Monotype officiel du Tour de France à la Voile et du Championnat de France des Equipages – FFVoile jusqu’en 2010, le Mumm 30 vient de s’offrir un second souffle, avec une série impressionnante de mesures, applicable dès le 1er janvier prochain.
La Jauge
Objet de nombreuses discussions cette saison, elle est sans doute la grande gagnante de la réflexion en profondeur menée par la classe :
A l’initiative de la classe Française, il a été procédé à une définition et une mise en place de procédures et d’outils de contrôle communs aux pays Européens. Chaque bateau sera mesuré en début de saison, et tout chantier devra se faire dans la plus grande transparence. Les jaugeurs mèneront désormais les contrôles de manière inopinée durant la saison. Tout système de matossage est interdit, et plus généralement, tout coureur souhaitant apporter une innovation devra en demander l’autorisation préalable par écrit. Pour résumer, tout ce qui n’est pas autorisé par écrit est interdit.
Le comité de jauge est élargi, et composé de : René Boulaire, Joël Gaté (FFVoile), Alain Bujeaud (FFVoile), Arlette Petit, Clarisse Neuder
Les contrôles durant les courses seront autorisés
Les règlements
Tout skipper souhaitant participer à une épreuve du calendrier officiel Français devra obligatoirement être membre de la classe française, et s’engager par écrit à en respecter les règles. Une procédure d’exclusion a été mise en place.
Les pénalités
L’ACPM, le Groupe Larivière (Tour de France à la Voile), l’UNCL (Comité de course) et la Fédération Française de Voile, s’apprêtent à définir des barèmes officiels de pénalités en fonction de la gravité des fautes avérées.
Ainsi, pour tel type de faute reconnue, il existera désormais une grille de pénalités.
Notons enfin que des mesures ont été prises pour favoriser la visibilité et pour aider les coureurs.
Les explications de Vincent PORTUGAL, Président de la classe Mumm 30 :
La saison 2006 a vu naître quelques polémiques. Pensez-vous que les mesures annoncées vont les régler ?
« On ne parle pas des séries ou des événements qui ne marchent pas. Toute polémique est générée par un enjeu. Si la suprématie en Mumm 30 n’était pas si importante, il n’y aurait pas d’histoire. Aujourd’hui, gagner le Tour de France à la Voile peut ouvrir les portes d’une carrière dans la voile professionnelle. L’enjeu est donc énorme, d’où une certaine pression. Je vois surtout dans les débats que nous avons connus la preuve que le Mumm 30 passionne beaucoup de gens. Les mesures que nous avons prises sont le fruit de centaines de consultations que nous avons menées, avec la Fédération Française de Voile, le Groupe Larivière, l’UNCL, les organisateurs, les coureurs, professionnels, amateurs et étudiants, les médias, les sponsors, les chefs de projet, … Si elles sont pour certaines spectaculaires, elles sont surtout réfléchies. J’ajoute qu’elles ne sont pas toujours « politiquement correctes », et déplaisent parfois aux uns et aux autre. Pourtant à l’issue de notre assemblée générale annuelle, le comité directeur sortant a été intégralement réélu au premier tour de scrutin, et le bureau a été réélu à l’unanimité. Cela prouve que si les débats sont vifs en interne, la majorité des coureurs et propriétaires se met au service de l’intérêt général. Notre comité directeur est composé de dix personnes, qui représentent toutes les tendances : Eric BASSET, Hervé LEDUC, Nicolas ABIVEN, Laurent SIMON, Vanessa BOHE, Mady FOBERT, Yoann RICHOMME, François DORE, Daniel SOUBEN et moi-même. C’est à dire des représentants de projets professionnels, amateurs et étudiants, des gens qui font tout le circuit ou juste quelques épreuves, certains sont spécialistes des questions de jauge, d’autres de sponsoring, d’autres de logistique, … Chacun est complémentaire de l’autre.
Quelles sont à vos yeux les mesures phares ?
« Elles le sont toutes ! Bien sûr certaines sont plus spectaculaires que d’autres, mais chacune participe à l’amélioration de la « planète Mumm 30 », et surtout chacune trouve des prolongements positifs cohérents avec nos objectifs. Par exemple, on a beaucoup parlé des procédures de jauge. Désormais, chaque bateau sera mesuré avant la première épreuve du championnat. Les jaugeurs garderont les cotes en mémoire. Ensuite, plus de rendez-vous imposé, mais des contrôles inopinés à la discrétion des jaugeurs. A l’issue d’une course, on me dira à la VHF « Portugal, vous amenez Nouvelle-Calédonie sous la grue dans 30 minutes ». Les jaugeurs contrôleront. Si le bateau est dans les gabarits, tout va bien. S’il ne l’est pas, je ne repars pas le lendemain. C’est bien sûr spectaculaire quant au respect strict de la monotypie. Mais cela va plus loin. Cette mesure permet de ne plus avoir à arriver sur le lieu de course une semaine à l’avance. Et une semaine sur un lieu de course, ce sont des frais d’hôtels, de restaurant, des jours de congé « gaspillés » pour plusieurs équipiers. On fait d’une pierre quatre coups : On fait mieux respecter la monotypie, on responsabilise les coureurs, on baisse les coûts de participation aux courses et augmente le temps de disponibilité des coureurs pour faire du bateau. Tout le monde est gagnant.
Vous parlez d’objectifs. Quels sont-ils ?
« Ils se résument à un seul : Un meilleur plateau au départ de chaque course, en qualité et en quantité. C’est clair et précis. Nous voulons arriver à au moins 20 bateaux au départ de chaque grand prix, et au moins 40 au départ du Tour de France à la Voile !
Cela passe par trois sous-objectifs :
Respect de la monotypie et de l’éthique
Baisse des coûts et simplification pour monter un projet
Meilleur retour sur investissement pour les sponsors
Source Association de Classe des Propriétaires de Mumm 30