Records menacés à tous les étages

Safran
DR

Trimarans Orma

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« Lors de notre convoyage vers Le Havre mercredi dernier, on a tourné à 35 nœuds de moyenne pendant près de deux heures ». Les yeux de Lionel Lemonchois (Gitana 11) pétillent à la seule évocation de cette glisse pure où le trimaran touche à peine l’eau, plus oiseau que bateau. Amarré derrière ‘Gitana 11’, ‘Banque Populaire’, comme les trois autres inscrits de la classe ORMA, est capable de même performance. « Dans le look, le bateau n’a pas changé, mais si j’entame la liste des transformations, petites et grandes, que nous avons faite depuis deux ans, cela va prendre du temps, confie Pascal Bidégorry, le tenant du titre avec un certain Lionel Lemonchois. Nous ne sommes pas nombreux, mais nous avons tous un coup à jouer. On a vu cette année que ‘Sopra Group’ avait beaucoup progressé, ‘Brossard’ est un bateau similaire au mien. Quant à ‘Groupama 2’ , pas besoin de faire de publicité ». La météo restera le juge de paix, mais le meilleur temps de parcours établi en 2003 par Franck Cammas (Groupama 1), temps établi sans le passage à l’île de l’Ascension qui avait été supprimé comme cette fois-ci, va sans aucun doute exploser. De 11 jours et 23 heures, il risque fort de tourner en dix jours et des poussières, voir même passer sous la barre des dix jours…

Trimarans 50′

Chez les petits frères, la belle nouveauté vient du Classe 50’ Open de Lalou Roucayrol (Lalou-Multi.com/NIM Interim Management). Tout juste mis à l’eau, il apporte une belle concurrence au ‘Crêpes Whaou’ de Franck Yves Escoffier. En compagnie de Karine Fauconnier, le malouin va devoir tirer encore un peu plus sur les écoutes alors qu’il n’avait auparavant qu’à gérer au mieux sa course. Son temps de parcours de 12 jours et 6 heures, établi il y a deux ans, devrait logiquement être lui aussi amélioré.

Monocoques Imoca

« Des pointes à 30 nœuds, nous n’en avons pas encore fait, mais le bateau en est tout à fait capable ». Charles Caudrelier, vainqueur samedi du prologue « Transat Jacques Vabre – Trophée Laguna » sur ‘Safran’, parle même d’une voile parfaite pour dévaler les vagues par 25/30 nœuds de vent. Avec sept voiliers flambant neufs, la classe des 60 pieds IMOCA connaît actuellement le boom qu’a connu la classe ORMA au début des années 2000. En terme de potentiel de vitesse, le gain est énorme, avec des bateaux capables d’avaler sans broncher leurs 450 milles quotidien. « Dès les premières sorties, ‘Groupe Bel’ est monté à 26 nœuds avec une facilité déconcertante » raconte Kito de Pavant. Une grande majorité des skippers de cette classe a connu l’ivresse des multicoques. Tous reconnaissent que manœuvrer un 60 pieds monocoque est bien plus exigeant en terme d’engagement physique, mais beaucoup, beaucoup moins en terme de stress. Résultat : il faut bosser comme un fou pour toujours avoir la voile du temps mais sans l’angoisse constante de la sortie de route. Le chrono de Jean-Pierre Dick et Loïck Peyron, en 13 jours et 9 heures (2005) devrait lui aussi prendre du plomb dans l’aile surtout que la météo semble conserver des conditions anticycloniques (vent de secteur Est, donc portant) pour le week-end prochain. « Si ce que je viens de voir sur les fichiers se maintient, on devrait être au Cap Finisterre en un jour et demi, salive par avance Michel Desjoyeaux (Foncia). Et après, ça enchaîne nickel »

Classe 40

Les 30 Classe 40, eux, n’ont pas de temps à battre. Mais cette jeune série est elle aussi en plein développement, avec une jauge exploitée de mieux en mieux par des architectes poussés dans leur retranchement par des skippers aux dents longues. Si lors de leur première apparition, l’année dernière à l’occasion de la Route du Rhum – La Banque Postale, la météo leur avait été grandement défavorable, l’écart avec les 60 pieds IMOCA ne pourrait pas être si important que cela. Eux aussi ont le potentiel pour franchir la barre des 10 nœuds de moyenne sur ce parcours de 4 340 milles. Soit un temps de traversée de 18 jours !

(source Transat Jacques Vabre)