L'EQUIPAGE LOUIS DUC-MARIE TABARLY S'ENTRAINE AU LARGE DE LORIENT SUR L'IMOCA KOSTRUM-LANTANA PAYSAGE AVANT SA PARTICIPATION A LA TRANSAT JACQUES VABRE. LORIENT, FRANCE, LE 27 SEPTEMBRE 2021. PHOTO: BERNARD LE BARS
Les 25 skippers engagés sur cette Vendée Arctique iront bien faire le tour de l’Islande. Le directeur de course Francis Le Goff l’a confirmé ce vendredi.
Comme prévu initialement, la 2e Vendée Arctique – Les Sables d’Olonne aura son grand moment de bravoure. À 48 heures du départ, le directeur de course Francis Le Goff et son équipe ont pu confirmer que les solitaires partiront bien vers le nord de l’Islande. Les 25 skippers engagés s’aventureront dans cet épisode septentrional par l’est de l’Islande. Dans le contournement antihoraire (d’est en ouest), les leaders trouveront très probablement des vents d’est ou de nord-est de 25 nœuds au plus fort des fichiers. Des conditions tout à fait convenables pour des IMOCA.
Alain Leboeuf, Président de la SAEM Vendée et du Département de la Vendée, se réjouit du maintien du tour de l’Islande : « Nous sommes enchantés que les conditions nous permettent de préserver l’idée directrice de cette Vendée Arctique – Les Sables d’Olonne. Avec cette montée vers le cercle polaire arctique, nous maintenons un parcours inédit, ambitieux et exigeant, et les conditions pour raconter une belle aventure maritime pour les 25 skippers qui nous honorent par leur engagement. Et, à terre, nous allons rêver avec eux ». Francis Le Goff précise les conditions de sa décision : « Tout est au vert, la flotte fera quasiment tout le tour de l’île au portant. On a conservé une porte à l’est de l’Islande parce qu’un ou deux modèles étonnants nous y incitent, mais la météo paraissait calée. Plus loin dans l’Atlantique sur la route du retour, un anticyclone s’installera, favorisant les allures de portant, donc la vitesse. Un retour rapide aux Sables d’Olonne en 11 jours est envisageable ».
Avec prudence, la direction de course s’est donc réservé la possibilité de modifier le parcours si les fichiers météorologiques utilisés par Christian Dumard, consultant météo de la Vendée Arctique, venaient à changer dans cette zone du globe où les systèmes météo s’enchaînent vite, et où les données peuvent se révéler parfois variables selon les modèles météo. Une porte a donc été positionnée à la hauteur du point le plus oriental de l’Islande, la toute petite île appelée Hvalbakur, d’une superficie d’un hectare et haute de 5 mètres au mieux. Un waypoint virtuel a été positionné à 7,1 milles dans l’est. Si les conditions venaient à se dégrader, les skippers descendraient, après avoir passé la porte, en direction un autre waypoint positionné au centre de l’Atlantique Nord, dans le nord des Açores. En cas de changement de plan, les skippers seront prévenus au plus tard 150 milles avant leur arrivée sur cette porte. Les modèles à plus forte probabilité envisagent le début du contournement de l’île aux volcans vendredi 17 juin… jour de la fête nationale islandaise.
La 83e édition du Bol d’Or Mirabaud se prépare en Suisse. Pas moins de 438 voiliers ont confirmé leur participation, parmi lesquels de nombreux prototypes spectaculaires qui garantiront un spectacle exceptionnel. Le nouveau village dédié à la manifestation, au coeur de la Société Nautique de Genève, est désormais totalement opérationnel et servira d’écrin à une grande fête populaire.
« Nous nous réjouissons d’accueillir tous les concurrents, amateurs comme professionnels, ainsi que tous les passionnés de voile et du Léman », déclare Yann Petremand, président du Comité d’organisation. « Cette édition est une belle occasion de faire revivre la grande fête du lac si chère à la Société Nautique de Genève. Nous avons travaillé intensément pour mettre en place un village dynamique, avec de nombreuses animations. Cette année est également particulière car nous fêtons le cent-cinquantenaire de notre club et le BOM marque le début de cette célébration ! »
Un défi sportif et technologique hors du commun Le coup de canon marquant le départ de l’édition 2022 sera donné le samedi 11 juin à 10h00 au large de Port Tunnel. Pas moins de 2’000 régatières et régatiers seront sur l’eau ce week-end.
Les sept catamarans à foils TF35 sont les grands favoris du classement scratch. A suivre de près aussi, les plus petits catamarans M2, très performants dans le petit temps, tandis que deux Décision 35 tenteront de jouer les trouble-fête.
Chez les monocoques, le Libera hongrois Raffica, vainqueur des deux dernières éditions, fait figure de favori. Les Psaros 33 et 40, mais aussi les Luthi 1090 et F10 feront tout leur possible pour l’empêcher de conquérir son troisième Challenge Bol de Vermeil. Les classes les plus représentées seront une nouvelle fois les Surprises et les Grand Surprises.
Une grande fête populaire Les nouvelles infrastructures de la Société Nautique de Genève sont désormais opérationnelles. L’esplanade située devant le Pavillon des sports accueillera la cérémonie d’ouverture, la célébration des vainqueurs et la remise des prix. Elle hébergera par ailleurs les stands de nos partenaires et servira de cadre pour les nombreuses animations prévues tout au long du week-end.
Un écran géant permettra de suivre la course en direct, tandis que les spectateurs pourront assister au départ et à l’arrivée depuis la jetée nord.
Enfin, trois concerts et un DJ set sont prévus tout au long du week-end: “Time Machine” vendredi à 20h30, “Back to the Eighties” samedi à 20h30 et “Ladylicious” dimanche dès 16h00.
Prévisions météorologiques Selon Lionel Fontannaz de Météo Suisse, les prévisions météorologiques du week-end sont favorables, avec un temps ensoleillé, chaud et stable le samedi. Il ne devrait pas y avoir d’orages.
Le départ aura lieu sous un régime de brises thermiques faibles. En fin de matinée et dans l’après-midi, le Séchard devrait se renforcer sur le Petit Lac. Dans le Grand Lac et le Haut Lac aussi, on trouvera un régime de brises thermiques (Rebat) légères.
Les brises thermiques, souvent légères, devraient se poursuivre la nuit avec une tendance au Morget sur la rive Nord.
Le temps sera aussi ensoleillé et chaud dimanche, avec un léger risque d’orages en fin de journée.
Parole à : Alan Roura, skipper de l’IMOCA Hublot : « Le BOM est la plus belle course suisse pour moi, la plus belle du monde en plan d’eau fermé. C’est une épreuve très compliquée tactiquement, c’est un beau challenge. Et lorsqu’il y a du vent, c’est un régal ! J’ai eu la chance d’y participer trois fois et de le remporter en Surprise, c’est un véritable honneur et une belle reconnaissance locale. Je suis déçu de ne pas pouvoir courir cette année, mais j’espère bien être là l’année prochaine ! »
Daniela Moroz, quintuple championne du monde de kite : « Le Sailing Squad est une superbe expérience jusqu’à présent, c’est tellement spécial d’avoir l’opportunité de se lier avec trois autres navigatrices incroyables. Je suis vraiment reconnaissante de faire partie de ce projet et de montrer le “Female power”. J’ai hâte d’être ce week-end au Bol d’Or Mirabaud! »
Louis Burton 3e de la Guyader Bermudes 1000 races aborde cette Vendée Arctique avec toute la détermination qu’on lui connait mais avec précaution aux vues des conditions météos attendues qui s’apparentent à deux courses en une. La remontée au près s’annonce risquée pour les bateaux et la descente devrait se faire plein gaz. Interview.
Comment ça va sur Bureau Vallée 3? L’enjeu pour le début de la saison était de se remettre en confiance et de valider tout le boulot effectué cet hiver. Le podium sur la Bermudes 1000 nous a remis dans un bon trend. On a toujours le mât de spare qui appartient à la Classe Imoca suite à notre démâtage sur la Transat Jacques Vabre. Il faut que l’on fasse gaffe de ne pas le casser. C’est un mât réparé. »
Comment vois-tu cette Vendée Arctique ? Si le parcours prévu est respecté, cela sera un sacré dossier parce qu’il y a pleins de passage de fronts où on va se retrouver au près. Cela va être de la pétole, du vent, des accélérations. L’idée est d’arriver à 100% au nord de l’Islande et après si tout va bien redescendre en mettant les gaz et faire quelque chose de bien. La priorité est de terminer, engranger des milles, se mettre en confiance avec le bateau, valider les modifications que l’on a faites.
Louis Burton à bord de l’IMOCA Bureau Vallée
On a fait beaucoup de trucs entre la Bermudes et maintenant, notamment sur toute l’ergonomie à bord. On s’est retrouvé par exemple au près dans 20-30 nds de vents et dans ces conditions, le bateau vole, tape. Je voulais des sièges baquets pour faire la veille, pour ne pas être en permanence sur mes deux jambes quand cela tape beaucoup. Physiquement c’est très difficile ; On a travaillé aussi la visibilité sur l’avant en modifiant la casquette, en ajoutant des bulles arrondies pour voir devant. On a fait un système pour dormir à proximité, travailler sur des systèmes de montée et descente de safrans. Tous ces éléments sont hyper importants pour la performance. On a également travaillé sur l’électronique. Dans les passages de fronts tous nos systèmes d’anémomètres cassaient une fois sur deux en tête de mât dans les chocs. Des systèmes qui ne sont plus trop adaptés à nos foilers. Sur la Bermudes, les tiges carbones n’ont pas bougées mais les pâles ou les godets cassent. On a refait des pâles en carbone sur mesure. On a également une troisième perche, un aérien à poste à l’arrière. Avec notre système Madintec, celui-ci peut switcher automatiquement de l’un à l’autres en cas de perte de signal.
Comment se comporte le bateau ? C’est hyper stable, mouille beaucoup moins et cela bombarde à toutes les allures. J’ai encore un peu de boulot pour trouver les bons réglages sur les voiles au portant. C’est une approche très différente. Le bateau a des chevaux. On peut lever un peu le pieds quand on sait que c’est limite et re accélérer après. Il faut gérer la puissance. C’est vraiment du pilotage. Avec le travail sur l’ergonomie, je devrai être capable de tenir un rythme plus soutenu plus longtemps. Le bateau reste très sensible dans toutes les allures de transition. La position longitudinale permet de décoller un peu plus tôt. Au VMG bas avec l’étrave arrondie, il faut essayer de ne pas pousser trop d’eau. On utilise l’arrière pour matosser où on a remplacé les toiles par des petits planchers en fibre de lin.
Louis Burton
Comment il se situe par apport aux favoris ? Par rapport à Apivia, LinkedOut ou Charal, on est au niveau à toutes les allures de près et de reaching. Mais j’ai un peu de boulot au VMG portant bas. C’est un peu plus difficile dans la grosse molle dès qu’il y a moins de 8 nds de vent.
Echanges-tu avec Sam Davies et son équipe sur cette version 2 de ton plan Manuard ? Avec son équipe on s’est dit qu’on essayerait de faire du développement en commun, de se tenir informé des différentes évolutions. On leur a donné pas mal d’infos. Cela sera intéressant de comparer les performances des deux bateaux. Le nôtre à l’ancienne jauge avec les bridages sur la quête de mât à 5° et le réglage d’incidence de foils limité à 3° et Sam qui peut avoir jusqu’à 7° de quête et peut régler ses foils à fond. Sa quille est un peu plus reculée, ses foils plus petits et n’ont pas la même implantation.
Ton objectif sur cette VALS ? C’est hyper important de la finir. C’est la 2e course qui compte pour la sélection aux milles. Partir dans une zone comme celle-ci à quelque mois de la Route du Rhum c’est assez audacieux. Il ne faut pas casser le bateau, ne pas se mettre dans le rouge. La Route du Rhum est très importante pour moi. C’est la course complètement mythique, c’est un rêve. Je suis de St-Malo. J’ai envie de performer sur cette course et envie d’y arriver dans les meilleures conditions. Après la Valls, on rentre. On fait une grosse révision, un check du bateau et on prendra un peu de repos pour attaquer la Route du Rhum dans les meilleures dispositions.
Le finish de cette Sardinha Cup aura été superbe et s’est joué dans un mouchoir de poche. Au terme d’un ultime bord rapide sous spi, Maël Garnier et Pierre Leboucher ont remporté sur Ageas-Team Baie de Saint-Brieuc ce vendredi matin à 7h42’20 la Course entre Saint-Gilles-Croix-de-Vie et Figueira da Foz au Portugal.
Les vainqueurs auront mis 3 jours 15 heures 3 minutes et 20 secondes suivis par Achille Nebout et Pierre Quiroga (Amarris-Primeo Energie) deuxième qui finissent 8 minutes plus tard.
Quand avez-vous compris que vous aviez gagné cette étape ? Maël Garnier : « Ce n’est qu’en passant la ligne que nous avons compris que nous étions premiers, on s’en doutait depuis le Cap Finisterre, mais on n’en était pas sûrs, parce que les flottes se sont recroisées entre ceux qui étaient partis au nord et les autres à la côte. On ne savait pas si le paquet allait nous passer et où Nils (Palmieri avec Julien Villion sur Teamwork) et Achille (Nebout avec Pierre Quiroga sur Amarris-Primeo Energie) se situaient. On a eu des petits doutes, après, on était déjà contents d’être dans le bon paquet et d’être devant pour attaquer dans le sud dans les alizés portugais.
Où s’est jouée cette victoire ? Pierre Leboucher : « Jusqu’à la ligne d’arrivée, parce qu’on s’est battus toute la nuit pour faire avancer le canot, les gens derrière ne se laissaient pas faire, mais une grosse partie s’est jouée sur l’option d’aller chercher la brise de nuit le long de la côte nord-espagnole. On a été jouer cette option, on a été plusieurs à le faire, certains s’en sont sortis, d’autres pas, cette partie était assez compliquée, parce qu’on ne savait plus où étaient les autres. D’habitude, le matin, on a des pointages, donc on sait la distance au but, ça donne un peu une idée, là, on n’avait aucune idée, on avait juste un doute sur Bretagne-CMB Performance, on ne savait pas s’il était devant ou pas. »
Comment avez-vous ce choix déterminant ? Maël Garnier : « Ça s’est fait avant d’arriver sur la côte espagnole, on voulait protéger cette option, dans le doute, on voulait se positionner entre la terre et le paquet, c’est ce qu’on a fait. Au début, c’était un peu dur à accepter parce qu’on voyait qu’au large, ils gagnaient beaucoup, mais on s’est fait confiance, et la nuit, on a vraiment été chercher le truc, on s’est dit qu’il fallait y aller. Je pense qu’il fallait se faire confiance et ne pas être entre deux chaises. »
Etait-ce une étape dure ? Maël Garnier : « Ah oui ! Surtout la dernière nuit, pour barrer, c’était compliqué, Pierre a bien géré, il y avait beaucoup d’air. Et les deux jours de près au départ, ça n’aide pas non plus pour manger, s’hydrater, dormir, mais je pense qu’on a quand même un peu géré, parce que la dernière nuit, on n’a pas dormi, et au final, on est debout, donc ça va ! »
Tu disais avant le départ que tu voulais faire « une vraie saison » après avoir découvert le circuit Figaro Beneteau, avec cette victoire d’étape, l’objectif est atteint ? Maël Garnier : « Oui, c’est vrai, en plus, l’apprentissage avec Pierre se passe super bien, à bord, il y a une bonne ambiance, l’énergie est bonne, il me tire vraiment vers le haut, il me pousse à être plus dynamique, à ne rien lâcher, parce qu’on le voit, chaque mètre compte, à être au moins aussi bon que lui quand il faut barrer et faire de la météo, avec toujours avec la même rigueur. C’est vraiment un travail à deux, ça progresse. »
Pierre, le duo fonctionne bien ? Pierre Leboucher : « Oui, c’est chouette, Maël a plein de choses à apprendre et il apprend assez vite, c’est intéressant. »
Tu as terminé la saison précédente en remportant la dernière étape de la Solitaire du Figaro, là, tu t’imposes sur cette étape, tu ne perds pas la main en Figaro ? Pierre Leboucher : « C’est chouette, d’autant qu’il y a tout le monde sur cette course, de sacrés duos qui sont tous assez performants, c’était super intéressant. »
Pierre Quiroga : « C’était très sympa comme étape, avec du près, des fronts, des cas d’école, qu’on a plutôt très bien gérés. »
Achille Nebout : « On sort en tête sur le deuxième front un peu avant le Cap Finisterre, et là, on ne sait pas trop ce qu’il s’est passé, il va falloir qu’on regarde les traces, on est tombés dans un vent un peu différent par rapport aux gens de derrière et ça a fait un énorme décalage en latéral et on a pris très cher ! Comme on n’avait pas du tout le même vent, on ne pouvait pas faire grand-chose. Ça nous a mis un petit coup au moral de voir les mecs croiser devant avec à peu près 8 milles d’avance, ils étaient tout petits en tout cas, mais on savait que la nuit allait être très compliquée jusqu’à ce qu’on sorte les spis, donc on ne s’est pas trop démoralisés, on a essayé de faire ce qu’on a pu avec le vent erratique qu’on avait, il ne fallait pas trop regarder les bateaux autour car on avait tous des vents différents, on a bien galéré toute la nuit, et en une heure le matin (jeudi), on est revenus dans le match. A ce moment, tout le monde a reviré, on n’a pas compris pourquoi et nous, on a continué tout droit, il fallait traverser la dorsale pour récupérer du vent qui allait prendre de la droite derrière, c’est ce qui s’est passé. Et après, ça a creusé par devant, parce que tu attrapes le vent plus fort avant les autres, de 4 milles, on a pris 8 milles d’avance sur le peloton. »
Pierre Quiroga : « On était alors 1,7 mille derrière Maël et Pierre au Cap Finisterre, on s’est dit qu’on avait douze heures un peu viriles jusqu’à l’arrivée pour passer devant, on était un peu sereins, et ils ont vraiment très bien navigué, il faut les féliciter car on a poussé fort derrière, on a gardé le grand spi toute la nuit. »
Achille Nebout : « Ils ont été impériaux, ils méritent cette victoire et nous, on est contents de cette deuxième place. On s’est très bien organisés dès le début, bien reposés dès la première nuit au près, ça a été une de nos forces pour se remettre dans le match quand ça a été plus compliqué. »
Erwan Le Draoulec/Loïs Berrehar (Skipper Macif), troisièmes :
Loïs Berrehar : « On n’a pas pris un très bon départ, on revient un peu de loin, on a fait un joli boulot dans les fronts au près et on était bien revenus dans le paquet de tête avant que ça parte un peu tous azimuts au Cap Finisterre, on a quand même réussi à revenir petit à petit dans le bon paquet et là, on a fait un alizé portugais qui nous ressemble : on a été rapides, dans le tempo et dans le plaisir, c’était super. Et cerise sur le gâteau à la fin, on a réussi à doubler Région Normandie, c’est un nouveau podium pour nous, c’est cool. »
Erwan Le Draoulec : « Il y a eu de la belle bagarre tout le temps et on a vraiment eu de bonnes vitesses, on a commencé par de belles bêtises au départ et au Cap Finisterre, oùon n’a pas été très inspirés à l’approche de la côte. On a vu ce que faisaient les premiers, on en parlait depuis longtemps, mais on n’a pas osé y aller, quand on les a vus se gaver, c’était un peu dur, mais on est à chaque fois revenus et on a fait une super dernière nuit, on avait la vitesse pour combler ces bêtises de stratégie. »
L’ordre d’arrivée de la Course 1 Pays de Saint-Gilles Tourisme :
Ageas – Team Baie de Saint-Brieuc (Maël Garnier/Pierre Leboucher), arrivé vendredi à 7h42’20 (heure française)
Amarris-Primeo Energie (Achille Nebout/Pierre Quiroga), arrivé à 7h50’44
Skipper Macif (Erwan Le Draoulec/Loïs Berrehar), arrivé à 8h53’40
Région Normandie (Guillaume Pirouelle/Robin Folin), arrivé à 8h53’42
Région Bretagne-CMB Performance (Tom Laperche/Morgan Lagravière), arrivé à 9h08’56
Devenir (Violette Dorange/Julien Pulvé), arrivé à 9h09’27
Quéguiner – La Vie en Rose (Elodie Bonafous/Alexis Loison), arrivé à 9h12’12
Smurfit Kappa – Kingspan (Tom Dolan/Alan Roberts), arrivé à 9h12’38
La Charente Maritime (Alexis Thomas/Swann Hayewski), arrivé à 9h13’22
Teamwork (Nils Palmieri/Pierre Le Roy), arrivé à 9h16’29
Edenred (Basile Bourgnon/Brieuc Lebec), arrivé à 9h57’12 (premier bizuth)
Jérémie Beyou vainqueur de la dernière édition il y a deux ans disputera sa dernière course à bord de son IMOCA Charal.
Jérémie Beyou est à nouveau sur le pont et ce n’est pas pour lui déplaire. Lui qui est un homme de challenge, qui aime plus que tout la confrontation et les joies du large ne cache pas son impatience de revivre le frisson d’un départ. « J’aime bien quand cela s’enchaîne vite et qu’il n’y a pas beaucoup de temps mort », sourit-il. Ça tombe bien : près de 5 semaines après sa 2e place à la Guyader Bermudes 1000 Race où « le bateau est revenu en bon état » et le skipper s’est bien reposé, place à la Vendée-Arctique-Les Sables d’Olonne.
« Les pièges seront nombreux »
Il y a deux ans, Jérémie Beyou s’était offert la première édition après 10 jours et 5 heures de course devant Charlie Dalin et Thomas Ruyant. « J’étais sous pression une grande partie de la course parce que l’écart se réduisait souvent », se souvient-il. Mais la victoire a du bon et pas seulement pour les souvenirs intenses qu’elle charrie. « Cela donne toujours de la confiance. Ça veut dire que je peux le faire à nouveau, que je peux gagner encore ». Mais il sait aussi que rien ne sera facile. Car le parcours est corsé avec le contournement de l’Islande par le Nord puis la descente vers le Sud avant de mettre le cap jusqu’aux Sables d’Olonne. « Les pièges seront nombreux, notamment en longeant les côtes anglaises, irlandaises puis autour de l’Islande. Il faudra veiller aux zones de glaces et au trafic des pêcheurs ». Et puis il y a l’inconnu qui obligera à se creuser les méninges : les conditions météorologiques. « C’est un parcours Nord-Sud avec des phénomène qui circulent d’Ouest en Est. Par rapport à une transatlantique classique, on va davantage subir les phénomènes qu’aller les chercher ».
Avec Charal 1, « on a toujours été en phase »
En 2020, les conditions avaient été plutôt maniables et seulement deux fronts devaient être traversés. Là, « on s’attend à des moments bien plus engagés ». Face à ce défi, la vigilance et une concentration exacerbée seront nécessaires. « Il va y avoir beaucoup de transitions, beaucoup de changements d’allures, de configurations différentes de voiles ». En somme : « beaucoup de boulot en perspective ! » Pour y faire face, Jérémie peut compter sur le lien fort qu’il a créé au fil des compétitions et des années avec Charal 1 depuis sa mise à l’eau en août 2018. « Certains bateaux ont de gros problèmes, des démâtages, des avaries de quilles… Avec cet IMOCA, il y a certes eu un temps de mise au point mais je le connais par cœur. On a toujours fait corps ensemble ». S’arrêter et réfléchir à cette connexion entre le marin et son monocoque, c’est l’occasion de raviver des souvenirs, ces moments forts et cette aventure de quatre ans. D’autant que la Vendée-Arctique-Les Sables d’Olonne a une symbolique particulière : ce sera la dernière course de Jérémie à bord de Charal 1. « J’ai envie d’être dans la continuité de tous les bons moments qu’on a vécu ensemble » assure-t-il. « J’aimerai finir l’histoire de la meilleure des manières avant de m’en séparer ». La portée émotionnelle du moment est plus facile à gérer quand on connait l’exigence des courses et l’ambiance qui les entourent. Pourtant, une atmosphère de fête s’est emparée des Sables d’Olonne, une poignée de jours après la parade destinée – sous la musique et les applaudissements – à fêter les skippers du dernier Vendée Globe. « C’était hallucinant de voir l’engouement de ces milliers de personnes », apprécie Jérémie. « Il y a un public qui est accroc au Vendée Globe et à l’IMOCA. Et c’est d’autant plus important de revenir régulièrement aux Sables d’Olonne, ce que nous permet cette course ». Un soutien populaire dont « on ne peut pas faire abstraction » avant de débuter une nouvelle aventure que Jérémie rêve de conclure par une victoire.
La Mini Fastnet est l’une des belles classique de la classe Mini. La 36ème édition partira ce dimanche 12 juin 2022. Nombreux des ministes ayant couru le trophée Marie-Agnès Péron la semaine dernière enchaînent sur cette seconde course Mini 650 au départ de Douarnenez, cette fois en double et pour un parcours de 600 milles nautiques.
D’autres Minis 650 et leurs skippers arrivent les uns après les autres sur les pontons du port de Tréboul pour se préparer à cette course au large : cap au Nord-Ouest sur le phare du Fastnet au sud de l’Irlande. Cette régate voit quelques têtes connues du monde de la course accompagner la nouvelle promotion de skippers. Seront présents entre autres Benoît Hantzperg, Tanguy Bouroullec et François Jambou, chacun avec au moins une mini transat à son actif. 84 bateaux sont attendus, soit 168 skippers. On compte 21 filles présentes sur la flotte, plusieurs nationalités européennes ainsi qu’ internationales comme le Japon, les USA ou le Canada et une vingtaine de prototypes ! La veille de la course un prologue sera couru dans la baie de Douarnenez où les skippers testeront entre autres leurs balises de localisation.
Parmi les protos attendus, celui de Caroline Boule – Nicomatic sera particulièrement scruté. Tout juste mis à l’eau, il a été conçu par Sam Manuard et Benoit Marie. « Ce Mini innovant est le premier bateau conçu 100% autour des foils. Dans le cahier des charges nous avions stipulé dès le départ que nous voulions un bateau simple, léger et fiable. Ce bateau dessiné pour Caroline Boule – Nicomatic a été pensé vraiment pour le vol. Nous avons fait un travail tout particulier sur l’aéro et l’ergonomie. Ce bateau représente le fruit de 10 années de mes réflexions et expériences, où tous les curseurs ont été poussés au maximum…
« Au total ce n’est pas moins d’une douzaine de personnes qui a oeuvré sur ce projet pour permettre au Mini 1067 de voir le jour. L’équipe qu’on a recruté pour la construction s’est investie sans limite pour que Caroline puisse s’aligner sur les courses de la saison en Atlantique, c’est une première réussite que d’être sur le départ du Trophée MAP !
Ce bateau construit chez Multiplast détient déjà un record en effet : avoir été construit en moins de 5 mois, la preuve que l’impossible est accessible ! Je tiens à remercier toutes les personnes qui ont permis de relever ce défi, c’est vraiment une histoire d’équipe. Un grand merci également à Multiplast pour l’accueil dans leurs locaux.»
« On a repris une forme de scow (étrave arrondie) qui est maintenant incontournable et nous lui avons ajouté des atouts efficaces à nos yeux.La forme de carène avec un bouchain concave permet de laisser passer les foils tout en diminuant la surface mouillée quand on touche l’eau.Nous avons également fait un gros travail d’ergonomie pour diminuer et abaisser les masses avec un plan de pont qui permet de faire toutes les manoeuvres du bateau avec un seul winch. Tous les bouts passent sous le pont pour diminuer le fardage au maximum et ainsi réduire la trainée aéro. Il y a 2 winchs uniquement à bord pour gérer la navigation !
En aéro nous avons développé une grand-voile qui râcle le pont pour optimiser son rendement, à l’image de mon Moth ou du Classe A. Ce design permet d’optimiser l’efficacité du plan de voilure au maximum et ainsi avoir le plus de puissance possible. Cette innovation est rendue possible grâce à une bôme en demi wishbone permettant le decksweeper et la prise de ris, un roof très bas et un mât aile. Les panneaux solaires installés sur le pont complètent la copie aéro plutôt que sur des portiques arrières.
Les safrans en T permettra au bateau de voler intégralement sur ses foils.
Dans son ensemble le bateau est assez simple, comme le choix de partir sur une quille pendulaire qui ne s’allonge pas à la gite, facile à mettre en oeuvre, fiable, simple d’utilisation et au centre de gravité plus bas. »
« Le bateau se comporte super bien. Il a l’air solide, extrêmement léger, on a fait aucune concession sur la qualité de fabrication, c’est une grande réussite car c’est vraiment le point de départ de notre projet. Ce Mini est très bien construit et très léger. Il m’a paru également très sec en navigation par rapport à mon ancien Mini… Il est confortable et j’ai hâte de le découvrir avec ses foils pour le voir dans ses pleins pouvoirs.On a fait un bord à une moyenne de 17 noeuds sans spi lors de la première sortie, c’est de bon augure pour la suite.»
Après 48 heures de course, au cours desquelles la vitesse au près a primé sur la stratégie, générant finalement peu d’écart au sein de la flotte, dont les vingt premiers sont réunis en moins de 10 milles, la situation météo va se corser dans les prochaines heures pour les 22 duos partis lundi du Pays de Saint-Gilles : « Il y a une grosse dépression dans le nord de l’Europe qui est en train d’écraser l’anticyclone des Açores, créant une dorsale anticyclonique (extension de cette anticyclone) qui se place pile poil en travers de la route des concurrents. On peut donc s’attendre à les voir sérieusement ralentir dans les heures qui viennent », explique Guillaume Rottée, le directeur de course de La Sardinha Cup.
Mercredi en milieu d’après-midi, le gros de la flotte, emmené par le duo Achille Nebout/Pierre Quiroga (Amarris-Primeo Energie), est environ à une centaine de milles du Cap Finisterre, sous la pointe nord-ouest de l’Espagne, qu’il devrait franchir, selon Guillaume Rottée, « jeudi après-midi. » Et le directeur de course d’ajouter : « Le but pour eux est de traverser la dorsale le plus vite possible ; à ce jeu, la position à l’est de Pierre Grenié et Valentin Dantec (Prisme Océan) semble défavorable car une dorsale se traverse plus vite perpendiculairement, du nord au sud, que transversalement, d’est en ouest. Ensuite, il y a de fortes chances, vu les conditions qui s’annoncent, que les premiers à en sortir soient les premiers à Figueira da Foz. » Effectivement, l’alizé portugais semble bien présent sous la dorsale, avec un flux de nord de 25 nœuds qui promet une belle et rapide descente sous spi le long des côtes, pour une arrivée prévue vendredi après-midi.
Sur les 44 skippers qui ont pris le départ lundi de la Course 1 Pays de Saint-Gilles Tourisme, première des deux étapes de La Sardinha Cup 2022, 22 ont moins de 30 ans, 14 ont 25 ans ou moins, soit quasiment un tiers de la flotte ! Quatre duos sont 100% bizuths sur la course – Basile Bourgon/Brieuc Lebec (Edenred), Victor d’Ersu/Tiphaine Ragueneau (Mercy Ships), Pierre Grenié/Valentin Dantec (Prisme Océan) et Romen Richard/Victor Le Pape (Passion Santé-Trans-Forme) – tandis que parmi les nouvelles têtes à Saint-Gilles-Croix-de-Vie, on peut aussi citer Maël Garnier (Ageas-Team Baie de Saint-Brieuc), Swann Hayewski (La Charente-Maritime) ou Chloé Le Bars (Région Bretagne-CMB Océane).
« Il y a un sacré renouvellement de la flotte au point que je fais presque partie des plus anciens,constate Corentin Horeau (Mutuelle Bleue), du haut de ses presque 33 ans (il les fêtera lundi prochain). Ce qui est marquant, c’est de voir que certains jeunes arrivent assez vite à accéder aux premières places et au podium. » Chargé au sein du team Région Bretagne-CMB de former Chloé Le Bars, Ronan Treussart ajoute : « Je me souviens que sur la première édition de La Sardinha Cup, il y avait encore un certain nombre de marins de 30-40 ans assez expérimentés. Là, c’est vrai qu’il y a pas mal de jeunes qui viennent de tous les horizons, c’est bien de voir que la classe Figaro Beneteau les intéresse, d’autant qu’elle a besoin de se renouveler. »
Effectivement, parmi ces jeunes, les profils sont assez différents : si beaucoup ont débuté par la voile légère, du Laser (Chloé Le Bars, Maël Garnier, Romen Richard…) à la planche (Victor Le Pape, Victor d’Ersu), en passant par le 420 et le 470 (Swann Hayewski, qui faisait déjà équipe avec son co-skipper sur La Sardinha Cup, Alexis Thomas), d’autres ont plutôt pratiqué l’inshore et le match-racing sur des supports comme le J80, à l’instar de Tiphaine Ragueneau ou Pierre Grenié. Et ils sont quelques-uns à avoir déjà une expérience du large en ayant participé à l’édition 2021 de la Mini Transat, comme Basile Bourgnon (le plus jeune de la flotte, 20 ans, qui a même couru une Transat Jacques Vabre à l’âge de 17 ans), Brieuc Lebec, Victor d’Ersu et Chloé Le Bars.
Ce qui les attire sur le circuit Figaro Beneteau ? « La bagarre qu’il y a en permanence sur l’eau, ça me stimule vraiment », répond cette dernière qui s’est lancée au large après ses études de kiné. « J’ai exercé pendant huit mois, j’ai une grosse expérience professionnelle (rires) ! Pour l’instant, je ne compte pas redevenir kiné, mon objectif est de durer en course au large et en Figaro. » Lui aussi passé par des études de kiné, Victor d’Ersu explique de son côté : « Ce qui me plaît en Figaro, c’est le plateau et le niveau qui est super élevé, c’est un passage un peu obligatoire pour progresser. Et du fait de la monotypie, l’intensité qu’il faut mettre est supérieure à ce que tu trouves sur d’autres bateaux, c’est presque de l’inshore au large ! »
Sa co-skipper, Tiphaine Ragueneau, vétérinaire en milieu rural à Rosporden (Finistère) – « Je fais les vaches et les chevaux », sourit-elle -, ne dit pas autre chose, elle qui a dû poser des congés pour venir sur La Sardinha Cup : « Ce qui surprend sur ce circuit, c’est le peu d’écart entre les concurrents. L’importance des manœuvres et des timings est assez similaire à ce qu’on connaît en match-racing alors qu’on fait des courses de quatre jours ! Et c’est un support sur lequel on peut assez vite monter en puissance en travaillant. Et quand on voit les marins qui sont passés par là et ont fait une belle carrière après, on se dit que c’est encourageant d’aller dans cette voie. »
« Il y a pas mal de « vieilles têtes » qui me faisaient rêver qui sont parties, mais il reste les Alexis Loison ou Corentin Horeau, ça fait plaisir de venir se bagarrer contre eux », sourit quant à lui Romen Richard. Que, contrairement à son co-skipper Victor Le Pape – frère de Martin, qui sort de six années de Figaro, et fils de Christian, fondateur du pôle Finistère course au large -, rien ne prédestinait à s’élancer sur des courses hauturières comme La Sardinha Cup : « Je suis né à Paris, j’ai appris la voile à Strasbourg sur le Rhin, mes parents vivent à Clermont-Ferrand. » Passé par un sports-études à La Rochelle et diplômé de l’Essec (école de commerce), le Franco-Espagnol (sa mère est originaire des Canaries) a peu à peu mordu à l’hameçon du large.
Et aspire, comme le Bordelais Pierre Grenié, détenteur d’un double diplôme Sciences Po/ingénieur, ou son co-skipper Valentin Dantec, qui vient de valider une licence de génie mécanique à Lorient, à emmagasiner de l’expérience sur La Sardina Cup et, pourquoi pas, à s’y faire remarquer, afin de convaincre des partenaires de se joindre à eux…
Le prologue de la Globe40 part ce samedi de Lorient. Lorient Agglomération, Lorient Grand Large et Sirius Événements, organisateur de la course ont donné un point presse à la Cité de la Voile Eric Tabarly. L’occasion de retracer la genèse de ce premier tour du monde en Class40 et d’en rappeler les enjeux et temps forts aux côtés d’une partie de ses acteurs.
Lorient, capitale européenne de la voile, et Tanger, « perle » du détroit de Gibraltar, ville mythique au passé chargé d’histoire, ne partagent pas que leur ouverture sur la mer. Toutes deux dotées d’importantes structures et sites portuaires, les deux cités maritimes seront également bientôt liées par le sport et l’aventure, à l’occasion du Prologue de la GLOBE40 qui partira ce samedi. Une étape de ralliement entre Bretagne et Maroc qui fait sens, avant neuf mois de course autour du monde, puisque Tanger sera ville de Grand Départ de l’épreuve, le 26 juin prochain, tandis que la dernière étape, en mars 2023, se terminera au port lorientais. La boucle sera ainsi bouclée, avec un « retour à La Base » cher aux institutions locales qui mettent d’ores et déjà nombre de choses en oeuvre afin de faire vivre la course auprès des habitants du pays lorientais. « La ville de Lorient est née du commerce international avec les vaisseaux de la Compagnie des Indes qui ont ouvert des routes commerciales fantastiques, rappelle Fabrice Loher, Président de Lorient Agglomération. Nous sommes donc au rendez-vous à chaque fois que nous avons l’occasion de retrouver ce goût de l’aventure et de l’imaginaire qui a marqué notre histoire maritime et auquel nos concitoyens sont très attachés. » Les journées de mardi et mercredi sont ainsi consacrées à la visite des élèves et des jeunes des Maisons de quartier afin qu’ils fassent connaissance – ou se familiarisent davantage – avec le milieu du nautisme. Samedi à 15h, la flotte des Class40 engagés prendra le large, cap sur le Maroc et son port, au croisement de la Méditerranée et de l’Atlantique, à la croisée de l’Europe et de l’Afrique. Un port à l’emplacement stratégique et à la population aussi hospitalière que cosmopolite. Car lorsque les gens passent à Tanger, ils ont souvent tendance à y revenir, ou à y rester. Comme Lorient.
ILS ONT DIT… Manfred Ramspacher, organisateur de la GLOBE40 : « C’est une grande satisfaction de voir les bateaux amarrés à Lorient, avec cette magnifique structure qu’est Lorient Grand Large, qui nous épaule et qui fait le lien avec les collectivités locales qui nous accueillent. Démarrer cet événement ici, c’est la garantie de trouver toutes les compétences nécessaires à la bonne préparation de ce tour de la planète. Il s’agit probablement du site européen le plus développé en termes d’infrastructures maritimes, l’occasion se présentera de comparer avec Auckland, ville étape et autre « capitale » de la voile. Lorient sera également ville d’arrivée en mars 2023, après une longue aventure. »
Fabrice Loher, Président de Lorient Agglomération : « La ville de Lorient est née du commerce international avec les vaisseaux de la Compagnie des Indes qui ont ouvert des routes commerciales fantastiques. Nous sommes donc au rendez-vous à chaque fois que nous avons l’occasion de retrouver ce goût de l’aventure, de l’imaginaire qui a marqué l’histoire maritime de Lorient et auquel nos concitoyens lorientais sont très attachés. Très fiers d’associer notre image à cette nouvelle course ainsi qu’à celle de la ville de Tanger, grand site portuaire aux infrastructures extraordinaires, à l’image de la magnifique Marina qui va nous accueillir. Nos amis tangérois ont des ambitions, avec énormément de potentiel. Nous partageons un savoir-faire et des compétences, c’est un plaisir de les aider à devenir un grand site de référence pour la course au large. J’ai hâte d’être au départ de la première étape, le 26 juin prochain. »
Jean-Philippe Cau, Président de Lorient Grand Large : « Les discussions avec Sirius Événements se sont déroulées à une époque où Lorient Grand Large considérait que le programme de courses au départ et à l’arrivée de Lorient n’était pas à la hauteur du site. Avec l’appui de tous les élus, nous souhaitions mettre en oeuvre un programme pluriannuel sur Lorient La Base. L’idée de départ était d’être ville d’arrivée de la GLOBE40, rapport à notre philosophie de « Retour à La Base », en faisant revenir les bateaux à Lorient, car tout se termine toujours à Lorient. Et grâce à ce Prologue, beaucoup de choses y commencent aussi. »
Christophe Gaumont, Directeur de course : « Lorsque l’on regarde le parcours, certaines zones sortent de celles que l’on a l’habitude d’étudier, c’est un nouveau challenge. C’est une aventure internationale avec d’incroyables histoires de mer et des marins aux parcours et aux expériences très variés. Tout cela va activement participer à la richesse de la course, avec une page blanche qui s’ouvre devant nous pour y écrire huit mois d’aventure. »
Le marin-aventurier breton Guirec Soudée retrouvera des terres connues dans quelques jours en prenant le départ de la Vendée Arctique. celui qui a hiverné 130 jours sans assistance, en total autonomie, dans les glaces du Groenland ne sera pas dépaysé au passage de l’Islande.
Il est à parier que l’émotion sera forte à bord de Freelance.com lorsqu’il atteindra le large du Groenland pour enrouler l’Islande. Comment ne pas se remémorer ce moment fort de sa vie quand, à 23 ans, Guirec Soudée s’était lancé dans un tour du monde en solitaire par les 2 pôles, épopée qui l’amena notamment au large du Groenland avec une idée bien précise en tête : se laisser emprisonner par les glaces afin d’être seul au monde, dans une nature vierge de toute empreinte de l’Homme… « Je voulais faire quelque chose qui me faisait rêver, me retrouver seul, isolé de tout, vivre un moment marquant pour le reste de ma vie » se remémore Guirec. « Je suis resté un an là-haut, là où la mer est gelée 70% de l’année. Je suis resté 130 jours bloqué dans la banquise, sans moyen de communication, en totale autonomie, avec 70 jours dans la nuit noire, sans que le soleil ne se lève jamais. La température pouvait descendre jusqu’à – 60°C » précise-t-il. « C’était une aventure hors-normes, j’en garde de très bons souvenirs, mais aussi des moins bons car j’ai connu quelques péripéties et de grosses frayeurs ! Il y a notamment eu des conditions très dures, des tempêtes qui s’enchainaient rendant la banquise très instable. » Mer figée, bateau échoué, Guirec se retrouve « dans un immense puzzle avec des morceaux de banquise les uns sur les autres, compressant le bateau sous la pression de la glace. C’était puissant, j’ai vraiment failli perdre mon bateau. » Tout en savourant l’essentiel. « C’est assez fou d’être sur ton bateau et d’en sortir pour aller marcher sur la mer devenue banquise. »
Après ce long hivernage, Guirec réussit à rejoindre le Pacifique et devient le plus jeune marin à réussir le passage du Nord-ouest entre les glaces du nord du Canada et du Groenland. De ces périples, Guirec évoque avec émerveillement les ours polaires, les narvals, les caribous, les loups, qu’il rêve d’apercevoir à nouveau.
« Continuer dans la même lignée, aller au bout, ramener un bateau propre. »
Aujourd’hui, c’est l’esprit toujours aussi aventurier que Guirec Soudée envisage son retour dans le Grand Nord, à bord de Freelance.com. Toujours en quête de poursuivre son apprentissage sur son IMOCA de 60 pieds (18,28 mètres), l’intrépide marin souligne un paramètre important de cette course. « Contrairement à l’hiver où j’avais eu 70 jours sans soleil dans des nuits sans fin, ce sera l’inverse. Les nuits seront très très courtes et c’est bien mieux lorsqu’on navigue en solitaire, on ressent moins la fatigue. Les lumières vont être fabuleuses, la faune marine est très dense en Islande à cette saison, ça va être magique. Mais il va falloir aussi être vigilant pour les éviter.» Les 3 500 milles (soit la distance d’une transatlantique) de cette course polaire seront difficiles et intenses pour Guirec qui reste en phase de découverte de sa nouvelle monture qu’il appréhende depuis peu. Il va acquérir de nouveaux automatismes, améliorer les manœuvres et découvrir tout le potentiel que peut déployer son IMOCA, Freelance.com, un bateau fiable et éprouvé. Rappelons qu’il s’était magnifiquement illustré lors de la Guyader Bermudes 1000 Race en terminant 16ème sur 24 bateaux engagés et devant des marins plus expérimentés. Dimanche 12 juin à 17h00, Guirec Soudée et Freelance.com s’élanceront donc pour un parcours inédit, engageant et exigeant, une course qualificative pour le Vendée Globe 2024. « Je continue à accumuler de l’expérience sur ce bateau, j’ai travaillé la météo, la stratification. Ces deux premières courses de la saison sont assez rapprochées. L’idée est toujours la même, continuer dans la même lignée, aller au bout, et ramener un bateau propre. »
Il y aura évidemment une grande part d’émotion pour Guirec Soudée, marqué à jamais par l’expérience fondatrice hors-norme qu’il a vécu dans les glaces du Nord. « Là-haut, c’est vraiment imprévisible. C’est la nature qui te dit ce que tu vas faire, tu ne décides pas de ce qu’il se passe. Même les jours un peu plus calmes, il ne faut pas faire n’importe quoi. J’ai énormément appris. » conclut l’aventurier breton, devenu skipper de bateau de course de large.
L’équipe suisse d’Ernesto Bertarelli et Reb Bull Racing a dévoilé à Ecublens au chantiers Décisions où sera construit le futur AC75, les quatorze équipiers retenus pour représenter la Suisse lors de la prochaine America’s Cup, qui se tiendra à Barcelone en automne 2024. Avec une moyenne d’âge de trente ans, soit onze de moins que lors de la dernière participation suisse victorieuse à Valence, l’équipe fait place à la jeunesse.
Selon le règlement de la 37e édition, ils seront huit à bord du monocoque à foils AC75, répartis en deux groupes : le power group et le driving group. Pour les marins du driving group (afterguard), les sélections ont commencé l’été dernier avec des interviews, suivies de tests physiques et de navigations. « Nous avons procédé de manière très collégiale : nous avons travaillé avec l’entraîneur principal Nils Frei et les premiers marins sélectionnés pour prendre les décisions tous ensemble », explique le co-directeur général responsable des opérations sportives Pierre-Yves Jorand. « Le caractère, l’attitude et le potentiel de développement étaient aussi importants que les compétences. Nous allons piloter une Formule 1 avec plusieurs personnes dans le cockpit : une sur le frein, une sur le volant, une sur l’accélérateur et une sur le levier de vitesse. La notion d’équipe prend tout son sens. »
Ces marins ont acquis leur expérience dans l’olympisme, les bateaux volants ou encore la Red Bull Youth America’s Cup, et incarnent ce que l’on appelle la génération Alinghi. Parmi eux, le champion du monde d’Optimist en 2014 ; Nicolas Rolaz est le plus jeune équipier sélectionné : « C’est un honneur pour moi, un rêve qui se réalise. J’ai commencé la voile lors de la victoire de 2007 ; Ernesto Bertarelli et son équipage avaient prouvé qu’il était possible d’atteindre le plus haut niveau en étant suisse. Porter le drapeau suisse à l’America’s Cup, c’est le Graal, mais c’est surtout l’occasion de rallumer la flamme en renouant avec le passé victorieux de l’équipe. »
Un encadrement de haut niveau a été mis en place sur l’eau et auprès d’entraîneurs renommés pour guider ces jeunes, qui n’ont pas encore l’expérience des fusées hyper puissantes que sont les AC75. Même approche au sein du design team, où Silvio Arrivabene, co-directeur général responsable des opérations techniques, encadre les designers et ingénieurs. « Le bateau que nous allons livrer sera le fruit de l’engagement commun de tous. Nous sommes en discussion quotidienne avec les marins, chacun connaît les challenges et les besoins des autres. L’équipe de design que nous mettons sur pied associe l’expérience du AC75 de la 36e édition à une approche plus fraîche, plus jeune, plus variée. A l’image de la Formule 1, dont nous apprenons beaucoup grâce à la collaboration avec Red Bull Advanced Technology. »
Aux côtés des marins annoncés ce jour, Arrivabene présente quelques figures clés du team. Parmi eux, le designer principal Marcelino Botin, responsable de l’hydro et de l’aérodynamique : « Nous sommes dans une étape de consolidation du groupe. Ce sont les gens qui font d’une équipe son succès ou son échec ! La cohésion des designers avec les marins illustre bien la force d’Alinghi Red Bull Racing : des nombreuses synergies, une ambiance de travail excellente où les idées fusent. »
A bord d’un AC75, les marins sont répartis selon les rôles suivants : tacticien, barreur, régleur de foils, régleur de voiles, grinder. Ces derniers apportent la puissance nécessaire au fonctionnement du bateau. « Les règles de classe obligent certains systèmes à être manuellement pourvus en énergie, notamment tout ce qui concerne le réglage des voiles », ajoute Adolfo Carrau, coordinateur du design, qui travaille depuis quinze ans avec Botin. « C’est grâce à la puissance fournie par ces athlètes que le régleur de voiles pourra faire son travail. Les designers ont identifié les positions et les forces nécessaires pour avoir un maximum de puissance par rapport au type d’effort fourni : si la durée des courses se calcule en minutes, les entraînements durent plusieurs heures. Ces équipiers doivent donc être vraiment forts, d’autant plus qu’ils ne seront que quatre à bord contre huit grinders lors de la dernière édition. »
Pour construire cette équipe puissance (power group) et aux côtés des marins, le recrutement s’est concentré sur les membres des fédérations suisses de cyclisme et d’aviron. « Le palmarès de ces sportifs a retenu notre attention ; malgré leur manque d’expérience dans la voile, ils excellent dans le sport de haut niveau, les victoires, la performance sous la pression », ajoute l’entraîneur Nils Frei. « Les rameurs sont des sportifs extrêmement polyvalents de par leur force, leur puissance et leur cardio. Il a toutefois fallu leur expliquer ce que représentait cet événement ; c’est un choix de carrière, un choix de vie. »
Le cycliste Théry Schir et les rameurs Augustin Maillefer et Barnabé Delarze ont intégré le power group. Ce dernier, double Olympien et fraîchement victorieux de la prestigieuse Boat Race avec Oxford, se réjouit de cette reconversion sportive après avoir passé plus de la moitié de sa vie à ramer. « J’ai toujours été attiré par l’eau et par la glisse, finalement, la voile n’est pas si éloignée de l’aviron ! Je n’ai toutefois jamais eu de projet de cette envergure. J’espère leur apporter ce qui faisait ma force à l’aviron : une motivation et une détermination à travailler dur pour atteindre mes objectifs, avec beaucoup de rigueur. Ma capacité à gérer la pression pour performer au plus haut niveau. Là, on rentre dans une autre dimension : ces bateaux sont des vaisseaux spatiaux ! » Le dernier équipier sera présenté prochainement.
Précision suisse oblige, l’équipe n’a pas manqué le coup d’envoi des deux championnats 2022: en tête du TF35 Trophy 2022 et du GC32 Racing Tour, Alinghi Red Bull Racing s’entraîne activement sur ces deux supports en attendant de pouvoir naviguer en AC75 puis en AC40.
Alinghi Red Bull Racing – équipe navigante Maxime Bachelin, 24 ans – driving group Matias Bühler, 39 ans – driving group Arthur Cevey, 26 ans – power group Nicolas Charbonnier, 40 ans – driving group Lucien Cujean, 32 ans – driving group Barnabé Delarze, 27 ans – power group Yves Detrey, 43 ans – driving group Augustin Maillefer, 29 ans – power group Bryan Mettraux, 31 ans – driving group Arnaud Psarofaghis, 33 ans – driving group Nicolas Rolaz, 22 ans – power group Théry Schir, 29 ans – power group Nils Theuninck, 25 ans – power group Florian Trüb, 28 ans – power group
Design team Marcelino Botin (ESP) – principal designer Adolfo Carrau (URU) – design coordinator Steven Robert (FRA) – structural engineer lead Gautier Sergent (FRA) – sail designer Joseph Ozanne (FRA) – simulator lead