Au lendemain d’un épisode violent venu balayer les duos et causer certains dégâts lourds de conséquences, la priorité est au check-up des bateaux et à un premier état des lieux. Petit à petit, chacun va reprendre un rythme apaisé et envisager la négociation de l’arc Antillais. Mais d’ici là, un premier suspense sera levé sur le fait de savoir quelle tendance stratégique aura été la plus inspirée. Ainsi saurons-nous certainement bientôt si la voie du Sud, empruntée par Michel Desjoyeaux et Jérémie Beyou, était finalement celle de la sagesse ou de l’allégresse. Reste qu’à 3 300 milles de l’arrivée à Puerto Limon, la tendance médiane a toujours les honneurs du classement, les hommes de Safran conservant leur leadership devant Mike Golding et Javier Sanso, et Kito de Pavant et François Gabart.
Pas de changement chez les Multi50 dont le chef de file reste le Crêpes Whaou ! de Franck-Yves Escoffier et Erwan Le Roux. Au Nord, Lalou Roucayrol et Amaiur Alfaro occupent toujours la deuxième place devant les comparses de Guyader pour Urgence Climatique. En échappant au gros de la tempête à la faveur de son option sudiste, le contingent malouin peut aujourd’hui se réjouir d’être sorti des griffes de la bête sans encombre. Mais la logique devrait l’emporter dans les jours à venir et le sprint vers les Antilles tourner en la faveur du dernier né de la série. Enfin, toujours en escale technique à Vigo, les hommes de Prince de Bretagne devraient faire part de leur décision de repartir ou pas aujourd’hui.
Ils ont dit :
Charles Caudrelier Bénac – Safran : « Ca tape toujours mais c’est tellement moins qu’avant que c’est presque confortable… On est vraiment soulagé maintenant. Mais bon, on est tellement fatigué qu’on continue à de se prendre de bonnes gamelles ! C’était très stressant cette phase sur le bateau. Sincèrement j’avais rarement vu une mer aussi démontée. Si c’était à refaire je ne repasserai pas par là. C’est un peu le Bronx à l’intérieur du bateau, on pourrait faire mieux ! Il faut aussi qu’on fasse un check complet du bateau : vérifier qu’on n’a pas d’avarie, faire quelques réparations aussi. Tout ce qui arrive aux autres, ça nous fait réaliser que le bateau a certainement souffert. On serait sur un Vendée Globe on ne pourrait pas le terminer. Pour la suite, la situation n’a pas l’air trop compliquée jusqu’à l’Arc Antillais. Je pense qu’on a une bonne position par rapport au reste de la flotte. Pour ce qu’il en est après les Antilles, on n’a pas trop regardé encore. »
François Gabart (Groupe Bel) : « A bord ça sèche doucement, il va falloir encore attendre un peu. Le jardin par contre est toujours arrosé ! Mais c’est plus confortable quand même, le vent a molli cette nuit. Mais on a eu des rafales assez fortes il y a encore pas très longtemps. On renvoie la toile doucement parce qu’il y a quand même eu un peu plus de 30 nœuds. Mais on commence à revoir les oreilles de la vache, on voit même son sourire, ça nous rassure ! On n’a pas de gros soucis, une petite déchirure dans la grand voile mais rien de bien grave. Le bateau va plutôt bien et nous aussi ».
Michel Desjoyaux – Foncia : « Décidément, les nuits se suivent et ne se ressemblent pas ! Après les nuits presque paisibles avec un bon vent bien établi d’il y a 48 heures et plus, la nuit précédente où le vent tournait entre 30 et 48 nœuds, nous voilà divisés par 10 ! Quand il y a 4,8 nœuds de vent, on retrouve presque le sourire, et je plaisante à peine. Bon, certes, ce n’est qu’une période transitoire, entre deux jobs d’hiver, ça permet de dormir profondément, de repousser la véranda, de se détendre un peu. Un peu de calme, des fois, ça fait du bien ! »
Classement de 5 heures
Monocoques
1 SAFRAN Marc Guillemot – Charles Caudrelier Benac à 3302,7 milles de l’arrivée
2 MIKE GOLDING YACHT RACING Mike Golding – Javier Sanso à 41,2 milles
3 GROUPE BEL Kito De Pavant – François Gabart à 46,6 milles
Multicoques
1 CRÊPES WHAOU ! Franck Yves Escoffier – Erwan Leroux à 3823,1 milles de l’arrivée
2 REGION AQUITAINE-PORT MEDOC Lalou Roucayrol – Amaiur Alfaro à 290,1 milles
3 GUYADER POUR URGENCE CLIMATIQUE Victorien Erussard – Loic Fecquet à 350 milles























