les bateaux à dérives sont bien dans le match, à l’image de Louis Duc (Fives Group – Lantana environnement) :

Ça va pas mal, c’est relativement humide, on se fait pas mal secouer mais on arrive près du cap Finisterre. On peut espérer que les températures vont remonter un petit peu. On est dans un petit groupe bien serré (bateaux à dérives), on a été assez vite cette nuit. Ça se passe pas mal, on n’est pas embêté par des problèmes techniques à part 2 ou 3 bricoles. On se repose assez régulièrement.

En ULTIM
Dans l’hémisphère Sud, Actual ULTIM 3 est le dernier à avoir passé la dernière marque de parcours autour de l’île de l’Ascension, moment particulier pour Anthony Marchand : “On a bien vu l’île, c’était chouette, mais c’est désertique. On a vu pas mal de bâtiments un peu scientifiques. À ce moment-là, il y avait un grain, on était assez concentré sur le bateau donc c’était pas évident de profiter mais ça avait l’air assez désertique. On remonte enfin. Ils sont toujours un peu longs ces allers-retours en ULTIM mais on est quand même bien en mer. Il reste encore une petite semaine, des milles à parcourir et des embûches devant nous. Là, on essaye de se battre pour revenir dans le match et continuer la bataille avec Sodebo.

Et hier lors du contournement de cette marque, les 5 ULTIM se sont tous croisés, l’occasion d’échanger quelques mots à la radio : “Thierry a réussi à discuter à la VHF avec Jojo (Sébastien Josse sur Maxi Banque Populaire XI), avec SVR Lazartigue, même si ça captait pas très bien. C’est sympa de croiser les copains comme ça, ça crée des moments d’excitation.”
En tête, le mano à mano entre Banque Populaire XI et SVR-Lazartigue continue. Le premier a repris la tête de la flotte et dispose de 47 mn d’avance alors que Gitana17 reste en embuscade à 150 mn sans parvenir à aligner les mêmes moyennes dans ce range de vent. 4e Sodebo Ultime 3 accuse un retard de 450 mn.