- Publicité -
Accueil Blog Page 1951

Le contingent tricolore tient bon

470 Douroux Petitjean
DR

Derrière les Françaises, les Australiennes Vogl/Flatscher maintiennent la pression avec un point d’écart.  Pour les hommes, le classement ne change pas. Asher et Willis (GBR) conservent la première place devant deux équipages français : les tandems  des frères Bonnaud (à un point derrière) et  Charbonnier/Bausset.

En Star, Szabo/Monroe (USA) ont raflé la première place aux Aussies Murray/Palfrey. Murray et son acolyte passent à la troisième place derrière les champions du monde français Rohart et Rambeau. En Tornado, Olivier Backes et Paul Ambroise Sevestre montent sur la troisième marche du podium derrière les Américains Daniel/Rodriguez et Lovell/Ogletree.

En Neil Pryde RS :X, Nicolas Huguet reste le second du Britannique Dempsey (médaille de bronze à Athènes). Dempsey a quand même eu du fil à retordre avec le Français. Le manager de l’équipe britannique commente d’ailleurs : « Dempsey a mené, du début à la fin, dans la première course mais il a eu un peu plus de mal lors de la seconde. »

Matthieu Cotinat

- Publicité -

Paul Cayard : “remettre les choses en place”

Black Pearl
DR

Aujourd’hui, par vidéo conférence, j’ai participé à une conférence de presse qui se tenait à Washington, avec 200 personnes. À Melbourne, étaient présents Glenn Bourke, président de la Volvo Race, Richard Masson, membre de l’équipage d’Ericsson, et un des kids d’ABN AMRO two, George Peet. Ce fût l’occasion de remettre à leur place quelques idées erronées concernant cette course.

Le fait est qu’à travers le prisme médias, ou par manque d’une information précise, une fausse image de la course a circulé dans certains cercles. Aujourd’hui, on a reçu le bon message :
ces bateaux, technologiquement avancés permettent de battre les records des 24 h (563 milles)… que les médias sont bien contents de relayer. Deux choses surviennent lorsqu’on progresse au fil de l’épreuve :
1. les navigateurs apprennent à mieux maîtriser les limites
2. on améliore la fiabilité de l’équipement.

Autre chose : cet événement apporte beaucoup plus à la communauté des navigateurs qu’aucun autre dans notre sport. La quille basculante est une technologie intelligente. Cela permet d’avoir un bateau léger (donc plus rapide) et très stable. Dans dix ans, cette technologie sera le standard pour l’industrie maritime, de course et de croisière. L’America’s Cup, par exemple, dépense 100 millions de dollars sur une technologie ancienne et passera à la quille pivotante à l’avenir.  

Je suis très heureux de participer à ce changement…d’être au sommet de la vague. Je ne pense pas qu’il y  ait de danger réel de catastrophe. Si c’était le cas, je ne mettrais pas mon équipage en péril. Il y a encore une chance que des choses cassent, et cela limitera la vitesse de course. Mais ces problèmes sont de moins en moins nombreux plus on navigue. On trouvera les points faibles au fur et à mesure. Le futur est clair…Regardez ABN AMRO One!
C’est seulement la deuxième génération de bateau et il tourne super bien. En juin, ce moment désagréable ne sera même plus un vague écho sur l’écran du radar. Si la vie était toujours une croisière, ça ne vaudrait pas le coup. Nous avons besoin de défis pour avoir l’impression de conquérir quelque chose.

Je suis fier d’être le skipper de Black Pearl, je suis fier de développer cette technologie et je suis honoré d’avoir de superbes sponsors comme Disney et Pescanova. Je ne voudrais pas être assis derrière un bureau à critiquer les gens qui sont plein de bonne volonté pour « creuser profond dans une terre nouvelle. »
 
Si je ne m’abuse, il n’y a pas beaucoup d’endroits sur la terre ou de jours fériés portant le nom de gens qui sont restés chez eux à critiquer Christophe Colomb.

Paul Cayard
Pirates des Caraïbes

Traduction Matthieu Cotinat

- Publicité -

Rendez-vous européen en rade de Brest

GP de l'Ecole Navale
DR

Pas d’escales de la Solitaire Afflelou – Le Figaro (juste le National en octobre), pas d’arrêt au stand pour la grande caravane du Tour de France, pas d’étudiants de la course-croisière de l’EDHEC et pas de China Cup, course de monocoques de 60 pieds entre Londres et Shanghaï qui devait faire relâche dans la cité du ponant en mars-avril prochain. Malgré les 60 manifestations programmées en 2006, la rade de Brest n’accueille toujours pas, cette année, d’événement majeur, style grande course océanique ou championnat de niveau international.
 
Les J 80 à l’honneur
 
Bien sûr, depuis quatre ans, il y a le Grand Prix de l’Ecole Navale, mais hélas, les bateaux restaient dans l’arrière-rade et n’étaient donc pas visibles pour les Brestois. Conscient du problème, l’équipe d’organisation a décidé d’élargir le terrain de jeu des concurrents. Ainsi, les J 80 régateront sur un rond spécifique entre Lanvéoc et le Moulin-Blanc à l’occasion du championnat d’Europe (21 au 28) de la série : pas moins de 60 concurrents sont attendus en rade.
 
Chacun son National
 
Les deux autres ronds seront comme d’habitude mouillés devant l’Ecole Navale. Et, comme d’habitude, on y retrouvera les séries fidèles à l’épreuve : Mumm 30 et Open 7.50. D’ailleurs, à cette occasion, les luges de 7.50 et les Open 5.70 disputeront dans les eaux brestoises leur National. A signaler une autre nouveauté pour les Open 7.50 qui se verront proposer un "speed crossing", sorte de rush de vitesse de 12 milles entre Lanvéoc et le port de Commerce de Brest.
Quant aux Mumm 30, ils profiteront de ce Grand Prix pour peaufiner les réglages en vue du championnat d’Europe qui se déroulera à la mi-juin à Deauville et, bien sûr, du Tour de France en juillet. Les Speed Feet 18, 747 One Design, First Class 7.5, Open 6.50, Mach 6.50, Django 6.70 seront, eux aussi, au rendez-vous. Tout comme le Bee boat, petit monotype hyper léger à découvrir.
 
Philippe Eliès
 

- Publicité -

La chronique de Capian : Sponsor où es-tu ? (Episode 2)

Capian - Matthieu Girolet
DR

Revenons à la construction du succès en amont de la course.

Certains l’ont bien compris, les possibilités sont nombreuses. Exemple : l’une des difficultés majeures des cadres d’aujourd’hui reste la prise de décisions dans un environnement sans cesse changeant. Ils doivent donc anticiper.

Cette situation ne vous rappelle rien ? Ne serait-il pas intéressant et enrichissant pour eux de connaître les modes de fonctionnement et les stratégies de réaction adoptés par un marin confronté aux mêmes difficultés ? On pourrait ensuite transposer le modèle le plus efficace sur l’autre.

Les employés de PRB qui ont navigué avec Riou avant le Vendée s’en souviennent certainement ! OK, c’était pour le Vendée. Et quand ils verront sur quoi on va traverser, vous croyez pas que vos salariés ou vos clients saisiront l’aspect humain de la chose ? Vous saisissez l’aspect positif pour une entreprise qui, par exemple, cherche à mettre en avant des valeurs humaines malgré sa croissance rapide ?

Par ailleurs, des tas d’analyses démontrent qu’au-delà de la marque et du produit, c’est la « tête » du vendeur que les gens achètent : ce qui démontre encore l’importance du facteur humain dans votre recherche. Pourquoi croyez-vous que quand vous allumez votre Nokia deux mains tendues l’une vers l’autre apparaissent ?

Lors de ses conférences, un gourou américain du business raconte sa rencontre avec « le meilleur vendeur qu’il aie jamais connu ». L’agent immobilier en question a ainsi réussi à le faire parler du bois situé à côté de sa maison lorsqu’il était enfant. Puis il l’a conduit dans une villa avec ces mêmes arbres. Là, il lui a fait visiter la maison et à chaque objection, il ouvrait la fenêtre et le ramenait au jardin. Eh bien, tout spécialiste qu’il était, il l’a achetée, la baraque.

Alors pour ceux qui raisonnent uniquement « argent » : oui, l’investissement peut être rentable, bien sûr qu’il doit être rentable, mais je ne suis pas certain qu’avec l’aspect strictement financier comme seule logique, vous ne passiez pas à côté du meilleur de ce que nous avons à offrir, en termes de retombées justement.

Ici intervient la particularité propre du Mini et peut être son plus gros point fort. Sur les pontons du Vendée Globe, les badauds sont admiratifs mais c’est trop éloigné d’eux pour qu’ils s’y croient vraiment. Alors que sur les quais (tout aussi bondés) de La Rochelle, les « Moi aussi,… » sont au moins aussi nombreux que les « ils sont fous ! ».

Regardez bien leurs yeux, vous verrez.

Matthieu Girolet

- Publicité -

Un bon départ pour les Français dans la Rolex OCR

Xavier Rohart - Pascal Rambeau
DR

Ingrid Petitjean et Nadège Douroux ont remporté la première régate en 470 devançant les équipages Maxwell/Manard (USA), Bassadone/Clark (GBR) et les treize autres engagés. Les deux françaises poursuivent donc sur leur lancée, après avoir été en tête de classement ISAF depuis 2 ans. Elles viennent également de remporter le championnat nord-américain qui se déroulait à Miami. Chez les hommes en 470, l’équipage des frères Bonnaud et Charbonnier/Bausset se placent respectivement aux deuxième et troisième places. Asher/Willis (GBR) empochent la première manche.  

De même, les français défendent bien leurs chances en Star. Xavier Rohart/Pascal Rambeau (doubles champions du monde, champions du monde en titre et médaillés de bronze à Athènes) et Philippe Presti/Jean-Philippe Saliou se placent sur le podium respectivement en deuxième et troisième positions, devant 66 autres bateaux. L’équipage australien Murray/Palfrey a été le seul à résister aux français. Nicolas Huguet (2ème du championnat du monde de Race Board 2005) détient lui, la seconde place chez les Neil Pryde devant Benitez (ARG) et derrière Dempsey (GBR). Pour la FFV, la Rolex Miami OCR est l’occasion de qualifier deux équipages par série pour le championnat du monde ISAF. L’Autriche accueillera cet évènement en mai prochain.

Matthieu Cotinat

- Publicité -

Transquadra phase 3, J-5

Transquadra 2005
DR

Depuis le mois d’août dernier, les quelques 85 bateaux de la Transquadra attendent le retour de leur capitaine et équipier. La Marina de Lugar de Baixo (Madère) commence doucement à voir ses pontons s’animer. Les marins débarquent avec voiles réparées, pilotes et autres bricoles pour remettrent « à neuf » leur bateau avant le départ et avant la traversée de l’Atlantique tant attendue.

Le 31 juillet dernier, 86 bateaux et près de 150 marins ont pris le départ – de Saint Nazaire – de la 5ème édition de la Transquadra. Cette transat réservée aux amateurs âgés de plus de 40 ans se courent en double ou en solitaire.

La 1ère étape a rallié Saint Nazaire à Porto Santo – Portugal  (1100 milles).
La 2ème étape a rallié, le 13 août 2005, Porto Santo à Madère (40 milles)
La 3ème étape ralliera, le 29 janvier 2006,  Madère au Marin – Martinique (2 700 milles)

Au classement de la 1ère étape et les hommes qui seront à suivre et à battre sur la deuxième étape sont :
– en double, l’équipage Xavier Fraud/Jean-Baptiste Robert sur « Pour Ecomores» – cagnard 201 – un Sprint 108  (vainqueur de la Transquadra 2002)
– en simple par Philippe Massu sur « Equipages Center » – cagnard 25 – un JPK

La météo au large de Madère…..Un avis de coup de vent pour mercredi et jeudi (Nord Ouest assez fort) avec pluie, un beau temps est prévu pour dimanche (Est –Sud/Est 15 nœud) qui serait le temps idéal.

Source Transquadra

- Publicité -

Pirates en vue

Pirates off caribbean
DR

23 janvier, 7h50 GMT

Nous naviguons au sud-ouest de Port Philip Bay, dans 30 nœuds de vent. Nous y allons doucement, car il y a beaucoup de vent pour un bateau qui n’a plus la possibilité de basculer sa quille, et de toute façon il n’y aurait pas grand-chose à gagner en prenant plus de risques. La mer est très abrupte et hachée, d’autre part nous savons que l’entrée de Port Philip est très délicate (le port est même parfois fermé). Nous avons deux ris dans la GV, et avec le reacher de brise nous déboulons à 20 nœuds.

La nuit dernière a encore été éprouvante. Le vent est tombé, puis nous nous sommes retrouvés au près dans 3 nœuds. Nous n’allions clairement nulle part, et cela n’avait pas été prévu par le bulletin. L’affaire nous a retardé encore 6 heures, sachant que notre arrivée était de notre point de vue déjà tardive. L’air est revenu ce matin, et depuis nous progressons bien.

Je pense que notre arrivée ce soir n’aura rien de spectaculaire, une place de 4ème n’est pas exactement jubilatoire. Cela dit, je n’oublie pas qu’il y a 10 jours nous voulions avant tout finir cette étape, et je garde aussi en tête le destin d’Ericsson et de Brasil 1, qui seraient certainement contents d’être à notre place. Il sera également agréable de retrouver la famille et les amis, et de partager nos aventures autour d’une bière ou deux. Il sera minuit (heure locale) lorsque nous arriverons au port, je ne pense pas que nous partirons alors pour une grande bringue en ville… Mais j’ai hâte de voir Melbourne, que je ne connais pas (…)

Paul Cayard (traduction JB)

- Publicité -

Movistar, un finish dans la douleur

Movistar Arrivée Melbourne
DR

Troisième derrière ABN AMRO one et two, Movistar skippé par Bouwe Bekking, est le premier plan Farr à arriver derrière les deux plans Kouyoumdjian. Donné comme l’un des favoris  au départ de Vigo, le bateau espagnol a connu bien des déboires.

Au départ de Cape Town, Movistar comptait bien se racheter après son abandon lors de la première étape. Après une option nord audacieuse au départ de Cape Town, l’équipage hispanique prenait brièvement la tête. Les deux VO 70 du team ABN AMRO, ayant pris  une option sud plus longue en distance mais plus ventée, prenaient ensuite la tête de la deuxième étape de la Volvo Race, pour ne plus la lâcher.

De son côté, le 14 janvier, Movistar rencontrait des problèmes de vérins hydrauliques (fuite), similaires à ceux connus juste auparavant par Paul Cayard et ses Pirates. Bouwe Bekking avait alors décidé de réparer à Albany, allant jusqu’à mettre de l’huile d’olive pour remplacer le précieux liquide perdu ! Les Pirates se trouvaient alors 90 milles, laissant ainsi un peu de temps à Movistar. Peu de temps, après, un vérin lâchait à nouveau. Beking déclarait : « C’est hallucinant, tu fais confiance à une entreprise de renommée mondiale et de tels problèmes surviennent !  À Melbourne, on enlèvera ces foutus vérins, on les renverra au fabricant (renvoyez la monnaie !) et on les remplacera par les notres en inox ! » Ambiance, ambiance ! La réunion technique prévue à l’escale promet d’être houleuse…

Matthieu Cotinat (source Volvo Ocean Race)

- Publicité -

Sébastien Josse dans le texte

Arrivée mellbourne
DR

Cela a été une vraie course poursuite pour arriver à rattraper votre frère siamois ?
 
Oui, une très belle course. Il a fallu travailler très dur car les gars d’ABN AMRO ONE sont partis avec un petit coup d’accordéon météo dès le 4ème jour de course, et il a fallu travailler dur pour revenir et même les dépasser un moment, à 1 500 milles avant l’arrivée. C’était une étape difficile, dans les mers du sud avec du froid, des vents de 30-35 nœuds mais un record des 24h à la clé.
 
563 milles, c’est assez inimaginable en monocoque. Qu’en pensez-vous ?
 
C’est sûr que cela ressemble plus à une journée moyenne de multicoque. 23.5noeuds, cela ne s’était jamais vu en monocoque. On s’était arrêté en 60 pieds à 19 nœuds et des poussières. Donc être 4 nœuds plus rapide que les 60 pieds Open, confirme que les VO 70 sont une nouvelle génération de monocoque et je pense qu’il y a encore le moyen d’améliorer ce record d’une dizaine de milles.
 
Quels sont les souvenirs que vous gardez de cet Océan Indien. Des bons, des mauvais ?
 
Que des bons souvenirs. Nous sommes une équipe des « jeunes » avec un âge moyen de 26 ans. On a le bateau d’entraînement du Team ABN AMRO, donc on est là pour donner notre maximum  et faire le mieux possible. Et s’il y a un résultat, tant mieux. Sinon, au niveau des sensations, avec ce record de 24h à plus de 23 nœuds, ce sont des souvenirs inimaginables, avec le bateau qui vole sur l’eau. C’était très humide mais cela a été des sensations qu’on ne retrouve sur aucun autre bateau, peut-être sur des dériveurs, sur un 5O5. Mais là, le bateau, il fait 23 m ! Sinon, mes bons souvenirs c’est la vie à bord, le sourire des équipiers quoiqu’ils fassent, même dans des conditions dures. Tout cela n’a été que des bons moments. Il y a eu des instants difficiles à cause des conditions météo, mais pas de mauvais moments.
 
Côté météo, le vent a-t-il été particulièrement fort sur cette étape ?
 
Non cela n’a pas été des conditions démentielles. 35-38 nœuds a été le maximum que nous ayons eu. Nous avons eu juste une dépression un petit peu creuse avec 35 et 40 nœuds, mais avec une mer bien formée et une bonne position par rapport à la dépression. En plus, avec ses VO 70, nous avons l’avantage d’aller vite et de rester en avance des dépressions, on ne se rapproche jamais du centre, donc la mer est toujours très maniable. Dans cette course, avec ces bateaux, on approche de la philosophie des multicoques, quand Bruno Peyron dit qu’avec Orange, il arrive à attraper le train des dépressions. Dans cette course, c’est un petit peu pareil, on arrive à rester 4 à 5 jours en avant de la dépression. Cela change la manière de naviguer.
 
Les sensations sont donc très différentes de celles que vous avez eu sur votre Open 60 pendant le dernier Vendée Globe ?
 
Oui, tout est différent. Dans la Volvo, le bateau est poussé à 100%, 24h sur 24 pendant toute une étape (entre 15 et 24 jours), avec des escales possibles pour réparer le bateau. Sur le Vendée Globe, c’est une course de 3 mois en solitaire sans escale, donc si on casse quelque chose, c’est fini. C’est donc deux philosophies, deux courses différentes. Donc des sensations différentes. La Volvo, c’est à fond, à fond tout le temps.
 
Qu’est-ce qu’il faut pour battre les deux ABN AMRO, qui ont eu un choix architectural différent des autres concurrents ?
 
Le problème, entre guillemets, de la flotte, c’est que les autres bateaux ont été construits et donc mis à l’eau très tard. Si ABN AMRO s’en sort bien, c’est aussi parce que les bateaux ont beaucoup navigué avant le départ. C’est surtout notre cas, car ABN AMRO TWO, qui est le bateau «laboratoire » du team, et a été mis à l’eau en janvier 2005. Nous aussi nous avons cassé plein de choses dans notre système de quille et dans la structure des bateaux, mais c’était longtemps avant le départ de la course. Les autres syndicats, à l’exception de Movistar, payent leur arrivée tardive dans cette course. Donc ils cassent ces pièces pendant l’épreuve et non pas avant. Je pense qu’une fois que les plans Farr des autres teams seront réparés, le niveau va revenir. Je pense qu’à partir de Rio, on va naviguer avec les mêmes potentiels de bateau. Au départ, on a navigué 5 jours à vue avec Paul Cayard, ce qui prouve que le potentiel des bateaux est très très proches, mais c’est certain que nous avons l’avantage d’avoir des  bateaux  plus fiables.
 
Donc vous restez prudents sur la suite de la course. Rien n’est joué.
 
Bien sûr qu’il ne faut pas les négliger. Surtout que les bateaux du Team ABN sont typés très puissants, très off-shore. Ces deux premières étapes sont celles qui nous correspondent le mieux avec les deux prochaines. Nos deux VO 70 ont été dessinés pour cela. Mais la Volvo finit au mois de juin, en Suède en mer du nord, après un retour en Atlantique, dans des vents sans doute un peu plus légers, qui donneront peut-être un petit avantage aux plans Farr.
 
Certains disent qu’avec les bateaux de la Volvo, la barre des 600 milles en 24h peut être atteinte ?
 
Oui. Il suffit d’avoir la bonne dépression en Mer du Nord, avec le Gulf-stream et deux trois nœuds de courant qui nous pousse, et les 600 milles en 24h sont accessibles. Pendant notre récent record, on a fait 24.8 nœuds de moyenne pendant 6 heures. Après, ce n’est que l’état de la mer qui limite la vitesse du bateau. Dès que les vagues sont trop grosses, la progression est trop saccadée. Alors que quand la mer est plate, avec 25-30 nœuds de vent, et le bon d’angle d’attaque, le bateau vole au-dessus de l’eau et cela suffit pour aller vite. Donc, dans le Pacifique et dans l’Atlantique Nord, je pense que ce sont les deux endroits du globe, où le record des 600 milles par jour est possible.
 
 
Sinon, pour conclure, pas trop fatigué ?
 
Non. C’est l’avantage des courses en équipage. Nous avons des roulements, avec des chefs de quart qui sont là pour assumer la marche du bateau pendant leur quart. Mais en tant que skipper, je reste un peu sur le mode « Vendée Globe », c’est à dire en alerte 24h/24h. Dès que le bateau s’arrête ou quand il se passe quelque chose que je trouve bizarre, je vais voir sur le pont et quand je suis à l’intérieur, je suis sans arrêt entrain de regarder les cadrans. Avec le navigateur Simon Fisher, nous avons toutes les responsabilités des changements de voile et de la tactique, donc on ne peut jamais être complètement « Off ». Notre équipage fonctionne très bien, avec beaucoup d’enthousiasme, chacun étant convaincu d’avoir une opportunité extraordinaire à saisir. Nous étions 10 au départ de Vigo, le 12 novembre dernier et se seront les mêmes qui prendront le départ de la prochaine étape. En plus tout le monde est en pleine forme. Je pense que cela tient beaucoup à notre façon de naviguer qui est assez décontractée, sans à coup, sans pression particulière, fun et toujours enthousiaste.

Source ABN AMRO

- Publicité -
- Publicité -