Jérémie Beyou et Franck Cammas sur Charal sont toujours leaders et avancent à 25-30 nds en glissant vers le sud. Le route s’annonce compliquée dans les heures et jours qui viennent et propices à d’éventuels coups de poker.
Belle trace que celle du monocoque noir et rouge de Jérémie Beyou et Franck Cammas ! Positionnés à l’ouest de toute la flotte, ils ont progressé nettement plus vite que les bateaux qui s’étaient décalés sous leur vent et se ré-alignent devant eux ce matin en touchant plus tôt le nouveau vent comme le confirme Franck Cammas : « C’est bien revenu par l’ouest ce matin. Là, ça va vite à plus de 25 noeuds. On gagne vers le sud avec un petit clapot de face pas très agréable et on reste calfeutrés sous notre casquette ! » Au classement, Charal a toujours la main mise sur un paquet de cinq ou six IMOCA dans lequel on trouve Paprec-Arkéa (Richomme-Eliès) en pointe devant For The planet (Goodchild-Koch) et Initiatives Coeur (Davies-Boutell). Mais la palme au classement est à décerner ce matin à Teamwork.net. Bien décalés dans l’ouest, les « Jujus »comme on surnomme sur les pontons Justine Mettraux et Julien Villion font un superbe début de course avec leur bateau de 2018 qu’ils ont su préserver contre les coups de vent et font marcher très fort. Pas de forfanterie à bord néanmoins et Julien Villion constatait ce matin avoir « moins de facilités que Charal à transformer l’avantage de l’ouest en abattant de quelques degrés pour passer à la caisse ».
Dans tous les cockpits d’IMOCA par le travers du cap Saint Vincent, ça doit toujours cogiter pas mal entre la tentation de partir dans l’ouest sur une route en théorie gagnante de 24 heures selon les routages de Christian Dumard, le météorologue de la Route du café, ou bien rester sur la route sud. Mais derrière la stratégie générale, il y a la tactique et dans sa position, ce n’est pas à Charal de déclencher les hostilités le premier. « Ça fait trois jours qu’on regarde ces routes mais elles sont complexes avec plusieurs fronts et beaucoup de transitions » nous disait Franck. La donne a aussi changé sur les nouveaux bateaux, capables de voler dès 12/13 noeuds de vent à toutes les allures: « Le delta entre les performances au près et au portant s’est nettement réduit. Donc, ça change pas mal le jeu stratégique ». C’est peut-être du côté des bateaux plus anciens, qui n’ont pas cette facilité, que viendra la sécession. Louis Duc et Rémy Aubrun (Fives Group-Lantana environnement) ont d’ailleurs déclenché les premiers ce matin leur virement de bord, emmenant avec eux un groupe de cinq IMOCA. Peut-être n’est ce qu’un recalage en prévision du passage de la petite bulle qu’ont contournée les leaders, mais ce sont des traces à suivre…
ETA des premiers IMOCA : Le 18 novembre