Quels seraient tes premiers mots pour Francis ?
« Je lui dirai bravo tout simplement. Nous n’avons pas besoin de nous dire grand chose pour qu’il sache à quel point je suis admiratif et respectueux de ce qu’il a fait. Nous sommes peu dans le monde à avoir la capacité de mesurer réellement ce qu’il vient d’accomplir. »
Quels sont, selon toi, les facteurs clefs de cette réussite ?
« Tout d’abord, la rencontre avec les architectes Nigel Irens et Benoît Cabaret puis la construction de son bateau où, grâce à l’expérience de son premier tour du monde en multicoque, il savait exactement ce qu’il voulait. Pour moi, 50 % du projet étaient mis en bouteille à ce stade. Ensuite, son départ avec une fenêtre météo exceptionnelle que nous n’avons pas revu depuis et dont tout le monde rêve. Et enfin, de part sa maturité mais aussi sa force physique et mentale, Francis a cette capacité fantastique de s’adapter à toutes les conditions et à donner le meilleur de lui dans la difficulté. Il n’a jamais lâché même lorsqu’il a eu des avaries. S’il y a toujours une pincée de réussite, Francis est allé la chercher jusqu’au bout. »
Joyon le « menhir », ce marin inclassable à la poignée de mains aussi intimidante que sa carrure, peut « tout faire à la force de poignet » selon Coville qui a notamment partagé avec lui une Transat Jacques Vabre « Francis a dix ans d’expérience de plus en multicoque transocéanique et a subi de nombreuses galères avant d’aboutir à ces deux merveilleux tours du monde. Il jouit aujourd’hui de cette expérience qu’il a fait fructifier et qui lui donne aujourd’hui la capacité de passer même quand c’est très dur. »
A la barre de Sodeb’O, un trimaran de 32 mètres de la même génération qu’Idec et conçu par les mêmes architectes, Thomas s’était lui aussi élancé sur ce record le 17 décembre. Mais à l’approche des Kerguelen, quelques minutes après avoir établit un nouveau record de distance sur 24h (619,3 milles) le skipper avait été contraint à l’abandon sur avarie. Le bateau est actuellement à Cape Town en Afrique du Sud. Sodeb’O rejoindra ensuite New York au printemps pour tenter en mai/juin le record de l’Atlantique Nord vers Cap Lizard avant de se mettre à nouveau en stand-by pour une nouvelle tentative de record autour du monde en multicoques et en solitaire.