S’il leur reste plus d’un mois avant le départ de la seconde étape, les deux équipes ont tout de même du pain sur la planche. L’avance de Bernard Stamm et de Kojiro Shiraishi sur leurs autres concurrents toujours en mer leur permet de travailler sereinement et sans stress.
Après l’euphorie des arrivées, les équipes et leur skipper prennent les bateaux en main pour un check up complet. Au programme des premiers jours d’escale, le bateau subit une inspection générale et un nettoyage intégral. Une fois les voiles sorties puis envoyées à la voilerie (pour celles qui ont besoin d’être réparées), l’intérieur du bateau est alors vidé. Cela permet tout d’abord d’y voir plus clair pour les vérifications, mais aussi de faire de la place pour le nettoyage. Car suite à 40 jours dans l’eau de mer, plusieurs rinçages du pont sont nécessaires pour venir à bout de la couche de sel qui s’est déposé. L’intérieur est également passé au jet. « L’atmosphère salin n’étant pas bon non plus pour l’électronique on fait un check complet et on utilise du nettoyant de contact sur les parties oxydées par le sel » ajoute Jean Francois Quemener, préparateur de Bernard Stamm.
Cette phase post-arrivée permet donc d’établir un état des lieux et une première liste de travail. Car pour pouvoir inspecter le mât et ses différentes parties sans être à 28 mètres de hauteur, le plus facile reste le démâtage. C’est ce à quoi CHEMINEES POUJOULAT et SPIRIT OF YUKOH se sont aujourd’hui prêtés dans la marina à Fremantle. « On démâte le bateau afin de contrôler tout le gréement. C’est une manœuvre comme les autres. Ca doit se faire dans le calme et généralement les gens qui conduisent les grues n’ont pas les nerfs donc ça colle bien. Le grutier d’aujourd’hui était d’ailleurs parfait pour ça » a expliqué Bernard Stamm. « Ca reste une manœuvre délicate, mais comme pour tout, il suffit d’être rodé. L’important c’est qu’il n’y ait pas plus de chefs que d’indiens ! » a ajouté Jean Francois Quemener. Une fois les mâts de CHEMINEES POUJOULAT et de SPIRIT OF YUKOH en mode horizontal l’un à coté de l’autre, l’inspection a alors pu commencer. Et si à première vue il n’y a pas d’importants dommages, le travail de vérification ne fait que commencer.
Bernard Stamm a également choisi de gruter son bateau pour le mettre au sec cet après midi. « La sortie de l’eau est toujours un peu plus une surprise que le démâtage. On a hâte de voir ce qu’il y a en dessous et c’est toujours un soulagement de voir que tout va bien » a confié le skipper. Une fois le bateau sorti de l’eau, l’équipe peut donc contrôler les œuvres vives (tout ce qui est normalement dans l’eau). Le bateau et son mât devraient rester entre une semaine et 15 jours au sec avant de retrouver leur élément, juste à temps pour Noël.
Pour l’instant, l’équipe de Kojiro Shiraishi n’a pas choisi de sortir son bateau de l’eau. « Aujourd’hui nous ne faisons que le démâtage. Nous verrons par la suite si nous avons besoin ou non de mettre SPIRIT OF YUKOH au sec pour travailler sur la coque » a expliqué le skipper japonais. Hier, Kojiro a plongé sous le bateau afin d’inspecter la coque et a détecté sous le safran un endroit où il y avait du y avoir un choc. Josh Hall, le responsable de son équipe à terre, en dit plus : « Il y a eu un petit choc sur la coque. Pour la réparation nous avons pour l’instant prévu de remplir les ballasts pour incliner le bateau. A bord d’un zodiac, sur l’eau, nous devrions donc pouvoir travailler sur la partie abîmée. Si jamais ça s’avérait trop compliqué alors il faudrait que nous sortions le bateau de l’eau. Ces manœuvres coûtent cher et notre budget est limité donc on travaille d’abord aux solutions les plus simples, sans compromettre pour autant la qualité du travail. »
L’Australie n’accorde pas de répit aux équipes de la VELUX 5 OCEANS qui depuis leur arrivée sont en mode « vie d’escale ». Malheureusement pour eux, à part la chaleur ambiante, cela ne ressemble en rien à des vacances…
Source Velux 5 Oceans