Transat Café l’Or. Les Italiens à l’assaut de la course au large française

Lorenzo Sironi

Ils sont huit skippers italiens au départ de la TRANSAT CAFÉ L’OR Le Havre Normandie. Ils ont présenté à la presse leur participation à cette course transatlantique en double: une présence collective qui marque un tournant pour la course au large d’Italie, un mouvement en pleine croissance, qui allie talent, vision et esprit d’équipe.

Jamais auparavant autant de navigateurs italiens n’avaient partagé la ligne de départ d’une grande transatlantique en double : un succès qui fait de l’Italie, après la France, la nation la plus représentée dans cette édition. C’est un témoignage concret de la croissance de la course au large italienne, qui consolide son rôle dans le gotha de la course au large, grâce à des équipes structurées, des sponsors de premier plan et à l’intérêt croissant des entreprises, des médias et des centres de recherche. Un signal qui va au-delà du sport : plus de bateaux italiens sur l’océan signifie plus de visibilité, plus de continuité et plus d’inspiration pour les nouvelles générations de navigateurs. L’Italie redevient protagoniste non seulement par des exploits individuels, mais par une présence collective, solide et reconnaissable.

Les huit skippers au départ de la course représentent toutes les facettes de la voile océanique contemporaine. Dans la catégorie IMOCA 60, la plus technologique et la plus proche de l’esprit du Vendée Globe, seront en compétition Ambrogio Beccaria, aux côtés de Thomas Ruyant sur Allagrande Mapei, et Francesca Clapcich, en double avec Will Harris à bord de 11th Hour Racing. Deux équipes de haut niveau, qui combinent expérience internationale et vision italienne dans un contexte de très haute compétitivité.
Dans les Class40, la classe la plus nombreuse et la plus disputée, la flotte italienne sera composée de Luca Rosetti, avec Matteo Sericano, à la barre de Maccaferri Futura; Andrea Fornaro, en double avec Alessandro Torresani sur Influence 2, Pietro Luciani, co-skipper de William Mathelin-Moreaux sur Les Invincibles; et Alberto Riva, co-skipper de Benoît Sineau sur Ekinox.

LES DÉCLARATIONS
Ambrogio Beccaria (Allagrande Mapei) , a souligné que cette édition représente un tournant pour la voile italienne : « Nous sommes des navigateurs au large, nous sommes des électrons libres. Si la Classe Mini a été le point de départ pour beaucoup d’entre nous, aujourd’hui nous nous retrouvons ensemble, chacun avec son propre bateau et son propre projet, mais unis par le désir de créer un récit collectif. Je crois que c’est une étape importante pour l’avenir de la course au large italienne : nous unir, collaborer et faire connaître la valeur et la passion qui animent ce sport dans notre pays. »

Francesca Clapcich (11th Hour Racing), a exprimé sa fierté de faire partie d’un groupe italien aussi large et compétitif : « Je suis heureuse de voir autant de skippers italiens au départ d’une course importante et historique pour la course au large . Ces dernières années, nos navigateurs ont démontré leur valeur et donnent enfin du fil à retordre à la concurrence française traditionnelle. Pour moi, bien sûr, c’est un grand honneur de présenter mon projet et d’affronter ma première course sous les couleurs de 11th Hour Racing. Parmi les concurrents directs, nous aurons Bogi, et je suis fière de pouvoir rivaliser avec lui. Je souhaite bonne chance à tous les marins italiens de la Class40 qui partent. Nous espérons boire un coup tous ensemble en Martinique, célébrant non seulement un bon résultat, mais surtout une magnifique expérience partagée. »

Luca Rosetti (Maccaferri Futura), a souligné la dimension collective de cette nouvelle saison de la voile océanique : « Nous vivons un moment historique pour la voile océanique italienne, tant par la quantité que par la qualité des projets. Le nôtre, comme beaucoup d’autres, bénéficie du travail d’entreprises de la filière italienne : un réseau de chantiers navals, de designers et de techniciens qui grandit et s’affirme au niveau international. La vague italienne est désormais une réalité et je suis fier d’en faire partie avec Maccaferri Futura. Je tiens à remercier Maccaferri d’avoir cru en ce projet et pour son soutien concret à un défi qui va au-delà du sport, car il parle de passion, de compétence et de durabilité. »

Matteo Sericano (co-skipper de Maccaferri Futura) a mis en avant la motivation et la cohésion du groupe italien en vue de la traversée : « J’ai un lien particulier avec Le Havre : c’est sur ces quais qu’en 2017 j’ai décidé d’entreprendre ma route vers l’océan. Avec Luca, nous abordons ce rendez-vous avec des certitudes positives : Maccaferri Futura est un bateau bien équipé et nous avons démontré que nous savions tenir le rythme même face aux meilleurs. De plus, depuis quelques années, nous, les Italiens, avons apporté quelque chose de nouveau dans la course au large, en termes d’approche et de manière de naviguer, et nous sentons aujourd’hui qu’il y a un grand respect pour cette “vague océanique azzurra” et pour sa capacité à faire équipe. »

Andrea Fornaro (Influence 2), a décrit la croissance du mouvement et la force d’une génération prête à se confronter aux meilleurs : « Le 26 octobre, nous partons pour cette Transat Café L’Or, c’est ma deuxième Transat en double. Je suis très excité et j’ai hâte de quitter le port du Havre car je sais que ce sera une très belle course, amusante, pleine d’action, avec de nombreux jours en mer à essayer de pousser notre bateau au maximum. C’est pour moi l’apogée de la course au large. Le niveau est très élevé, les équipages sont tous très bien préparés, ce sera donc un défi amusant et extrêmement stimulant, ainsi qu’un enrichissement à la fois technique et humain, comme toujours. »

Pietro Luciani (Les Invincibles), a souligné l’importance du travail d’équipe et de la contribution italienne à la classe Class40 : « Il y a deux ans, nous nous présentions à cette course avec de nombreux projets italiens de très haut niveau. Aujourd’hui, nous pouvons dire que ce n’était pas un feu de paille : il y a des navigateurs, des entreprises et des armateurs italiens qui croient en la voile océanique. Il est temps de nous demander ce qui manque pour que la course au large italienne assume, même chez nous, le rôle qu’elle a en France. J’espère que les responsables de la voile dans notre pays encourageront une discussion sérieuse : nous pouvons et devons viser beaucoup plus. »

Alberto Riva (Ekinox), a rappelé que la participation d’un si grand nombre de skippers italiens représente un signal concret de la solidité du mouvement : « Je suis heureux de partager mon retour à l’océan avec les autres marins italiens de la Vague Océanique réunis aujourd’hui au Havre. Pour moi, revenir participer à cette course mythique est très important. Il y a deux ans, à cause d’un accident, ma transat s’était terminée après seulement vingt heures. Cette année, je retourne en mer à bord d’Ekinox, le sister-ship d’Acrobatica, avec Benoît Sineau, avec qui j’ai déjà navigué lors de la Normandy Channel Race et de Les Sables-Horta. »

Alessandro Torresani (Influence 2), a souligné l’importance de la préparation et du travail d’équipe : « Comme le veut l’adage, jamais deux sans trois! Je suis particulièrement enthousiaste à l’idée d’affronter mon troisième Océan à bord d’Influence 2, aux côtés d’Andrea. En mer comme à terre, cette épreuve est avant tout une question de confiance et de cohésion au sein de l’équipage, et je peux dire que notre relation est solidement établie. Nous avons passé des mois à optimiser et fiabiliser le bateau pour en maximiser les performances. L’heure est venue de profiter de la course. Que le meilleur l’emporte ! »

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