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Figaro. Départ en Manche de la première étape de la Solitaire

Départ de la 1ère étape de LA SOLITAIRE DU FIGARO 2025 entre Rouen et Baie de Morlaix - Le Havre le 7 septembre 2025 © Vincent Olivaud / OC Sport Pen Duick

Les 34 marins engagés dans cette première étape de la 56e édition de La Solitaire du Figaro Paprec se sont élancés ce dimanche à 13h entre la baie de Seine et la baie de Morlaix. Un premier round de 638 milles en Manche, qu’ils vont devoir surmonter. Les skippers auront quatre traversées de la Manche à réaliser avec une multitudes d’obstacles à franchir. La force mentale sera très certainement la clé de voûte de leur engagement et de leur réussite.

Les premières 24 heures de course seront cruciales pour la suite de l’étape qui devrait durer près de quatre jours. Un vent généreux d’une quinzaine de nœuds de sud-est a pu offrir aux concurrents l’opportunité d’effectuer un magnifique départ à l’Anglaise, vent de travers. Une manœuvre délicate pour les marins qui ont dû doser, de la meilleure des façons, leur vitesse pour couper la ligne au bon moment. Dans cet exercice périlleux, Paul Morvan sur French Touch – Foricher, le plus prompt sur la ligne mais légèrement au-dessus, à dû la franchir à nouveau. Dans le bon tempo, Alexis Loison (Groupe REEL) a été le premier à virer la première marque de parcours, suivi par Jules Ducelier (Région Normandie) et Jules Delpech (P’TIT DUC). Tom Goron (Groupe Dubreuil), le benjamin de la course, réussit également un très bon début de course et pointe deuxième à la deuxième marque de parcours, celle de la manœuvre d’envoi de spi. Un exercice toujours délicat qui met tout de suite dans le grand bain. Cap ensuite le long des falaises du Cap de la Hève.
Dans un vent mollissant d’un dizaine de nœuds et sur une mer assez calme, Tom Goron sur Groupe Dubreuil est le premier à franchir la bouée Paprec et remporte le premier Trophée Paprec, suivi par Jules Ducelier sur Région Normandie et Jules Delpech sur P’TIT DUC.
Après un dernier bord qui permet à la flotte de rejoindre les 7 équipages du Défi Paprec, partis 30 minutes plus tard, les marins ont pu choquer les voiles, dérouler le gennaker en se projetant déjà dans la stratégie pour gagner Skerries Bank, premier point de passage de ce formidable parcours en Manche. Le plus dur est devant eux. Si les conditions sont, à l’heure actuelle, très maniables, le vent devrait forcir au fil des heures et contraindre les marins à s’engager encore plus physiquement et moralement.

Ils ont dit sur les pontons :
Tom Dolan (Kingspan) : « Je suis vraiment très heureux d’y être. Le jeu va être beaucoup plus ouvert avec ce parcours et ces quatre traversées de la Manche, même si le Fastnet est un endroit incroyable à contourner. Il va falloir être bien concentré sur l’ensemble du parcours pour ne pas se faire piéger ».

Jules Delpech (P’TIT DUC) : « La pression commence à monter un peu et heureusement car je me trouvais trop décontracté. La tension se met en place. Je suis concentré pour faire les choses correctement sur le parcours côtier et après attaquer le large. Me mettre bien sportivement, dans le bon paquet, sera déjà pas mal. Le parcours sera assez compliqué quand même avec beaucoup de points de passage, des cargos, de DST, le tout rythmé par le passage de différents fronts météos. Ça va être bien dense et très intéressant. C’est une belle modification de parcours ».

Lola Billy (Région Bretagne – CMB Océane) : « On a travaillé dur toute l’année pour être là. J’ai hâte de mettre en application l’ensemble des choses que j’ai pu apprendre. C’est ma première Solitaire alors oui j’ai hâte d’y être, mais j’ai aussi un peu d’appréhension. Passer quatre nuits en mer, je n’ai jamais fait. Je ressens aussi beaucoup d’excitation d’aller me régaler sur ce beau parcours. »

Romain Bouillard (Décrochons la lune) : « J’ai vraiment envie de pousser mes limites, ce que je n’ai pas forcément fait l’année dernière. Il faut savoir ou mettre le curseur sur les étapes mais il est certain que j’ai envie de tout donner maintenant que je connais le format de La Solitaire. Cette étape va être intéressante d’un point de vue navigation. Il est certain qu’on ne gagnera pas la course sur celle-ci mais on peut potentiellement la perdre. Ça va beaucoup jouer et il faudra être dans le coup tout de suite ».

Alexis Loison (Groupe REEL) : « On a eu le temps de bien travailler le nouveau parcours. Les différents tronçons en Manche vont être très intéressants à négocier. Il va y avoir beaucoup de jeux d’opportunité et de pièges éventuels. C’est un terrain de jeu que je connais bien et j’espère vraiment pouvoir m’exprimer de la plus belle des façons ».

Laure Gallais (DMG MORI) : « Nous allons avoir tous types de conditions, de la pétole, du gros temps, du près du portant. Nous allons être confrontés à beaucoup de choses, ça ne sera pas monotone du tout. J’ai vraiment envie d’y aller, surtout après toute cette période du village. Je préfère les petits bords en mer que les longs. J’aime bien quand il y a du rythme, je pense que je vais être bien servie ».

Tom Goron (Groupe Dubreuil ) : « Je mesure vraiment la chance que j’ai d’être ici au départ de la course. J’ai un peu plus de cartes que l’année dernière et je vais essayer de faire de mon mieux. Je pense qu’un top 10 est envisageable. Il peut se passer tellement de choses mais je sais que j’ai un bon bateau, de bonnes voiles et surtout une bonne vitesse. On va tout tenter pour exister dans la flotte. On ne va pas avoir beaucoup de temps pour se reposer sur cette première étape. Ça va être dense mais j’aime ça ».

Chloé le Bars (Endobreizh ) : « Je me sens plutôt bien j’ai hâte d’y aller. Les conditions vont être superbes avec beaucoup de coups à jouer. J’étais un peu plus tendue hier mais étonnamment ce matin je suis plutôt décontractée. Il va falloir être bien concentrée et mettre la stratégie à jour assez souvent».

Paul Morvan (French Touch – Foricher) : « Je pars beaucoup plus serein que l’année dernière. Malo, mon préparateur a fait un super travail sur le bateau. J’ai eu le temps de bien préparer la météo, je suis très bien dans ma tête. J’ai un bon schéma de ce qui va se passer et j’ai plus confiance en moi. La spirale est bien meilleure que l’année dernière. Sur cette première étape, on retrouve vraiment l’ADN de la course. J’ai hâte d’y aller ».

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Maxi. Début du championnat du monde des Maxi à

Proteus, appartenant à George et à sa fille Christina Sakellaris, est le champion en titre de la classe Maxi Grand Prix. Photo : IMA/Studio Borlenghi

La compétition reine des maxi-yachts prendra le départ ce 8 septembre sur les eaux azurées de la Costa Smeralda. Opposant les plus grands bateaux de course au monde, cette Maxi Yacht Rolex Cup s’annonce comme la plus disputée à ce jour. Comme il se doit, puisque cette année marque le 40e anniversaire du parrainage de Rolex, elle accueillera non pas un, mais deux championnats du monde.

Comme d’habitude, l’événement est organisé à Porto Cervo par le Yacht Club Costa Smeralda en collaboration avec l’International Maxi Association (IMA) et constitue l’avant-dernière épreuve du Mediterranean Maxi Inshore Challenge annuel de l’IMA. Le leader actuel est Proteus, de George et Christina Sakellaris, devant Spirit of Lorina, de Jean-Pierre Barjon, et Galateia, de David M Leuschen et Chris Flowers.

Le championnat du monde de la classe désormais appelée Maxi Grand Prix (anciennement Maxi 2, Maxi 72) fait son retour en 2025. Il s’est tenu pour la dernière fois officiellement en 2018 et a été remporté par Momo (aujourd’hui Vesper de Jim Swartz).

Proteus est le champion en titre et revient non seulement dans une classe deux fois plus grande, mais aussi en pleine forme après avoir participé, de jeudi à samedi, à une régate d’entraînement soutenue par l’équipe Jolt de Peter Harrison. Cette régate a vu plusieurs vainqueurs, aucune équipe ne s’imposant de manière dominante. « C’était une très bonne innovation », a commenté Stu Bannatyne, stratège de Proteus.

Au cours de l’hiver, Proteus a subi des travaux, notamment l’installation d’un ballast à eau (un peu moins de 2 tonnes), comme c’est désormais le cas pour toute la flotte Maxi Grand Prix. « La régate sera la plus difficile jamais organisée. Tout le monde prend cela très au sérieux et nous allons assister à de superbes courses. Chacun aura son moment de gloire », prédit Bannatyne.

Tous les regards seront tournés vers le Wallyrocket 71 Django 7X de Giovanni Lombardi Stronati, mis à l’eau en juin. Il est équipé de deux safrans et de 2,7 tonnes de ballast d’eau, pour un déplacement de 12 tonnes, ce qui le rend plus léger et plus maniable. Dans sa catégorie, il a la cote la plus basse, à l’exception du North Star de Peter Dubens, le seul Maxi Grand Prix à bénéficier d’un équipage réduit (70 % du nombre indiqué sur son certificat IRC).

Le Jethou de Sir Peter Ogden, le plus long ici avec ses 77 pieds, et le Jolt de Peter Harrison, le mieux classé grâce à son compensateur (vainqueur sous le nom de Cannonball en 2019/21), sont également en lice. Vesper a remporté la victoire ici en 2022, tandis que le Bella Mente de Hap Fauth a été le vainqueur en 2023. Le Balthasar de Filip Balcaen est plus optimisé pour la navigation au large et appréciera les conditions plus difficiles prévues en fin de semaine.

Le championnat du monde Rolex IMA Maxi 1 revient avec neuf bateaux. Le plus récent est le Magic Carpet E de Sir Lindsay Owen-Jones. Lancé au début de l’année, il s’agit du premier maxi yacht innovant conçu par l’ancien designer de l’équipe Emirates Team New Zealand, Guillaume Verdier. Sa quille, qui peut non seulement s’incliner mais aussi être inclinée vers l’arrière pour réduire le tirant d’eau, constitue une caractéristique révolutionnaire. Son fonctionnement entièrement électrique lui permet de naviguer pendant la journée sans avoir à utiliser son moteur pour actionner son système hydraulique sophistiqué. Il est le mieux classé dans la catégorie Maxi 1.

Le précédent Magic Carpet Cubed d’Owen-Jones est de retour sous le nom de Tilakkhana de Pascale Decaux, avec un équipage mixte comprenant des navigatrices de classe mondiale telles que Dee Caffari, Annemieke Bes, Marie Riou, Emily Nagel, Sophie de Turcheim, Rebecca Gmuer Hornell et Lena Le Meillour, en plus de la propriétaire.

Le Leopard 3 de Joost Schuijff revient pour défendre son titre de champion du monde. Son équipage compte désormais deux nouveaux membres : l’Australien Chris Nicholson, skipper de course autour du monde, et Matt Wearn, double médaillé d’or olympique en Laser/ILCA. Le My Song de 80 pieds de Pier Luigi Loro Piana et le Leopard 3 sont les seuls Maxi 1 à concourir avec un équipage réduit. Sur le Leopard 3, cela signifie tout de même 20 personnes : « C’est suffisant sur ce bateau et nous l’avons configuré pour cela », explique son capitaine Chris Sherlock.

Au sein de la catégorie Maxi 1, il y aura des courses dans la course. Outre Tilakkhana, deux autres anciens Wallycentos sont en lice : le V de Karel Komárek et le Galateia de Chris Flowers et David M Leuschen. Le V a remporté cette bataille en 2024.

« L’équipe qui s’occupe du bateau a déployé des efforts considérables pour le mettre en parfait état », déclare Ken Read, tacticien du V. En ce qui concerne la compétition, le président de North Sails ajoute : « Nous avons été plutôt bons dans les Caraïbes. Puis Galateia a vraiment fait un bon début de saison : ils ont modifié le poids, la taille et le poids du bulbe et ont ajouté plus de ballast. À l’heure actuelle, Galateia est donc le bateau à battre dans cette catégorie. »

À ce groupe s’ajoute le Bullitt, un Wally 93 légèrement plus court, appartenant au commodore du YCCS Andrea Recordati.

Un autre groupe, en bas du classement Maxi 1, est séparé par seulement 5 points de rating et comprend certains des bateaux les plus récents : le Deep Blue de 85 pieds de Wendy Schmidt a subi d’importantes modifications, notamment le déplacement de la position de son mât. De même, My Song n’a cessé d’évoluer depuis son lancement en 2022. Le plus récent de ce trio est le Capricorno d’Alessandro Del Bono, lancé l’année dernière.

Le reste de la flotte est divisé en trois classes : Maxi 3, 4 et Super Maxi.

La classe Maxi 3 est la plus importante avec 12 participants, allant du plus haut classé, le Carbon Ocean 82 Aegir, désormais piloté par Philip Rann, au plus bas, le Swan 80 Kallima de Paul Berger.

Le Mylius 65 Oscar 3 d’Aldo Parisotto, vainqueur en 2024, est de retour avec un équipage dirigé par l’ancien barreur de l’America’s Cup, Paolo Cian. « La compétition est très rude cette année dans la Maxi 3 et les conditions météorologiques semblent meilleures que l’année dernière », déclare Parisotto. Oscar 3 dispose de nouvelles voiles. Dans la compétition de cette année, Parisotto s’inquiète surtout du Botin 65 Spirit of Lorina de Jean-Pierre Barjon, vainqueur ici en 2023 et deuxième l’année dernière avec le Southern Wind 82 Grande Orazio de Massimiliano Florio, également de retour cette année.

Le nouveau venu est l’ancien commodore du RORC, James Neville, avec son Artemis Bleu, un voilier similaire au Spirit of Lorina qu’il a récemment acquis. Comparé à son Carkeek 45 Admiral’s Cup Ino Noir, son nouveau cheval de course, à l’origine le Caro de Max Klink, est un voilier de course-croisière, bien qu’il soit équipé d’un équipage comprenant l’ancien skipper de l’Emirates Team New Zealand Dean Barker et d’autres professionnels de premier plan tels que Rodney Ardern et Juan Vila.

C’est la première fois que Neville participe à la Maxi Yacht Rolex Cup. « Notre objectif est de faire en sorte que le bateau fonctionne bien et de le mettre au point en recrutant des personnes compétentes », explique-t-il.

Ils affronteront le trio de Baltic 68 Cafe Racers, de plus en plus compétitifs, avec le retour de l’Open Season de l’ancien président de l’IMA Thomas Bscher, accompagné de Scorpione Hormar et Ganesha. Alex Laing est de retour avec Nice, un maxi ILC élancé de 30 ans, mais très performant : sous le nom de Capricorno, il a remporté le championnat IMA Mediterranean Maxi Inshore 2022. L’Espagnol Andres Varela Entrecanales fait également son retour avec son Vismara 68 Pelotari.Project, le Mylius 60 Cippa Lippa X à quille basculante de Guido Paolo Gamucci, qui a fait l’objet d’une campagne intensive, et le Re/Max One de Dario Castiglia, qui espère vaincre ses démons après s’être échoué ici en 2023.

Les neuf bateaux les moins bien classés se trouvent dans la catégorie Maxi 4, où le favori est le H2O de Riccardo De Michele. Le Vallicelli 78 argenté est le champion en titre ici, et c’était la sixième fois qu’il remportait sa catégorie. Cette année, il ne sera pas confronté à son concurrent habituel, le Wallyño du président de l’IMA Benoît de Froidmont, qui subit actuellement d’importants travaux de réparation de la quille. De Froidmont est ici à bord de son gigantesque catamaran Sunreef 80 Seaclusion, l’un des quatre parmi les 47 participants au total, qui ne participe pas à la course.

Dans la catégorie Maxi 4, on retrouve également les vieux rivaux Luigi Sala avec son Vismara-Mila 62 Yoru, Franz Wilhelm Baruffaldi Preis avec son Mylius 60 Manticore et son sister-ship Robert Szustkowski avec son R6 (ex-Sud). La course s’annonce également passionnante entre les Swan 601 @robas de Gérard Logel et Durlindana IV de Giancarlo Gianni, qui remplace son Carroll Marine 60. Plus récent que les deux, le Swan 65 Marlin II « moderne » d’Enrico Aureli fait son apparition, tandis que le Swan 651 Lunz am Meer de Riccardo Eugen Genghini fait son grand retour. Le CN76 Beautiful Day, piloté par Jonathan Litt, fait son apparition.

Si tous ces bateaux courent sous IRC, les quatre de la classe Super Maxi concourront sous ORCsy. En plus d’être le plus long, le Maxi Dolphin 118 Viriella de Vittorio Moretti est l’un des voiliers qui participe depuis le plus longtemps à cette course. Il affrontera le Briand Inouï de 33 mètres, de couleur vert électrique, de Marco Vogele, et le Swan 115 Moat de Juan Ball, qui a terminé deuxième ici en 2024. Inti, le Wally 94 de Marcos Vivian, fait son retour après avoir largement concouru ici dans les années 2010 sous l’ancien propriétaire.

La course débutera lundi. Contrairement à 2024, les conditions météorologiques s’annoncent clémentes pour les deux premiers jours, puis modérées à fortes pour le reste de la semaine.

Source IMA

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Globe. Premier test pour les concurrents, Crédit Mutuel en tête

Départ du Prologue de la Globe40 2025-2026, au large de Lorient le 4 septembre 2025, Photo © Jean-Marie LIOT / Globe40

Partis de Lorient jeudi 4 septembre aprés une longue attente les Class40 de la 2ème édition de la GLOBE40 ont rapidement traversés le Golfe de Casgogne à la sévère réputation dans la journée de vendredi. Le vent fort d’ouest de départ s’est transformé en brise légère dans la nuit, en calmes quelques heures, puis un vent d’est a pris le relais dans la journée.

L’arrivée en soirée aux abords du Cap Finisterre était une toute autre épreuve pour les concurrents à peine depuis 24 heures dans la course pour laquelle la plupart s’étaient préparés depuis depuis plusieurs années. En effet une 5éme dépression depuis une semaine et le front qui allait avec s’annonçait avec des prévisions de l’ordre de 30 à 40 noeuds dans les rafales, une mer forte, le tout face au vent au près, et avec sur la route un DST ( Dispositif de Séparation de Trafic) dont la traversée est interdite pour les voiliers de la course.Une première épreuve pour les équipes, pour le matériel, et probablement pour les estomacs aussi bien que les vidéos et photos soient discrètes sur ce sujet…

Forcissant en début d’aprés-midi le vent allait effectivement être proche des prévisions avec une mer bien agitée jusqu’aux environs de minuit, une durée courte mais déjà éprouvante pour le matériel. Mais il semble – sous réserve d’inventaire à l’arrivée – que le premier col ait été passé sans difficulté majeure. WHISKEY JACK qui a avait choisi une option audacieuse en passant au nord du DST a quand même rencontré des pointes à 57 noeuds de vent ( 105 km / h ).Un bon point pour le début de la grande navigation autour du monde qui devrait connaitre bien d’autres phases délicates comme celle-ci. Le prologue a joué à plein son rôle de mise en jambe.

En cette matinée du dimanche 7 septembre les cloches sonnent dans les magnifiques petites églises du centre historique de Cadiz et les concurrents commencent une longue glissade le long des côtes espagnoles et portuguaises vers la ville du GRAND DÉPART. Le vent a tourné à l’ouest / nord-ouest, au vent portant donc pour les Class40, permettant l’augmentation de vitesse attendue.

Sur le plan sportif le CREDIT MUTUEL de Ian Lipinski et Antoine Carpentier mène toujours la flotte, les échos du bord nous traduisant l’envie et la bonne humeur des skippers en ces premiers jours de la longue route; mais attention l’écart d’une dizaine de milles avec BELGIUM OCEAN RACING – CURIUM n’a pas pu être creusé plus et le team belge reste manifestement bien décidé à gagner mille aprés mille dans la course de vitesse qui s’annonce. A quelques milles des premiers les jeunes allemands de NEXT GENERATION BOATING AROUND THE WORLD et l’équipage féminin ENGIE – Dessine moi la Hight Tech avec l’espagnole Aina Bauza et la française Axelle Pillain se livrent à une superbe lutte. A travers la lutte des deux couples de “nez ronds” ( sharp ) le podium reste donc encore indécis.

Chez les nez “pointus” qui suivent à environ 30 milles derrière, BARCO BRAZIL, FREE DOM, JANGADA RACING, et WILSON AROUND THE WORLD se disputent la première place en une quinzaine de milles, sur une quasi même ligne d’ouest et en est. A la côte ou plus au large les tactiques s’affutent. WHISKEY JACK est en recul à une vingtaine de milles aprés son épisode agité de la nuit.

A Cadiz après une phase de Levante ( vent d’est venant des terres ) d’une vingtaine de noeuds le calme est revenu sur le plan d’eau et les équipes fignolent les dernières détails pour l’arrivée de la GLOBE40, 330 milles restant à parcourir pour les premiers. Une arrivée toujours prévue en fin de journée lundi 8 septembre avec une ouverture du village et le début des festivités également prévus dans l’aprés-midi.

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Figaro. Modification du parcours de la 1ere étape

Le parcours de la 1ere étape dont le départ est prévu dimanche a été modifié. Initialement prévu sur un parcours en Manche et vers les côtes irlandaises et son célèbre rocher du Fastnet, le parcours de la première étape de La Solitaire du Figaro Paprec a été modifié. Après une étude minutieuse des conditions météorologiques et de l’état de la mer au large de la sortie de la Manche, Yann Château, Directeur de Course, a décidé de modifier ce parcours. Les 35 solitaires et les 7 équipages du Défi Paprec resteront en Manche pour plus de sécurité.


Dès le départ dimanche à 13 heures, la flotte prendra la direction de Skerries Bank en Cornouaille avant de rebrousser chemin vers Daffodils, une cardinale située au large de Dieppe. Une navigation très studieuse car le trafic maritime et les nombreux bateaux de pêche sur zone nécessiteront une veille constante de la part des marins Après avoir frôlé la côte dieppoise, tous reprendront une route vers l’ouest de la Baie de Seine, vers les îles Saint-Marcouf, à quelques encablures de Saint-Vaast-la-Hougue, au point Est Cardonnet. Une nouvelle traversée de la Manche vers le point de passage de Needles Fairway marquera l’ultime visite en Angleterre avant d’entamer la dernière traversée de la Manche vers la Baie de Morlaix où sera jugée le final de cette première étape à rebondissement.
Cette première étape au profil atypique sera ponctuée de nombreuses traversées de la Manche et du célèbre rail des cargos. Le programme de ce parcours ne devrait laisser que peu de place au sommeil et à la récupération.

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Mini-Transat. Le départ approche pour les 90 marins engagés sur La Boulangère Mini Transat 2025

Photo : G. Dedeurwaerder

Le compte à rebours est lancé : le dimanche 21 septembre, les 90 marins engagés sur La Boulangère Mini Transat 2025 prendront le large depuis Les Sables d’Olonne pour traverser l’Atlantique en solitaire, sans assistance et sans communication moderne. La flotte, composée de 34 prototypes et 56 bateaux de série, commence déjà à se rassembler en Vendée. Tous les concurrents devront être à quai au plus tard le 8 septembre à 18h00.

Le village de course ouvrira ses portes le 13 septembre à 10h00. Gratuit et ouvert au public, il offrira une occasion unique de rencontrer les skippers dans leurs derniers préparatifs. Le point d’orgue de cette journée sera la présentation officielle des skippers à 18h00, en présence de Violette Dorange, marraine de l’édition.
Avant le grand départ, un prologue se tiendra le mercredi 17 septembre. Dernière sortie en mer avant la traversée, il permettra au public d’admirer la flotte évoluer dans la baie des Sables d’Olonne.
Créée en 1977, La Boulangère Mini Transat est restée fidèle à son esprit fondateur : permettre à des skippers, pour la plupart amateurs, de réaliser une aventure océanique hors norme à bord de voiliers de 6,50 mètres – les plus petits à s’élancer au large. Après le départ des Sables d’Olonne, la flotte mettra le cap sur La Palma (Canaries), où les premiers sont attendus à partir du 29 septembre. Le 25 octobre, un second départ donnera le signal de la traversée finale vers Saint-François (Guadeloupe), où les arrivées s’échelonneront à partir du 4 novembre.

Direct départ : un dispositif exceptionnel
Le départ de La Boulangère Mini Transat sera retransmis cette année en direct. Ce live, produit avec le soutien de TV Vendée, permet de suivre les skippers dès qu’ils quittent le ponton Vendée Globe et jusqu’aux premiers milles de course. Images exclusives, interviews et commentaires de pros permettront de suivre chaque minute de ce grand moment. Le grand public pourra en profiter depuis le remblai des Sables d’Olonne grâce à un grand écran installé spécialement. Le direct sera également diffusé dès 13h30 sur le site de la course ainsi que sur la chaîne TV Vendée.

Thomas Hamparian (Aelig – Bee Engineering) est l’un des premiers concurrents a avoir rejoint Les Sables d’Olonne pour prendre le départ de La Boulangère – Mini Transat le 21 septembre. Thomas, comme tous les concurrents de cette édition, a été accueilli par les équipes du club Les Sables d’Olonne Vendée Course au Large et du service des sports nautiques de la ville des Sables d’Olonne.

Moments clés à retenir :

LES SABLES D’OLONNE
-8 septembre
-18h : Date limite d’arrivée des bateaux aux Sables d’Olonne

-13 septembre
-10h00 : Ouverture officielle du village / Inauguration
-17h30 : Dédicace de Violette Dorange, marraine de l’événement
-18h00 : Présentation officielle des skippers (Scène village)

-17 septembre
Journée La Boulangère
-15h00 : Prologue en baie des Sables

-19 septembre
-Soirée anniversaire des 25 éditions (sur invitation)

-20 septembre
-Journée des territoires de la Riviera du Levant

-21 septembre
-11h30 : Départ des skippers du ponton
-13h30 : Début du direct départ
-15h30 : Coup d’envoi de la première étape

LA PALMA____
-27 septembre
-Arrivée estimée des premiers concurrents à La Palma

-25 octobre
-Départ de la seconde étape de La Palma

SAINT FRANCOIS – RIVIERA DU LEVANT
-5 novembre
-ouverture du village arrivée à St François – Riviera du Levant (Guadeloupe)

-7 novembre
-Arrivée estimée des premiers concurrents

-15 novembre
-Remise des prix

Source CP

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Globe40. Départ du prologue à Lorient de la 2e édition de la Globe40

Départ du Prologue de la Globe40 2025-2026, au large de Lorient le 4 septembre 2025, Photo © Jean-Marie LIOT / Globe40

C’est enfin le départ ! Après un report de quelques jours, les 9 équipages de Class40 sont partis ce jeudi 4 septembre sous les Coureaux de Groix les “tourdumondistes” ont pris leur élan vers la belle de Cadix qui les attend impatiemment après 900 milles d’un prologue qui pour cette édition comptera dans le classement.

Pendant cette semaine de lancement à Lorient les sentiments étaient partagés entre l’envie de voir enfin le rêve de tour du monde prendre forme par un premier départ et la nécessaire prudence des skippers et de l’organisation face à des conditions exceptionnellement dures de de vent et de mer sur le Golfe de Gascogne ; pas la peine d’écrire de longues thèses sur le changement climatique quand on observe au mois d’août ce phénomène avec deux ouragans qui sont venus finir leurs jours sur les côtes européennes.

Cette semaine devenue 10 jours à Lorient a été forte en rencontre parmi les équipages après un ou deux ans de préparation pour chaque projet ; l’organisation a pris elle ses marques avec une succession de contrôles techniques et de briefings de tous ordres pour inscrire l’aventure avant tout dans un cadre technique et réglementaire rigoureux. La ” sailing vallee” offrait par ailleurs toutes les compétences et comme pour la 1ère édition a offert un cadre parfait pour préparer la grande route.

Le prologue de 900 milles, traversée du Golfe de Gascogne, Cap Finisterre, descente le long des côtes espagnoles et portugaises, Cap St Vincent, arrivée en baie de Cadix, sera loin d’être une promenade car chacun sait déjà que des points essentiels peuvent être gagnés ou perdus; et ce en se souvenant du classement de l’édition inaugurale ou seulement 2 points séparaient le vainqueur de son poursuivant direct, avec une victoire acquise seulement à la dernière étape.

Cadix attend avec impatience ses concurrents en soirée du lundi 8 septembre, et probablement dans la nuit du 8 au 9. Cette première rencontre avec un événement majeur de course au large est un moment fort pour les autorités municipales et son maire, Bruno Garcia ; le lieu choisi est innovant, avec un grand quai de 300 mètres sur le bassin des Astilleros, près du centre-ville, où un port temporaire a été installé. Un programme d’animations très complet a été préparé pour en faire un événement majeur et populaire, orienté vers le partage et la découverte de la discipline, dans la tradition de la course au large française. Quant à la plus ancienne ville d’Europe occidentale, elle offrira sans nul doute l’accueil et la chaleur bien connus des Andalous, dans son dédale de ruelles anciennes et de superbes monuments.

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Figaro. La Normandie à l’honneur pour cette 56e édition de La Solitaire du Figaro Paprec

Départ de la 1ere étape de laLA SOLITAIRE DU FIGARO 2024 entre Rouen et Gijon (ESP) - Le Havre le 25 août 2024

Le départ de la Solitaire du Figaro approche avec les quais de la Rive Droite de Rouen qui s’animent ! Le Village du Grand Départ de La Solitaire du Figaro Paprec a ouvert ses portes ce week-end. Gratuit et accessible à tous jusqu’au vendredi 5 septembre, il est le point de rencontre entre le public, les skippers et l’univers de la course au large. Dimanche 7 septembre, l’événement phare de la saison Figaro va débuter. Durant trois semaines, 35 skippers vont donner le maximum, puisant dans leurs forces jusqu’à la limite afin d’espérer remporter une victoire d’étape et pourquoi pas la plus exigeante des courses en solitaire avec escales. Une nouvelle édition qui promet d’ores et déjà de magnifiques récits et un suspens haletant.

Qu’ils soient confirmés ou novices, toutes et tous rêvent de ces étapes d’anthologie. Tiphaine Ragueneau (ORCOM), Hugo Cardon (Sarth’Atlantique), Maël Garnier (Selencia – Cerfrance) et Victor Le Pape (Région Bretagne – CMB Espoir) se prêtent au jeu des questions pour évoquer cette édition, leurs ambitions et leurs atouts.

Que pensez-vous de ce parcours 2025 de La Solitaire du Figaro Paprec ?

Tiphaine Ragueneau, bizuth : « C’est un parcours qui est assez complet. Il est un peu à l’image de la solitaire mais avec cette année une dernière étape bien costaud, qui donne quelques appréhensions, surtout quand on est bizuth. Cette étape, la plus complète, arrive en dernier. Il y aura très certainement de la fatigue, il faudra être vigilant. J’aime passer du temps en mer. Je trouve que ce sont des moments vraiment particuliers et que j’aime beaucoup. J’ai eu la chance l’année dernière de faire le Défi Paprec, en double, sur la première étape, mais cette fois-ci en solitaire ça sera très différent.

Hugo Cardon, bizuth : « Ce qui me plaît vraiment sur cette édition c’est de faire du vrai large au sens propre du terme. Le fait d’aller au Fastnet devrait bien ouvrir le jeu. Ce qui va être intéressant c’est de pouvoir traverser le golfe de Gascogne et passer le cap Finisterre. J’aimerais bien avoir des conditions plutôt musclées. sur cette zone. Ensuite ce qui peut me faire peur, c’est la troisième étape avec l’accumulation du manque de sommeil. L’arrivée à Saint-Vaast la Hougue promet aussi des moments compliqués avec déjà le passage de l’occidentale de Sein. Ça va être un sacré défi cette remontée. C’est pour ça que la solitaire ne va pas forcément se gagner sur la première ou deuxième étape, elle peut se jouer jusqu’à la fin. Les cartes peuvent être rebattues même dans les dernières heures de course avec les passages à niveau.

Maël Garnier, 5e participation : « Ce parcours est à l’image de La Solitaire du Figaro. La première étape est une classique que l’on connaît bien avec la Baie de Seine, la sortie de la Manche, le Fastnet, tout comme le début de la deuxième de la Baie de Morlaix à la Pointe espagnole. Après nous savons que l’arrivée à Vigo va être très compliquée car il n’y a pas de vent. Il ne faudra pas se faire piéger au cap Finisterre non plus. En septembre il peut y avoir de belles dépressions, ce que j’aimerais bien afin de pouvoir envoyer dans le gros temps. Sur la dernière étape et l’arrivée à Saint-Vaast la Hougue, il faudra passer Barfleur, ça peut faire mal. C’est une étape marathon avec de beaux cols. Il faudra faire attention aux algues, il faudra être en alerte. Sur les derniers milles tout peut basculer.

Victor Le Pape, 3e participation : « C’est ma troisième participation à La Solitaire. Je ne suis plus un bizuth et je commence à bien connaître les zones de navigation. Le parcours reste fidèle à l’esprit de l’épreuve : exigeant, varié, avec du large, du côtier… et surtout beaucoup d’occasions de jouer ! Les étapes, parfois proches des 700 milles, donnent presque le vertige. L’arrivée à Saint-Vaast la Hougue, après le passage du Raz Blanchard, pourrait rebattre les cartes et promet de belles joutes nautiques.
© DR

Quelles sont vos ambitions pour cette édition ?

Tiphaine Ragueneau : « C’est difficile à dire pour une première. C’est certain que j’ai envie de bien faire, avec forcément performer de la meilleure des façons dans la catégorie des bizuths. Après, je vais éviter de me prononcer sur un résultat pour l’instant, sur une première solitaire c’est très compliqué. Si j’arrive à faire un bon résultat, à prendre du plaisir, alors je pense que j’aurais tout gagné à la fin de La solitaire .

Hugo Cardon : « En tant que bizuth mon ambition est déjà d’arriver au bout de la course, de prendre du plaisir et de faire le meilleur résultat possible. C’est déjà pas mal mais j’ai tout de même l’envie de pouvoir jouer le podium des bizuths.

Maël Garnier : « Mon ambition sur cette édition 2025 est clairement de viser au minimum un top 10 et pourquoi pas un podium sur une étape. Nous sommes quelques-uns à pouvoir se hisser dans ce top 10. Je ne vais regarder personne, me faire confiance, ne rien regretter à la fin et être décomplexé dans mes options.

Victor Le Pape : « J’ai signé deux top 10 sur mes deux dernières éditions et j’aimerais rééditer ces performances, avec l’objectif d’intégrer le top 5. Devant, le niveau est très élevé ; viser le podium ou la victoire est ambitieux, mais sur La Solitaire, tout est possible. J’aborde l’épreuve avec un statut d’outsider qui me plaît : en embuscade, prêt à saisir les opportunités et à tenter quelques coups d’éclat. Malgré un début de saison moyen, j’ai hâte de montrer ce dont je suis capable cette année.

Quels sont vos points forts et points faibles en Figaro ?

Tiphaine Ragueneau : « Mes points forts sont peut-être ma rigueur, cette capacité à bien rester concentrée et savoir identifier du coup quand les choses dérapent et d’où cela provient. J’ai mes petites routines et ce sont des choses sur lesquelles je sais que je peux m’appuyer pour bien rebondir. Mon point faible, je pense que c’est la confiance en moi et en mes choix. C’est ce qui va me donner des cheveux blancs. Il faut également que je sois plus patiente. Je pense avoir fait des progrès, mais ce n’est toujours pas ma qualité première ».

Hugo Cardon : « Je ne vais pas trop en dire sur mes points forts pour ne pas donner d’informations à la concurrence (rires) mais je sais que je prends bien le temps de me reposer pour rester le plus lucide possible.
Je ne suis pas forcément toujours le plus rapide mais j’essaie d’être le plus reposé possible pour prendre les bonnes décisions et être actif sur les changements de voile et les réglages du bateau. J’aime bien le vent fort et me sentir à l’aise dedans, dans les manœuvres, peut faire la différence, pas forcément sur les cadors mais sur ceux qui ont un peu moins d’expérience. Je n’ai pas d’appréhension à y aller. Mes points faibles justement c’est un peu la molle, d’être vraiment sur les réglages tout le temps, de penser à moins se reposer, d’être vraiment très actif pour refaire démarrer le bateau.
Je pense aussi être un peu impatient. Je veux parfois jouer des coups, des trop gros coups pour essayer de gagner sur les autres. Si je le fais tout seul, c’est qu’il y a une bonne raison et ce n’est pas souvent la bonne chose ».
Maël Garnier : « J’ai eu un déclic cette année et notamment sur la Transat Paprec, je me fais plus confiance. J’ai changé quelques petits points dans ma préparation. J’arrive avec un esprit bien frais. Mon point faible et j’ai pu m’en rendre compte plusieurs fois c’est de prendre des bons départ et de me faire rattraper. Il faut que j’arrive à garder cette énergie du départ et ne rien lâcher ».

Victor Le Pape : « Je pense que je commence à très bien connaître le bateau, à bien me connaître également. J’aime plus le vent soutenu et quand les étapes sont engagées. Je crois qu’au fond j’aime bien me faire mal et c’est ce que je recherche sur La Solitaire. Je pense avoir un profil assez complet. C’est toujours compliqué de trouver des points faibles avant une Solitaire du Figaro parce qu’on essaie de les combler, en tout cas on essaie d’en avoir le moins possible. Les points faibles, c’est que je pense que j’ai un peu moins d’expérience que certains de mes concurrents du top 5 ou du top 10.
Je pense que j’ai aussi un peu de pression parce que c’est ma dernière année au sein du Team Région Bretagne CMB. Si ce n’est pas forcément l’axe majeur de mon sponsor, j’ai tout de même très envie de faire un bon résultat ».

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Défi Azimut. Sam Goodchild et Loïs Berrehar sur l’Imoca MACIF Santé Prévoyance avec Thierry Douillard comme team manager

©G.Gatefait

Après leur victoire sur la Course des Caps début juillet à bord de MACIF Santé Prévoyance, Sam Goodchild et Loïs Berrehar ont poursuivi leur saison sur The Ocean Race Europe, une épreuve marquée par des navigations intenses et formatrices en IMOCA… Dans le même temps, le plan Verdier a fait l’objet d’une optimisation de carène et d’une remise à niveau technique. L’écurie MACIF aborde désormais une rentrée stratégique, portée par l’arrivée de Thierry Douillard en tant que nouveau team manager, appelé à succéder à Jean-Luc Nélias, qui partira en retraite mi-septembre. Deux rendez-vous majeurs l’attendent : le Défi Azimut (16-21 septembre) et la Transat Café L’OR, dont le départ sera donné le 26 octobre au Havre.

« Dès le retour de la Course des Caps, MACIF Santé Prévoyance a été inspecté dans les moindres détails, notamment au niveau des appendices. Une petite modification de carène a également été apportée pour optimiser le passage au portant », explique Guillaume Combescure, directeur technique du projet. « Cette évolution, réfléchie depuis fin 2023 et pendant le Vendée Globe avec Guillaume Verdier et Charlie Dalin, améliore le comportement dynamique de la plateforme : le nez ressort plus facilement des vagues et le bateau est moins sensible à l’enfournement. C’est mineur, mais efficace, surtout au portant. »

Cette optimisation s’inscrit dans la continuité de la victoire de l’équipe début juillet à Boulogne car « l’objectif est clair : on veut gagner ! », insiste Sam Goodchild. « La Course des Caps a été enrichissante et nous a permis d’accélérer notre apprentissage. Aujourd’hui, avec Loïs, nous sommes dans le bon tempo. » ajoute le skipper. Pour Loïs Berrehar, l’été a été tout aussi intense : « The Ocean Race Europe a été exigeante et formatrice, naviguer aux côtés de marins expérimentés m’a beaucoup appris. Maintenant, avec Sam, nous revenons en mode MACIF Santé Prévoyance, solidaires et concentrés sur la suite du programme. »

Cap sur le Défi Azimut et la Transat Café L’OR !
La rentrée sera donc placée sous le signe de l’action en double. Le Défi Azimut (16-21 septembre) sera une répétition générale avant un gros bloc d’entraînement menant à la Transat Café L’OR. « On a mis toutes les cartes de notre côté pour progresser », se réjouit Loïs Berrehar. « Je suis impatient : on a un super outil, l’équipe technique a énormément travaillé. C’est hyper enthousiasmant. » Ce sera aussi une grande première pour le bateau vainqueur du Vendée Globe : après avoir disputé la Transat CIC puis la New York Vendée au printemps 2024, l’Imoca MACIF Santé Prévoyance s’apprête à traverser l’Atlantique via les alizés pour la première fois. Une configuration idéale pour tester son potentiel sur un terrain de jeu différent. Le tandem Sam Goodchild / Loïs Berrehar incarne ainsi la continuité d’une histoire sportive déjà riche et porte l’ambition de maintenir le bateau MACIF Santé Prévoyance tout en haut de l’affiche.

Le Team Macif a aussi connu un changement d’importance à terre : Thierry Douillard succède à Jean-Luc Nélias au poste de team manager. Navigateur pluridisciplinaire, il a touché à toutes les formes de compétitions à la voile de haut niveau, de la Coupe de l’America au match racing, en passant par les Extreme Sailing Series, un tour du monde en multicoque avec Thomas Coville sur Sodebo, ou encore le circuit SailGP… Depuis 2020, il s’est orienté vers le coaching, notamment avec l’équipe française de SailGP, puis sur le projet Coupe de l’America à Barcelone avec Orient Express Team.

« Ce que j’apprécie, c’est d’acquérir de nouvelles compétences, de ne pas m’endormir sur mes lauriers », confie-t-il. « Après les F50 et les AC75, je plonge dans l’univers de l’IMOCA avec enthousiasme. Le rôle de team manager englobe la gestion d’équipe, les relations avec les partenaires… Et je le fais au sein de l’écurie Macif, référence absolue en IMOCA, vainqueur du dernier Vendée Globe. C’est vraiment un environnement de très haut niveau. »

Avec une équipe soudée, un duo complémentaire et un bateau affûté, MACIF Santé Prévoyance se présente comme l’un des sérieux prétendants à la victoire sur la Transat Café L’OR. La rentrée s’annonce intense et tous les voyants sont au vert pour que Sam Goodchild et Loïs Berrehar transforment l’essai dès le 26 octobre, au départ du Havre.

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Ocean Race Europe. « Allagrande Mapei » s’impose à domicile sur la quatrième étape

Dans la nuit de mardi à mercredi, Allagrande Mapei a franchi la ligne d’arrivée à Gênes à 1 heure 41 minutes, après 2 jours 8 heures 41 minutes et 14 secondes de course. Cette première victoire en IMOCA revêt une saveur particulière pour Ambrogio Beccaria et son équipage, qui s’imposent « à domicile », soutenus par leur partenaire principal Mapei. Elle marque aussi un tournant dans la compétition : Biotherm skippé par Paul Meilhat, intouchable depuis le départ de The Ocean Race Europe, voit sa suprématie s’interrompre.

« Quand tu espères gagner, et que finalement tu gagnes, c’est vraiment magnifique » déclare Ambrogio Beccaria à son arrivée au Porto Antico. « C’était une étape incroyable, ventée, avec parfois près de 30 nœuds : beaucoup pour une manche méditerranéenne ».
« Nous sommes très heureux de cette victoire » déclare Simona Giorgetta, membre du conseil d’administration de Mapei. « En mer nous n’avons jamais rien lâché. Cette jeune équipe est chaque jour plus soudée et les résultats commencent à se voir. Grâce à l’engagement, à la détermination et à l’enthousiasme de chacun des membres d’Allagrande Mapei Racing, de TRR et du département sponsoring de Mapei, qui ont travaillé ensemble en parfaite synergie, nous avons su surmonter les difficultés, progresser et faire avancer le projet d’un pas supplémentaire vers le Vendée Globe 2028. »

Retour sur l’étape Nice–Gênes

Le départ de la quatrième étape de The Ocean Race Europe a été donné dimanche 31 août devant Nice, relançant la bataille entre les IMOCA dessinés par Verdier et leurs homologues Koch Finot Conq. Dès les premières heures de course, Allagrande Mapei s’est rapidement installé dans le groupe de tête, calé à une dizaine de milles des leaders Biotherm, Holcim-PRB et Paprec Arkea… Dans un vent faible d’est-sud-est, typique de la saison, la flotte a longé la Corse avant de franchir les redoutées Bouches de Bonifacio, un passage aussi splendide que technique.

Porté par l’expérience de Morgan Lagravière et le retour énergique de Manon Peyre, l’équipage a su gérer avec précision la navigation au près dans une mer plate, en attendant des conditions plus favorables en mer Tyrrhénienne.
Mardi 2 septembre, le scénario a basculé en faveur d’Allagrande Mapei. L’IMOCA italien a enfin trouvé le flux de sud espéré, entre 16 et 20 nœuds, libérant tout son potentiel au portant et ce malgré une panne moteur, les privant d’énergie et d’instruments de navigation pendant plusieurs heures. C’est à l’ancienne et en faisant confiance à leur sensation que l’équipage d’Ambrogio Beccaria, épaulé par Thomas Ruyant, Morgan Lagravière et Manon Peyre, a saisi l’opportunité de rattraper puis dépasser Paprec Arkea dans la nuit, et c’est en leader qu’Allagrande Mapei a abordé le large de Livourne et les côtes ligures. Un symbole fort pour Ambrogio, qui connaît parfaitement ces eaux, et qui a mené en tête l’enchaînement tactique des virements devant La Spezia, à deux pas de ses terres d’études.

Il restait alors 160 milles à parcourir dans le golfe de Gênes. Les quatre bateaux de tête naviguaient au contact, séparés de moins de deux milles. Au passage du waypoint Gallinara, Allagrande Mapei s’emparait de la première place et imposait son rythme. Progressivement, l’IMOCA italien creusait l’écart, reléguant Paprec Arkéa à vingt milles. Si les derniers souffles d’air léger à l’approche de la Riviera ligure ont ralenti la flotte, ils n’ont pas remis en cause la domination du bateau mené par Ambrogio Beccaria, qui franchissait la ligne d’arrivée à Gênes dans la nuit de mercredi à 1 heure 41 minutes, après 2 jours 8 heures 41 minutes et 14 secondes de course.

Ambrogio Beccaria
« Nous avons fait une petite erreur dès le scoring gate, qui nous a coûté quelques mètres. La descente le long de la Corse a été compliquée, avec du travers où le bateau peine un peu. Mais ensuite, la sortie des Bouches de Bonifacio a été juste magique : nous avons volé à 20 nœuds au près, une sensation jamais vécue. En Sardaigne, nous avons navigué près des lieux où j’ai appris à faire de la voile : un moment spécial, avec des amis venus nous saluer.
Le moment le plus critique a été un long bord vers La Spezia : sans énergie, nous étions complètement dans le noir, sans instruments, sans connexion. J’ai barré à l’aveugle de nuit, pendant que Morgan cherchait la solution. Après plus d’une heure, nous avons réussi à tout rétablir. Et incroyable : pendant ces deux heures de blackout, nous avions dépassé nos concurrents.
L’arrivée dans le golfe de Gênes a été très technique, avec beaucoup de transitions et de tension. Mais on l’a fait. Et oui, juste avant l’ultime bord, j’ai préparé une bonne pasta al pesto pour l’équipage : il fallait ça ! Enfin une étape avec du vent, l’une des plus belles. Naviguer sur ces bateaux dans ces conditions, c’est vraiment le top : tout paraît plus facile, même avec 25 nœuds ! »

Thomas Ruyant :
« C’est une belle arrivée, d’autant plus spéciale pour Bogi ici en Italie. On s’était dit qu’on ferait une belle manche, et peut-être que ce petit supplément de motivation a fait la différence. Le début de l’Ocean Race Europe a été compliqué pour nous, mais on est montés en puissance étape après étape. Gagner ici, c’est une super récompense pour toute l’équipe Allagrande Mapei Racing, pour TRRacing, pour Mapei, et pour Morgan qui vivait sa dernière navigation sur ce bateau.
Ces IMOCA demandent du temps pour trouver ses marques, mais là on a enfin pu libérer tout leur potentiel, surtout au portant dans du vent soutenu. Deux moments ont été décisifs : recoller à la tête de course dans les Bouches de Bonifacio, puis tenir au portant malgré un problème d’énergie, avant de jouer finement le passage de Gallinara alors que la flotte revenait fort. On est heureux de cette victoire et fiers d’avoir détrôné Biotherm sur cette étape. »

Un youtubeur pour le départ de l’ultime étape Gènes – Boka Bay
Le prochain “leg jumper” de Allagrande Mapei, après Rachele Fogar lors de l’étape inaugurale, Rachele Somaschini sur la troisième étape espagnole et Stefano Deri au départ de Nice, sera le youtubeur Francesco Sena… Né en 1989, apnéiste, navigateur et véritable conteur de la mer, il embarquera aux côtés de l’équipage avant de plonger à l’eau peu avant le coup d’envoi, prévu le dimanche 7 septembre à 15h00 au Vieux-Port de Gênes. Cette cinquième et dernière étape de The Ocean Race Europe reliera la cité ligure à la baie de Boka, au Monténégro.
Passionné d’apnée depuis l’enfance, Sena cultive également un amour profond pour la voile et la navigation. Avec son voilier Peperita, il sillonne la Méditerranée pour réaliser voyages et reportages, qu’il partage à travers sa chaîne YouTube et des projets dédiés à la protection du milieu marin.
« Compte tenu de ma passion pour la mer et surtout pour la voile, explique Francesco Sena, je ne peux qu’accueillir avec un immense honneur et beaucoup d’enthousiasme cette invitation à The Ocean Race Europe. Avec Ambrogio, au-delà du lien lié à la navigation, nous partageons aussi la passion de l’apnée et de la pêche sous-marine. De plus, je suis son projet Allagrande Mapei Racing depuis le premier jour, avec tous les petits imprévus qu’il a traversés, les sacrifices qu’il a consentis, et je pense que la ténacité, l’engagement et la motivation qu’il y met, avec toute son équipe, se ressentent aussi de l’extérieur. Je suis donc très heureux de pouvoir raconter, à ses côtés, un nouveau chapitre de son histoire. »

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Ocean Race Europe. Une fin d’étape piégeuse, l’avis de Charlie Dalin

LEG_04_Nice - Genova - August 31 2025, Imoca ALLAGRANDE MAPEI, The Ocean Race Europe 2025, © Pierre Bouras / Allagrande MAPEI / The Ocean Race

La flotte est désormais divisée en deux avec une avance conséquente pour le quatuor Biotherm, Allagrande Mapei Racing, Holcim-PRB et Paprec Arkéa, et c’est Holcim-PRB qui a pris légèrement les commandes de la course. Le sprint final jusqu’à Gênes, où les bateaux sont attendus mercredi matin, s’annonce intense alors que les conditions météos attendues seront très variables.

En l’espace de 24 heures, les skippers ont multiplié les bords au large de Propriano, traversé les bouches de Bonifacio, se sont rapprochés de l’archipel de Maddalena avant de dépasser l’île d’Elbe et de longer la côte ouest de l’Italie. Ce matin, le groupe de tête progresse entre La Spezia et Sestri Levante, en Ligurie. Manon Peyre (Allagrande Mapei Racing) évoque une course « hyper intense », Nicolas Lunven (Holcim-PRB) une « journée bien remplie », surtout au passage de Bonifacio. « On est resté longtemps sur le pont sans dormir et on a accumulé une sacrée dette de sommeil », ajoute Manon. « C’était physique et fatigant d’enchaîner les virements de bord et les changements de voile », poursuit Paul Meilhat (Biotherm).

Hier matin, la flotte se « tenait » en une vingtaine de milles au large de Propriano. Ce mardi matin, tout a changé : un groupe de quatre s’est échappé avec Allagrande Mapei Racing, Biotherm, Holcim-PRB et Paprec Arkéa. La scission avec les trois autres (Team Malizia, Canada Ocean Racing Be Water Positive et Team Amaala) s’est faite au sud de la Corse et l’écart s’est creusé dans la nuit.

Longtemps, c’est Team Holcim-PRB qui menait les équipages de tête. Dès le début d’après-midi, entre la Corse et la Sardaigne, la bande de Rosalin Kuiper avait pris les commandes et a accentué son avance dans le long bord menant jusqu’en Italie. « Il y a eu moins de dévent prévu sous la Corse et ça a permis à Holcim-PRB de faire une option osée mais payante », décrypte Paul Meilhat (Biotherm). La suite, c’est « une grande descente au portant dans du vent soutenu le long des côtes italiennes », poursuit Paul. Dans la soirée, le contournement de l’île d’Elbe a obligé à se positionner. Biotherm l’a dépassé dans son est, Holcim-PRB a dû empanner pour le contourner par l’ouest.

Déjà positionné à l’ouest, Allagrande Mapei Racing n’a pas eu besoin de virer de bord pour dépasser l’île. Une stratégie qui a permis aux hommes d’Ambrogio Beccaria de recoller avec la tête de course avant de prendre les commandes au large de Livourne. « Nous sommes revenus en tête après ce bord de portant, explique Pierre Bourras, l’OBR du team italien. On a été assez surpris parce qu’on a eu un problème d’énergie à bord du bateau qui nous a obligé à économiser l’énergie pour résoudre le problème ». Conséquence : Ambrogio était à la barre « sans indication et sans instrument » pendant plus d’une heure. « Quand on a tout rallumé, on a été assez surpris de la trajectoire qu’on avait et de notre dynamique », poursuit Pierre.

Ce matin les quatre bateaux ne sont séparés par moins de 10 milles à sept heures ! Le parcours final s’annonce donc décisif. Car avant de franchir la ligne d’arrivée à Gênes, les skippers devront atteindre une marque du parcours au niveau de l’île Gallinera (au large d’Alassio), revenir vers Livourne puis mettre le cap sur la capitale de la Ligurie. « Depuis qu’on est arrivé dans le golfe de Gênes, il y a des orages, le vent fait un peu n’importe quoi », atteste Nicolas Lunven. « Tactiquement, cela va être tendu avec beaucoup de nuage, peu de vent, abonde Pierre Bourras. L’OBR a une expression qui dit tout : « c’est la foire dans la cuvette ! »

Les quatre premiers sont en effet dans un mouchoir de poche. « Nous sommes toujours bord à bord, sourit Paul Meilhat. On va passer la journée et la nuit à tricoter dans le golfe de Gênes et il va falloir rester au contact ». L’enjeu est crucial : il s’agit de l’avant-dernière étape donc prendre des points est capital afin d’aborder l’ultime round dans les meilleures dispositions. « Avec des conditions piégeuses et pas mal de renversement de situations à venir, c’est loin d’être fini, conclut Nicolas Lunven. À nous de saisir les opportunités ! »

Le vainqueur du denier Vendée Globe, le Français Charlie Dalin, qui a confié à la Classe IMOCA que cette partie de la course pourrait sourire aux deux sisterships dessinés par Antoine Koch et le cabinet Finot-Conq : Paprec Arkéa, mené par le Français Yoann Richomme, et Allagrande MAPEI Racing, skippé par l’Italien Ambrogio Beccaria. C’est dans cette portion que Dalin estime que la hiérarchie pourrait être totalement bouleversée, offrant une chance aux poursuivants de revenir dans le match. Mais cette transition pourrait également donner l’occasion au leader Meilhat et à son équipe de tirer leur épingle du jeu en anticipant mieux que leurs rivaux.

« Tout pourrait se jouer à nouveau dans la dernière chicane », explique Charlie Dalin. « Car les équipages vont devoir traverser le front de la dépression de Gênes et probablement entrer dans une zone de vents faibles. Une fois encore, un bateau polyvalent pourrait en tirer profit, mais tout dépendra de ce qui se passera sur la remontée vers le nord. » Dalin s’est dit impressionné par la manière dont Paul Meilhat et son équipage ont navigué sur cette course qu’ils dominent depuis le départ. Selon lui, The Ocean Race Europe correspond parfaitement aux qualités de Biotherm, dessiné par Guillaume Verdier. « Ce que l’on sait de ce bateau, c’est qu’il est particulièrement polyvalent par rapport à d’autres de la flotte, et The Ocean Race Europe est une épreuve aux conditions très variées, où l’on peut rencontrer de tout, du près comme du portant. Chaque étape a été changeante, et disposer d’un bateau polyvalent constitue clairement un avantage », souligne Dalin.

« L’autre bateau qui possède ces mêmes qualités, c’est Holcim-PRB, mais évidemment, la collision subie au début de la course ne met jamais dans les meilleures dispositions pour performer. On a toutefois l’impression qu’ils commencent à se remettre dans le rythme », ajoute-t-il. Selon Charlie Dalin, Paul Meilhat est lancé dans une véritable dynamique de victoire, comme en témoigne sa place de leader au classement général avec 12 points d’avance sur Holcim-PRB, après avoir remporté toutes les étapes et engrangé deux points supplémentaires à chacun des quatre Bonus Scoring Gates. « Paul est bien parti et, quand vous gagnez une ou deux étapes, vous entrez dans une sorte de spirale de succès et de confiance », explique Dalin. « Vous êtes alors dans le bon état d’esprit pour prendre les bonnes décisions tactiques et stratégiques. »

Dalin souligne également qu’au sein de cette course, où chaque étape se dispute en configuration équipage complet et avec peu d’options de navigation, la variable clé reste la vitesse pure. « La vitesse intrinsèque du bateau est plus importante que, disons, dans une course en solitaire », précise-t-il. « Car en solitaire, il faut aussi un bateau rapide, mais vous devez surtout vous préparer à ce qui arrive, alors qu’en équipage, vous avez toujours la bonne voile en place. »

Si Meilhat et son équipe dominent jusqu’ici la compétition, Dalin prévient que rien n’est encore joué. La dernière étape, entre Gênes et le Monténégro, pourrait se révéler passionnante, quels que soient les écarts au classement général. Il s’attend à une manche particulièrement exigeante, avec des marins fatigués confrontés aux effets thermiques le long de la côte italienne, avant un final ardu dans la baie de Boka. « La situation va être très délicate pour les navigateurs, avec une bonne probabilité de vent de nord-ouest en direction du Monténégro. Les skippers devront alors décider soit de longer la côte italienne, soit de traverser vers l’Albanie, une décision qui pourrait s’avérer déterminante », explique Charlie Dalin.

Ayant participé à la dernière édition de The Ocean Race à bord du vainqueur 11th Hour Racing, Dalin sait à quel point ces courses en équipage complet, avec des escales courtes et intenses, sont exigeantes. « C’est vraiment dur », confie-t-il. « Les équipages accumulent évidemment de la fatigue, il faut donc prévoir une rotation suffisante pour renouveler l’énergie à bord, mais sans perdre le noyau dur ni l’esprit d’équipe. C’est un équilibre difficile à trouver. Ce n’est pas un événement simple à gérer de ce point de vue. »

Pour autant, il estime que Paul Meilhat est désormais en position de force. « Ils sont clairement lancés dans une dynamique gagnante, et le classement le reflète. Quand vous disposez d’une bonne avance au tableau de scores, vous pouvez aborder les choses différemment : vous n’êtes pas obligés de prendre autant de risques que les autres et vous êtes assis dans un siège relativement confortable pour gérer la course », conclut Dalin.

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