Forts de ce constat, les quatre favoris affirment vouloir adopter une stratégie assez conservatrice : avant tout ne pas casser les bateaux, savoir lever le pied et éviter de se laisser enfermer dans une option à haut risque.A bord de Prince de Bretagne, Lionel Lemonchois et Matthieu Souben restent plutôt décontractés, même si l’un comme l’autre savent que l’avantage de leur plan Irens dans le gros temps ne veut plus rien dire par quarante nœuds de vent et mer forte.
Engagés sur Maître Jacques, les deux Loïc, Féquet et Escoffier relativisent : l’un comme l’autre ont mis entre parenthèses leur activité professionnelle pour participer à l’épreuve. Leur priorité est donc bien de goûter pleinement chaque instant de la course, depuis la semaine de préparation au Havre jusqu’à l’arrivée à Puerto Limon. Ils ont de plus, le plaisir d’émarger au rang des très sérieux outsiders susceptibles de jouer les chiens dans le jeu de quille du trio Actual, Prince de Bretagne et Crêpes Whaou !
Pour Franck-Yves Escoffier comme Yves Le Blévec, la problématique est légèrement différente : engagés fortement dans la pérennité de la classe, ils doivent composer avec une double exigence, celle de faire un résultat en rapport avec leur statut et celle de veiller à ce que le plus gros de la flotte rallie Puerto Limon. Une seule chose est certaine : avant de trouver les plaisirs de la glisse, il va falloir s’armer de patience et apprendre à faire gros dos.
Ils ont dit :
Erwan Le Roux, Didier Le Vourc’h, FenêtréA Cardinal (Multi50) : « On a maintenant pas mal de milles en commun, ce qui est un avantage évident. On a navigué sur différents supports ensemble : sur le multicoque mais aussi en Open 7,50. Maintenant, on a beau bien se connaître, nous n’allons pas faire l’économie des conditions que l’on va rencontrer. Les difficultés devraient commencer dès la sortie de Manche. Sans oublier que nous allons avoir des forts coefficients de marée ; bref, tout va bien ! (rires)»
Lionel Lemonchois, Prince de Bretagne (Multi50) : « On a beau être à l’aise dans la brise, au delà d’un certain stade, personne n’est avantagé. Là, on ne va pas chercher à faire les malins. Pour ce qui est de la répartition des tâches, on va être à 50-50 avec Matthieu. Sauf s’il y a une panne informatique : là ce sera son boulot. »
Loïc Féquet, Loïc Escoffier, Maître Jacques (Multi50) : « On est plutôt serein. On a eu le plaisir de constater que les travaux d’optimisation du bateau donnaient des résultats au delà de nos espérances. Pour nous, le fait de sortir du cadre professionnel pour venir naviguer nous permet de garder une certaine fraîcheur. En ce qui concerne le mauvais temps, nous allons faire une confiance aveugle à notre routeur Jean-Yves Bernot. Il a suffisamment d’expérience en la matière et on aura déjà pas mal de boulot… »
Yves Le Blévec, Actual (Multi50) : « Pour nous, le premier objectif est de finir, d’arriver à Puerto Limon. A quelque chose, malheur est bon : notre démâtage s’il nous a fortement mobilisé, nous a paradoxalement permis de faire un véritable check-up du bateau. De plus, on a pu identifier clairement la cause de l’incident. Donc, on part mieux armés qu’auparavant. »
Franck-Yves Escoffier, Antoine Koch, Crêpes Whaou ! (Multi50) : « Ce qui est clair, c’est qu’à priori, une seule route semble possible, qui nous conduit tout droit vers du gros temps. Une chose est certaine, on n’ira pas jouer les cadors. L’objectif c’est d’amener le bateau à bon port à Puerto Limon. Après si on peut se battre pour la victoire, on le fera, bien sûr. »




















