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Groupama à 1000 milles de l’arrivée

groupama
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Mobilisés sur le front de la météo en approche du Cap Vert la tête de flotte des Imoca était plongée dans une insondable perplexité.  A l’Est ( Foncia, Cheminées Poujoulat) le vent promis faisait sa coquette. Empannages en zig-zags et pointes d’agacements des bords respectifs. Même son de cloche chez les « centristes » en route « Sud » comme Bel et Gitana Eighty.
Les centristes « canal historique » comme Ecover III et Safran se marquaient à la culotte. Seul à l’Ouest Monsieur Jean et (VM Matériaux)  fidèle à ses principes  (« Si tu sais pas quoi faire, ben fais de l’Ouest), était en train de mettre un beau bazar dans les esprits. Et s’ils ( Le Cam Morvan)  franchissait les premiers les parapets du Pot au Noir ? Generali et Roxy, qui n’ont plus rien à perdre, sont en train suivrent les traces du maître. Tous les équipages contactés pensent « que d’ici 72 heures » on y verra plus clair. Pour l’instant ça tâtonne affreusement et on lit l’avenir dans des vessies de porc. Ecover III  (mais quid de sa fuite d’huile moteur signalée ce matin)  contrôle. Jusqu’au moment où le coup de pétard va partir. Chez les Orma? Que dire. Que les hommes de Groupama 2 sont en train de mettre un gros nœud rose à leur bateau vert et blanc :
1000 milles pour rallier le but. Gitana 11 a fait un joli boulot cette nuit. En Multi 50 pieds Crêpes Whaou ! déroule. En Class 40 il faut souligner le coup des gars Vittet –Chabagny. Atao Audio System déloge (momentanément ?)  Telecom Italia. 

IMOCA « La meilleure route ? On la connaîtra a Salvador. » Kito de Pavant (Groupe Bel)
Hier au soir, on pensait avoir un début de réponse aujourd’hui. Qui de l’Ouest, de l’Est ou du centre avait trouvé la bonne veine et en aurait. En fait, le suspense reste entier et les échos du large rivalisent de manque de clarté, forcément. Apparemment le verdict tomberait désormais dans les 48 heures. Les variations de vent, de 20 à 30 degrés, compliquent la stratégie de route difficile à établir dans de telles conditions. En plus, il paraît que les fichiers météo ne sont pas fiables. Bref, c’est compliqué et dans le groupe du centre (Ecover, Safran, Groupe Bel, Gitana Eighty) on se guette du coin de l’œil, sans oublier de jeter un cil à l’ouest, vers VM Matériaux, puis à l’est, vers Cheminées Poujoulat et Foncia. «On regarde tout le monde autour avec inquiétude. Ce n’est pas rassurant de voir des bateaux dans tous les sens… D’autant plus que nous on est au centre, et si c’est comme en politique, ça ne marchera jamais ! » ambiance résumée par Charles Caudrelier, le complice de Marc Guillemot sur Safran. Ils en disent peu, parce qu’ils ne savent pas, ou ne veulent pas ? « Sérieusement, c’est très difficile de faire un bilan, je pense que personne n’a encore de solution aujourd’hui » poursuit Caudrelier. Plus philosophe, Loïck Peyron (Gitana Eigthy) pourrait bien mettre tout le monde d’accord : « Je ne sais pas si chacun n’échangerait finalement pas sa place avec l’autre, l’herbe est toujours plus verte ailleurs… ». On laissera la conclusion, pleine de sagesse à Kito de Pavant : «Ce n’est pas écrit. La meilleure route, on la connaîtra à l’arrivée à Salvador ».

ORMA. Groupama à Salvador mercredi
Groupama 2, sorti du Pot au Noir dans l’après-midi, s’était ouvert en grand la porte et allongeait la foulée ( 21 milles sur l’instantané de 12 heures). C’est Stève Ravussin qui s’y est collé ce midi pour venir nous donner des nouvelles : « Dans 24 heures on sera définitivement sorti, peut être aurons nous encore quelques grains. Après ça peut aller assez vite avec des vents de travers. Là, on est à 20/25 nœuds », a raconté le Vaudois.  Banque Poulaire, ce matin, n’était pas dans on son assiette, coincé dans le Pot au Noir et visiblement Gitana 11 était en train « de couper le fromage en deux ». C’est ce qu’est venu confirmer dans l’après-midi Yann Guichard : « On a joué un petit coup qui a fonctionné puisque le Pot au noir était plutôt développé. Plus on sort à l’Est, plus on a un angle ouvert pour descendre vers Bahia. On savait pas vraiment où on allait, mais la porte s’est ouverte. On voit  le bout, on est au près à 20  noeuds de moyenne. Ça va accélérer ce soir on devrait être sorti d’affaire. » 
On comprend mieux le désappointement de Pascal Bidégorry, d’une belle humeur maussade car ce dernier voit la place de deuxième filer gentiment. On devrait, dès demain midi, être fixé sur l’ETA de Groupama 2. Dans la nuit « de mardi à mercredi » selon Stève. Un poil optimiste le Stève ?  Mettons ça sur le compte d’en finir.

50 pieds : Crêpes Whaou! hors catégorie
Près de 1000 milles séparent le premier de la flotte des 50 pieds (Crêpes Whaou) du dernier (DZ energy.com), ‘étalée’ entre le nord des Canaries et les îles du Cap Vert. Inutile, dès lors, de préciser que Crêpes Whaou ! ne court pas dans la même catégorie que les autres. Laiterie de Saint Malo aurait bien voulu lui aussi ‘bouffer’ tous les Imoca, mais il a bien fallu qu’il revoit ses objectifs à la baisse après un dimanche calamiteux, Croisières A. Caseneuve venant même menacer sa position de deuxième. Sale dimanche aussi pour Négocéane et Victorinox. La faute à la météo qui ne fait pas ce qu’elle dit, aux fichiers plutôt, peu ou pas fiables d’après nos marins, toutes séries confondues. Bref, la descente vers le Cap Vert est dure, dure pour ceux qui ont passé les Canaries, ce qui n’est pas encore le cas de Victorinox ou de DZ Energy.com

CLASS 40 :  Vers la prise de pouvoir d’Atao Audio System? 
Le combat s’annonce passionnant entre les bateaux positionnés à l’Ouest (par exemple Vecteur Plus-Groupe Moniteur), mais tombés dans une molle. Puis ceux du centre ( Telecom Italia, pour ne citer que lui ) et celui qui s’est fixé délibérément à l’Est : Groupe Partouche ( Coatnoan-Lebas). Qui sortira des Canaries avec le meilleur angle au vent ? Si on s’en tient aux propos d’Erwan Le Roux ( Chocolats Monbana) : « Là on est sur une position médiane, mais je pense qu’ATAO, qui a pris l’Est a des chances d’être en tête du classement ce soir. En fait au départ on voulait prendre le même chemin qu’eux, mais on n’a jamais réussi ! », rappelait le co-skipper de Damien Grimont.  A 16 heures Vittet et Chabagny avait pris le commandement de la flotte ( Telecom Italia n’était pas localisé) . A noter l’abandon de FujiFilm, des Anglais Alex Benett et Ifor Pedley, «sur problème d’alternateur ». C’était en tout cas la teneur du message adressé par eux et reçu par le PC Course sur les coups de 12H30.   Joints enfin par le PC, après plusieurs tentatives infructueuses, le bord de Thirard ( 17 ème) a pensé qu’on le boudait. Le figariste Eric Defert est venu dire son contentement : «  Ça va mieux il fait beau, on a du vent d’Est / Nord Est à 20 noeuds ca permet de bien avancer. D’ici 24 heures, on aura plus de vent dans l’Est mais à long terme faut pas traîner, y a une dépression dans notre Sud. On est bien là où on est mais il va falloir se recaler pour passer le Cap Vert. On a fait des réparations de voile, ce qui a chamboulé les quarts donc on est un peu fatigués, mais comme ça avance bien on oublie assez vite», a conclut Defert. Pour Tanguy de Lamotte  (Novedia SET-Environnement) : «  Ça risque d’être dur dans les prochaines 48 heures pour les mecs qui sont placés dans l’Ouest.»  Christophe Lebas (Groupe Partouche) a écrit un petit mot sur les coups de 15 heures :  "La suite pas limpide : 16 nœuds  de vent et une mer bizarre-bizarre."

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Paprec Virbac II mène le jeu

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C’est la fête à Ibiza
Après un départ chargé d’émotion qui a semble t-il laissé des souvenirs tenaces chez les skippers de la Barcelona World Race, la première nuit en mer s’est passée sans encombre à bord des 60 pieds. Certes, les équipages ont du se mettre dans le bain de la course, commencer à s’organiser et à prendre quelques automatismes sur le pont. La météo ne leur en a pas laissé le choix. Ils ont d’abord tiré des bords pour atteindre dimanche en fin d’après midi la bouée de Sitges, puis ont du s’adapter aux vents instables, changer de voiles d’avant et prendre une première option tactique : rester à proximité des côtes espagnoles ou s’engager à l’Est d’Ibiza, une décision délicate à prendre, comme le confiait Guillermo Altadill à bord d’Estrella Damm : « les vents légers et oscillants nous ont obligé à beaucoup travailler sur le pont Jonathan et moi. Nous avons laissé Ibiza à tribord. ce n’était pas dans nos plans, mais les conditions météo n’étaient pas conformes à celles annoncées ».
Même écho dans la bouche de Vincent Riou (PRB) : « les prévisions ne sont pas super fiables. Depuis le petit matin, nous barrons beaucoup avec Sébastien, car les conditions sont changeantes. Nous sommes bord à bord avec Estrella Damm et c’est très motivant, cela permet d’affûter ses réglages et sa vitesse ». Lundi, ces deux bateaux naviguaient à vue, accompagnés et plus tard distancés par Paprec-Virbac 2. Jean Pierre Dick était d’ailleurs de fort bonne humeur, ravi de ces conditions typiquement méditerranéennes et de sa place parmi les leaders.
Incertitude pour les prochaines heures
A l’est de ce trio de tête, Hugo Boss et Temenos II restent au contact avec seulement une dizaine de milles de retard. Et pour le moment, c’est bien « le groupe de Baléares » qui sort gagnant de ces premières 24 heures de course. Au près, dans 6 à 8 nouds de sud-ouest environ, leur vitesse instantanée est proche de celle du vent, alors que les partisans de la côte affichent péniblement 1,4 noeuds au compteur. « Nous sommes en retard sur les bateaux de tête car nous naviguons pratiquement sur une mer d’huile, sans vent. On se bat pour avancer vers Gibraltar mais ce n’est pas facile ! » confirmait Jean Luc Nélias à bord de Veolia Environnement. Tout proche du bateau rouge, Delta Dore subissait le même sort, de même que Mutua Madrileña. Rien de bien dramatique, d’autant que la nuit et la journée prochaine sont toujours chargées d’incertitudes en ce qui concerne la météo. « Personne ne peut être certain à 100% de ce qui va se passer dans les heures qui viennent »  prévenait Jonathan McKee.  Ce soir, seul Educacion Sin Fronteras commençait à être distancé, 91 milles dans le tableau arrière des leaders. Mais ces écarts restent encore maigres à l’échelle d’un tour du monde et n’entamaient nullement le moral d’Albert Bargués et de Servane Escoffier, bien décidés à prendre leurs marques en douceur.

Servane Escoffier, Education Sin Fronteras : « Tout va bien à bord. La première nuit a été superbe. Nous n’avons pas de vent et ne faisons que manoeuvrer. Le vent est instable et variable. Nous passons du gennaker au génois sans cesse. Nous n’avons pas beaucoup avancé. On fait route au Sud. On prend petit à petit notre rythme. Après l’émotion que l’on a ressenti en quittant le ponton, place à la grande aventure ! »
Vincent Riou, PRB : « On s’est mis dans le match tout de suite pour vite oublier l’émotion du départ. On s’est fait plaisir et on a tenté d’oublier très vite cette coupure avec la terre. La première nuit s’est bien passée avec des vents réguliers jusqu’au lever du jour, ce qui nous a permis de dormir la moitié de la nuit chacun. Depuis ce matin, les conditions sont changeantes. On navigue avec des vents de Sud Ouest qui ne nous permettent pas de naviguer sur la route directe mais pas loin. »
Jean-Pierre Dick, Paprec-Virbac 2 :«  La première nuit s’est bien passée. Nous avons des conditions sympa.c’est la Méditerranée. Nous avons choisi de passer à l’Est d’Ibiza, mais la décision n’a pas été simple à prendre. Ce matin, nous sommes retrouvés à côté d’Estrella Damm et avons vu le port et les immeubles d’Ibiza. Qu’est-ce que c’est beau la Méditerranée !! Damian est sur le pont car nous venons de changer de voiles. Ca a été un peu agité toute la nuit, avec en plus toute l’émotion du départ à évacuer. Nous devons prendre notre rythme. Une chose est certaine : nous ne voulons pas perdre le contact avec la tête de la course.»

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Mike Golding prend la tête des monocoques

ecover 07 TJV
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Marc Guillemot et Charles Caudrelier (Safran) vont pouvoir souffler un peu après six jours sous haute tension. « Ce n’est pas facile de rester toujours devant et de contrôler, explique Bruno Dubois (Ecover III). On est tous dans un mouchoir de poche mais ce qui m’inquiète, ce sont les extrêmes. VM matériaux à l’ouest et surtout Foncia à la côte. Je pense que Foncia a plus de pression là-bas, avec un meilleur angle. C’était l’option n° 1 que nous devions prendre après les Canaries, mais finalement nous sommes restés avec le gros des troupes pour pouvoir mieux se comparer en vitesse. Hier, on a croisé 50 mètres devant Groupe Bel. De toutes les façons, cela fait plus de 30 heures qu’on navigue à vue l’un de l’autre ». Alors Michel Desjoyeaux et Manuel Le Borgne (Foncia) en tête au prochain classement ? Les jeux sont ouverts, mais ils sont loin d’être refermés. Pour penser à la victoire, il faut d’abord sortir en tête du Pot au Noir. D’ici là, rien ne sera vraiment joué !

Justement, comment va se dérouler aujourd’hui dimanche le passage du Pot au Noir pour Franck Cammas et Stève Ravussin (Groupama 2) ? De la réponse à cette question dépend sans aucun doute « l’heure » de la première arrivée à Bahia. « On est sous un gros grain, sous 2 ris et rien devant. On peut dire qu’on est en plein dedans et que c’est la M… ». La communication se coupe et on imagine Groupama sous une pluie lourde, dans la nuit rendue encore plus noire par ce nuage. Derrière, le match a été relancé entre Gitana 11 (Lemonchois/Guichard) et Banque Populaire (Bidégorry/Ravussin) après l’escale express de ce dernier hier  sur l’île de Sal. Seulement dix milles les séparent. Les étraves vont fumer jusqu’à Bahia et Groupama 2 doit être bien heureux de posséder aujourd’hui un bon matelas de 260 milles d’avance.

Déjà qu’il a une tendance naturelle au grand bonheur, la vie doit être belle pour l’italien Giovanni Soldini (Télécom Italia) qui étrenne sur cette Jacques Vabre son nouveau bateau construit avec rapidité et efficacité ce printemps par le chantier Naval Robert Nautisme de Lorient. Chocolats Monbana (Grimont/Le Roux), deuxième, vient du même chantier. « Il sait faire marcher un bateau l’italien…, c’est sûr qu’il va vite et depuis le départ on a eu des conditions vraiment favorables aux bateaux légers. Alors on s’accroche, on n’a pas dit notre dernier mot. Là, on est du bon côté de la dorsale, avec 8 à 10 nœuds de nord-est ». Pour eux, les Canaries, ce sera demain dans la mâtinée.

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Top départ de Barcelone, PRB prend les devants

Depart de la Barcelon World Race 2007
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PRB prend les devants
A 13h00, le départ est donné dans un vent de sud de 8 noeuds, propulsant les concurrents sous grand-voile haute et gennaker, vers la première marque d’un parcours côtier de 30 milles le long des côtes catalanes. PRB, qui décide de se démarquer en envoyant son spi asymétrique, doit littéralement forcer son passage à travers les bateaux spectateurs pour chercher du vent frais au large. Pari gagné. Quelques minutes plus tard, le duo pointe en tête à la bouée de dégagement et applique à la lettre la stratégie qu’il s’était fixée avant de partir. «Il va falloir entrer dans la course rapidement et être à bloc. Le vent, faible au départ, va se renforcer progressivement, donc, il faudra être devant tout de suite» confiait Riou sur les pontons. De fait, après 10 milles de course (bouée Sierra), le bateau orange jouait toujours les éclaireurs, un demi-mille devant Delta Dore, Estrella Damm, Veolia Environnement et Paprec Virbac 2. Il leur restait encore une vingtaine de milles de près avant d’atteindre en fin d’après-midi la bouée de Sitges (à laisser à bâbord), dernière marque du parcours côtier.

519 milles en direction de Gibraltar
La première ‘portion’ de ce tour du monde sans escale va emmener les duos vers Gibraltar (porte 1), soit 519 milles à travers la Méditerranée où il faudra peut-être jouer avec les incertitudes de la météo. Pour l’heure, les prévisions sont favorables puisqu’une bonne partie de cette traversée devrait se faire au portant, dans un vent modéré se renforçant progressivement à l’approche des «colonnes d’Hercule». Dimanche en fin de journée, le vent était attendu à l’ouest, puis au nord dans la nuit (10 à 12 nouds), permettant aux équipages d’ouvrir les voiles et d’allonger la foulée en direction de la mer d’Alboran (partie ouest de la Méditerranée). La journée de lundi s’annonce plus incertaine quant à la force du vent. Mais le nord-est devrait ensuite fraîchir pour permettre un passage de Gibraltar sous spi entre mardi et mercredi.

A 16h15 locales, PRB menait toujours la flotte en direction de la dernière marque du côtier située au large de Sitges.

Second passage de ligne de départ (porte) :
1. PRB à 13:48:06
2. Delta Dore 13:54:44
3. Estrella Damm 13:56:00
4. Mutua Madrilena 13:56:08
5. Veolia Environnement 13:57:09
6. Paprec Virbac 2 13:57:56
7. Temenos 13:59:49
8. Hugo Boss 14:00:24
9. Educacion sin Fronteras 14:06:2

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Le point sur la transat

Groupama 2 qualification Route du Rhum
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Une manœuvre ratée, un empannage chaotique, un spi qui tombe à l’eau et c’est « 8-10 milles » dans la vue. Quand les cinq premiers se tiennent en moins de quarante milles, la moindre erreur se paye comptant. C’est ce qu’est venu dire Marc Guillemot ce midi à la vacation. Safran a abandonné son leadership au profit d’Ecover III après sept jours d’intense domination. La tête de flotte sera au Cap Vert demain matin. Quel est le tableau à un peu moins de la moitié de la course ? Les centristes, appelons-les comme ça  (Safran, Gitana Eighty, Ecover III, Groupe Bel) sont dans une position de contrôle. Une option pleine de sagesse et pas tenus « d’optionner », comme on dit.  En résumé : des petites craintes, certes, mais pas de peur pour le moment. Une option médiane qui permet de juger s’il y a ou non  rétrécissement de la perspective à l’amorce du Pot-au-Noir. Les options, disons les plus radicales -encore que le mot soit un peu fort- ont été initiées par les grands maîtres de Port-La-Forêt plus connus sous leur noms de scène,  Michel « Montaigne »  Desjoyeaux ( Foncia)  et  Jean « Racine » Le Cam (VM Matériaux) : l’un à l’Est et l’autre à l’Ouest.  Tous les deux n’ont qu’une idée en tête : sortir du Pot au Noir avec le meilleur angle au vent. Il faudra attendre encore 48 heures pour connaître la vraie teneur de l’œuvre. Hé-hé, si œuvre il y a car, côté Est à 16 heures (Foncia-Cheminées Poujoulat) le vent avait croisé les bras et refusait de respirer. Mais il devrait  revenir vers le Nord cette nuit et là : taïau-taïau-taïau !  Tandis que sur la scène opposée, VM Matériaux et Brit Air avaient de l’air en fin de journée. Mais demain ?  C’est un vraiment truc à se bouffer les ongles, cette Jacques Vabre.

Côté Orma, disons que Groupama 2, qui avait passé une nuit assez agitée,  file « plein pétrole », comme on dit dans le vélo, vers Salvador.
Gitana 11 et Banque Populaire ont choisi des routes différentes. Banque Pop (pas localisé à 16 heures) sur une route similaire à celle de Groupama 2 alors que Gitana 11 privilégie l’Est pour aller chercher ce « reaching » à la sortie du Pot-au-Noir, l’allure qui lui est la plus favorable. Le combat pour les places 2 et 3 s’annonce terrible. Chez les Multis 50, pieds Crêpes Whaou ! se rationne et, par conséquent pour ne pas taper dans les vivres,  allonge la foulée. Au Cap Vert  demain en fin de journée selon le duo Escoffier-Fauconnier. Enfin en Class40, les premiers sont en approche des Canaries demain. Telecom Italia toujours devant sur l’ortho.

IMOCA : Demain au Cap Vert
Le passage de la tête de flotte de la classe IMOCA est prévu demain dans la matinée aux îles du Cap Vert. L’entrée dans le Pot-au-Noir est programmée pour le lendemain soir, soit dans la nuit de mardi à mercredi. Deux points clefs qui accaparent déjà toute l’attention des équipages.

A la vue des trajectoires, il semble bien que les monocoques s’apprêtent à passer, comme les multicoques, entre l’archipel du Cap Vert et le continent. Une certitude pour Foncia (Desjoyeaux/ Le Borgne) ou Cheminées Poujoulat (Stamm/Cariou), qui vont tous deux exploiter à fond leur option à terre, prise dès la sortie des Canaries. C’est moins évident pour VM Matériaux (Le Cam/Morvan), résolument placé à l’ouest de la flotte. Bien calés en milieu de flotte, Ecover III, Groupe Bel, Gitana Eighty et Safran vont continuer à jouer avec les bascules de l’alizé, avec en ligne de mire le Pot au Noir et surtout l’endroit le plus favorable pour y entrer et donc, en sortir. Parce que, si l’on en croit Marc Guillemot (Safran) : « Celui qui en ressort en premier, plus à l’Est et avec un bateau qui marche peut envisager l’avenir avec sérénité ».
Au classement de 16 heures, Ecover gardait la tête, talonné par Groupe Bel (3,3 milles). Et c’est VM Matériaux qui alignait les plus belles vitesses sur ce qui pourrait bien se révéler la meilleure route.

ORMA. Groupama 2 à Salvador dans la nuit de mardi à mercredi.  
« C’était chaud cette nuit. Le vent est monté dans un grain à 35 nœuds. On a fait quatre heures sous un ris seul à 80 ° du vent. Au moment où je parle, on est en plein dans l’activité orageuse. On slalome dans une mer assez croisée. On est un peu dans un shaker sur une mer désordonnée. Bon, le point positif, c’est qu’on n’est pas tombé dans une molle »,  a conclu Franck Cammas pas mécontent du boulot effectué mais reconnaissait toutefois que « la nuit avait été très sport ».
Le bord de Banque de Populaire a été joint dans la foulée. Pascal Bidégorry est revenu sur son « pit stop » à Sal : «  Les mecs (du team Banque Pop’) ont fait un sacré boulot et ça fait vraiment plaisir de faire enfin du bateau car depuis les Canaries ont n’a pas arrêté de bricoler », a raconté le skipper de Banque Populaire.

Bidégorry est revenu ensuite sur les routes différentes empruntées par Banque Populaire et Gitana 11 à l’amorce du Pot-au-Noir : « C’est bien, ça  veut dire qu’il y a encore du suspense. On sait que Gitana 11 est en train de chercher le meilleur angle pour foncer au reaching et à cette allure-là on sait que leur bateau est plus rapide que nous. De toutes les façons jusqu’au bout ça va être une descente vers le Brésil, au reaching…. Pour le moment ça va vite, ça glisse », expliquait Bidégorry à la mi-journée qui estimait son entrée dans la Pot-au-Noir en début de nuit prochaine : « Pour le moment on a toujours du vent mais on a prévu de rentrer le gennaker », a dit le Basque qui avait retrouvé tout son allant. Sopra, à la mi journée, avait un débours de 550 milles. Quant à Brossard, ce soir, il accusait 580 milles de retard sur le duo Cammas-Ravussin.

50 pieds Multi. Crêpes Whaou au Cap Vert demain fin de journée
Ils filent loin devant toute la flotte des 50 pieds et devant tous les 60 pieds IMOCA sauf un, les marins de Crêpes Whaou !. « Pleine balle, 20 nœuds, sous génak, on avale les milles en route directe sur le Cap Vert qu’on atteindra lundi. On commence à regarder du côté du Pot-au-Noir. » Crêpes Whaou est à l’ouest de la route, Laiterie de Saint Malo, son poursuivant (à 240 milles) a choisi le camp des côtes africaines et continue à perdre du terrain. Derrière, toujours silencieuses à la vacation, les Caseneuve mère et fille, elles aussi à l’ouest, se rapprochent inexorablement des Malouins. A 16 heures, Croisières A Caseneuve était pointé 63 milles derrière Laiterie de Saint-Malo et leur moyenne lors des dernières 24 heures était quasiment similaire à celle de Crêpes Whaou. D’accord, les deux bateaux ne naviguent pas dans les mêmes conditions, mais quand même… Négocéane  se traîne un peu et, du coup, NIM Intérim Management lui colle au train. Sur Victorinox, le duo franco-suisse se réjouit d’avoir trouvé de l’air.

Class40 : Telecom Italia  maîtrise
La quasi totalité de la flotte Class40 a maintenant dépassé Madère. Si la majorité des équipages a choisi de passer au vent de l’archipel, trois bateaux ont préféré laisser les îles à l’ouest. Une option payante au classement, notamment pour Sidaction dorénavant deuxième derrière l’indétrônable tandem de Telecom Italia. Les 30 duos font maintenant route vers les Canaries – que les premiers atteindront demain – dans des conditions particulièrement instables et chacun d’entre eux se positionne pour négocier au mieux les îles Espagnoles.

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Les leaders gardent le contrôle

safran
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Marc Guillemot et Charles Caudrelier (Safran) n’ont rien lâché face à une bande organisée qui espérait bien lui passer sur le corps. Hier après-midi, juste avant de se faufiler au milieu de l’archipel des Canaries, ils possédaient 16 milles d’avance. Ce matin, alors que les îles sont déjà loin dans le sillage, le compteur affiche un joli 17 milles. « On descend pleine balle avec 15 nœuds de nord-est. En théorie, la route est facile, mais  avec eux derrière, cela ne peut pas l’être ». Marc Guillemot, en vieux routier de la chose maritime, sait que les attaques vont continuer à fuser de toutes parts. Ce groupe de quatre, mené par Gitana Eighty (Peyron/Le Vaillant), se tient en 5 milles. Autant dire que la motivation est à son top.
 
Du côté du bateau vert, Franck Cammas et Stève Ravussin (Groupama 2) ne déplorent qu’une attaque en règle des poissons volants, avec « port du casque obligatoire ». Ce carnage, Banque Populaire (Bidégorry/Ravussin) cherche à l’éviter en passant apparemment dans l’ouest des îles du Cap Vert. Une option du basque pour essayer de recoller au basque du leader ? Affaire à suivre alors que Sopra Groupe (Koch/Gendron) naviguent au ras des côtes pour essayer de quitter en fin cette 5ème place synonyme de dernière.
 
Cette nuit, Franck-Yves Escoffier et Karine Fauconnier (Crêpes Whaou !) sont allés se divertir en montant en tête de mât pour prévenir une avarie future. Pour se faire, ils se sont réfugiés dans une baie de l’île de Fuerteventura. Ils ont quand même laissé 60 milles dans l’affaire, pour la plus grande joie de Laiteries de Saint-Malo (Erussard/Dahirel), brillant deuxième depuis la sortie de la Manche.
 
Télécom Italia (Soldini/D’Ali) n’est plus qu’à 63 milles de Madère. Avec 11 à 12 nœuds de vent de sud-est, le plan Guillaume Verdier (architecte de Safran et Groupe Bel) continue de dévoiler son joli potentiel, forcément parfaitement mené par Giovanni Soldini, le « Parlier » italien, et Pietro d’Ali, yachtman distingué habitué à naviguer sur les plus belles unités de régate. Cette nuit, eux aussi n’ont pas lâché le moindre mille, ils en ont même gagné deux. Cela ne semble rien, mais c’est cependant énorme en terme d’engagement physique et mental !

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Avarie de safran sur Banque Populaire : stop au Cap Vert !

Banque Populaire IV
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Yvan Ravussin, qui dirige un chantier de composite en Suisse, s’est attelé immédiatement à une réparation de fortune. Malheureusement pour les deux hommes, vendredi après-midi, un nouveau choc avec un autre poisson a définitivement scellé le sort de l’appendice déjà endommagé. « Ce second choc a arraché le safran, poursuit le skipper du trimaran bleu. C’est la collerette qui s’est arraché et le safran ne tient plus que par les bouts de ficelle qu’Yvan avait installés pour la première réparation. On est donc obligés de s’arrêter, il est impossible et trop dangereux de poursuivre ainsi. Je n’ai aucune idée du temps que cela va prendre. Il ne suffit pas de changer de safran. Il faut refaire une stratification, un corniérage carbone. On prendra le temps qu’il faut pour réparer afin que ça tienne jusqu’au Brésil. Je suis très déçu évidemment, ce n’est vraiment pas de chance. Taper un poisson une fois, passe encore. Mais deux fois de suite, vraiment… Le premier, je l’ai à peine aperçu, mais le second, je l’ai bien vu, c’était une sorte d’énorme poisson-lune de 200 kg. »

Quatre membres de l’équipe technique du team Banque Populaire sont arrivés à Sal. Ewen Le Clech, Ollivier Bordeau, Philibert Chenais et Fred Gastinel vont tout mettre en œuvre pour réparer au plus vite cette avarie. Au dernier pointage de 7h30, Banque Populaire IV se trouvait à environ 70 milles de Sal et progressait à plus de 16 nœuds. Pascal Bidégorry et Yvan Ravussin devraient donc s’arrêter aux alentours de midi aujourd’hui.

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Idec baptisé, Joyon en stand-by !

Idec
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Le grand navigateur qu’était Loïc Caradec n’aurait pas renié ce baptême du grand trimaran rouge IDEC, ce samedi 10 novembre, à l’extrémité du môle qui porte son nom à La Trinité-sur-Mer. C’est cet endroit, le port d’attache du bateau, qu’a choisi Francis Joyon pour organiser la traditionnelle cérémonie de baptême du trimaran IDEC. Sobre et sans inutiles flonflons, à l’image de l’homme et de son bateau qui s’apprêtent à défier le record autour du monde en solitaire.
 Entouré de sa famille, de ses amis et de Patrice Lafargue, le Président du Groupe IDEC, l’homme fidèle qui rend l’aventure possible. Celui qui n’a pas baissé les bras après ce jour funeste où le premier IDEC se brisa sur la pointe de Penmarc’h. L’aventure continue donc avec ce nouveau trimaran de près de 30 mètres. Avec lui, Francis Joyon pense pouvoir tutoyer la barre des 70 jours, en tous cas reprendre à Ellen MacArthur « son » record planétaire. Le tout à bord d’un bateau « propre », respectueux à 100% de l’environnement et qui n’utilisera par exemple aucune énergie fossile et pas le moindre moteur.

Stand-by enclenché
 On retiendra enfin de ce sympathique moment, qu’il était probablement une des toutes dernières occasions d’admirer au port les lignes puissantes du grand bateau rouge avant son départ autour du monde. Car les choses « sérieuses »  sont déjà à l’ordre du jour pour Francis Joyon. Le stand-by a débuté, à l’affût de la meilleure fenêtre météo pour aller couper la ligne de départ à la sortie du goulet de Brest et enclencher les chronomètres. Jean-Yves Bernot, le routeur d’IDEC, fait déjà tourner ses modèles. Même si le secret sera gardé jusqu’au dernier moment, la tentative pourrait fort bien débuter dans les jours qui viennent. Un joli hasard serait qu’il y ait une fenêtre exploitable le 22 novembre… Rien n’est moins sûr évidemment, mais ce serait un sympathique clin d’œil à l’histoire : c’est en s’élançant déjà un 22 novembre, voilà quatre ans, que Francis Joyon a inventé cette façon de tourner autour de la planète contre la montre, en multicoque et sans escale.

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Dimanche grand départ de la Barcelona World race

Barcelona world race
DR

Derniers instants à terre
On comprend dès lors pourquoi les veilles de départ de tour du monde ont une saveur particulière. Tandis que les pontons du vieux port s’animent en ce week-end espagnol, que les équipes techniques s’affairent autour des machines, que les derniers sacs trouvent leur place dans les sommaires aménagements des 60 pieds, les skippers, eux, continuent de répondre aux sollicitations des journalistes et des partenaires, tout en préparant leur stratégie pour les premiers milles de course. Il faut penser aux derniers détails, ne pas « oublier l’huile d’olive », débarquer des voiles à la dernière minute pour alléger le bateau, comme nous le confie Guillermo Altadill (Estrella Damm), finir d’emballer les produits frais (Delta Dore), et surtout, garder un peu de temps pour soi et pour les siens.

« Ma famille vient visiter le bateau pour la première fois, confie Albert Bargués (Educacion Sin Fronteras), et après, je disparais ! ». Sidney Gavignet (Delta Dore), suivi comme son ombre par ses deux filles, évoque la frustration de ces (maigres) ultimes moments passés en famille. « On entre doucement dans notre coquille, on quitte peu à peu le monde des terriens » prévient Michèle Paret (Temenos II). Servane Escoffier (Educacion Sin Fronteras), aspire elle aussi à passer ces derniers instants à terre avec le siens et à prendre un peu de repos : « cela fait deux nuits que je ne dors pas. Je pense à trop de choses : est-ce que je n’ai rien oublié, est-ce que tout est OK à bord, est-ce que je vais être capable ? ». A bord de PRB, Vincent Riou, entre deux interviews, affiche une certaine sérénité. « La journée est bien remplie mais on aura tout le temps de penser à la course une fois sur l’eau. D’autant que ce ne sera pas la kermesse ». Autrement dit, les conditions de navigation seront excellentes sur le plan d’eau pour le départ de cette première Barcelona World Race.

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Le point sur la Transat

Michel Desjoyeaux avec Emmanuel Le Borgne
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Plus que jamais le combat des premiers monocoques de tête tient de la régate atlantique. Sept bateaux sont ramassés en 47 milles.  Les quatre premiers se tiennent en quatre milles alors qu’il reste 2 600 milles à parcourir. Brit Air (8ème) a recollé par l’Ouest : joli coup. Groupe Bel renifle Safran. Mais la polissonnerie du jour est à mettre de Michel Desjoyeaux et Emmanuel Le Borgne (Foncia). Les deux gars sont allés vers l’Est chercher du vent qui pourrait revenir vers le Nord et tournerait Est.  Faut voir quand même. Un coup à l’ancienne mais qui pour le moment écarte Foncia de la route directe d’où sa rétrogradation au général (5ème).
 
 Mich’ et Manu sont à l’attaque. On leur demandait s’ils étaient crevés, tout ça, épuisés, enfin bref on prenait de leurs nouvelles. Et qu’est ce qui dit le Michel ? Que tout va bien, qu’ils dorment comme dans anges dans une couette en plumes d’oie. Insurpassable sur l’eau comme en intox, le Mich’ Desj’.  On dit bravo. Alors ça peut payer ou pas, ce coup ? Disons que si le vent rentre, Foncia va le toucher avant les quadruplés : Safran, Groupe Bel, Ecover, Gitana Eigthy. On verra demain si Foncia a croisé devant ou pas. Safran ne bouge pas une oreille pour l’instant. Y a trop rien à tenter et ça serait un peu sot de tout foutre en l’air. Alors Safran, suivi des triplés, fait simple : il descend, mais ça sent quand même le brûlé car les gars de Bel sont remontés comme des ressorts de montre. Ca va se jouer à la vitesse.
 En Orma,  Groupama 2 (544 milles en  24 heures !) avait encore creusé l’écart qui se portait à 16 heures à 300 milles sur Gitana 11.  Groupama 2 rentrait dans le Pot au Noir « étalé et épais » selon Stève,  sur le coup de 17 heures, heure de Paris, selon les infos recueillies du bord. On verra demain midi si tout cela ressemble à une fière marche en avant vers Salvador, marche d’autant plus vraie que Banque Populaire est en escale technique à Sal depuis le tout début d’après-midi. Les travaux des professeurs Cammas et Ravussin, sauf avaries, pourraient être alors publiés dans la nuit de mardi à mercredi, au mieux selon Jean Maurel Directeur de Course. Cela dit nous sommes encore loin du but mais disons que la chose prend une tournure favorable pour Groupama 2.
  
Du côté des Multis 50 Crêpes Whaou ! fanfaronne et fait le beau. Son objectif était de passer la flotte Imoca.  C’est fait : à 16 heures le trimaran avait deux milles d’avance sur Safran. Les premiers Class 4O ont passé Madère. Seront en approche des Canaries demain. Des options vont alors se dessiner. On s’en frotte les mains de plaisir.
 
IMOCA : Nouveau départ après le regroupement aux Canaries
C’est une vraie régate, et elle est belle et passionnante. Depuis le passage des Canaries, les pendules sont remises à l’heure et la bagarre fait rage à la fin de cette deuxième semaine de mer. « A vivre de l’intérieur, c’est un réel plaisir avec du beau jeu, si, depuis la terre, c’est la même chose, tant mieux pour l’image de la voile » résumait Michel Desjoyeaux (Foncia) à la vacation de la mi-journée. Pointé à 30 milles de Safran, toujours en tête, Foncia est parti tout seul jouer du côté des côtes africaines tandis que les quatre bateaux qui le précèdent au classement (en moins de 5 milles à 16 heures) enquillent la route directe.
 
Les multicoques ont ouvert la route. Leurs trajectoires montrent que le bon axe de descente semble se situer entre la côte africaine et 100 milles au large de celle-ci. Les monocoques suivent, pour l’instant, des routes similaires à la Classe ORMA, avec, à la clef, de nombreux empannages à passer pour rester dans ce couloir où l’alizé souffle entre 15 et 20 nœuds. Mais celui-ci, au gré des fichiers de vent et donc des prévisions météos, est très variable en direction. Il fluctue entre le nord-nord-est et est-nord-est. D’évidence, être dans le bon timing de ces rotations, ce que l’on appelle être sur le bon bord, va être plus important que la vitesse pure des bateaux. Ce qui signifie nombre de manœuvres et de changements de voile. Enfin, comme dit Jean Le Cam (VM Matériaux) : « la Transat Jacques Vabre n’a jamais été de tout repos de toutes façons. C’est du bateau à voile, il faut être dessus, tout le monde est à fond, les bateaux sont proches en potentiel et les gars ont un sacré niveau ».

ORMA. Banque Populaire toujours en stop au Cap Vert. Groupama rentre dans le Pot au Noir
Lionel Lemonchois disait que, selon lui, la messe était dite : « Groupama, sauf avarie (s), ben, ça va être fait… Ensuite ça va se jouer entre Banque Pop’ et nous. Les cartes vont être redistribuées  et je pense que tout va se jouer lors du passage du pot au noir », expliquait le dernier vainqueur de La Route du Rhum La Banque Postale.  
 Lemonchois, alors que Yann Guichard, était sur le pont, racontait que la nuit dernière il avait éprouvé des sensations analogues à celles ressenties sur la Route du Rhum : « Le bateau volait ! ». Quelques mots de Grégory Gendron à bord de Sopra (4 ème), qui a joué le coup avec finesse en passant à l’Est : « On a eu du vent en allant à la terre. On est assez content nous… On attend une rotation du vent Nord-Nord-Est pour faire du tribord dans la nuit. Tout va bien », a conclu Gendron.
Le bord de Brossard, qui avait surmonté sa déception des dernières 72, saluait la navigation de Groupama 2 : « Ils sont forts pour fermer la porte derrière eux », expliquait Yvan Bourgnon, très détendu.
Joint par le PC parisien à 14H30, Pascal Bidégorry, était, lui, très abattu : « On a un bateau nickel et ça fait vraiment chier ce safran qu’a pété. Je ne voulais pas trop en dire… Ca fait 50 heures qu’on essaie de réparer… C’est le palier haut du safran tribord qui est complètement arraché… Fallait qu’on s’arrête. » Le bateau n’était toujours pas reparti à 16 heures.

50  Pieds Multi : Entre le Cap Saint-Vincent et le sud de Madère
 Le moins que l’on puisse dire, c’est que la flotte 50 pieds est étalée ! Entre Crêpes Whaou ! qui file à 200 milles au sud est des Canaries et Victorinox et DZ energy, qui n’ont pas encore passé le détroit de Gilbratar et sont à 700 milles plus au nord, il s’agit d’une toute autre course. Qu’importe, les 7 tandems encore en lice se font plaisir. A chacun sa course, à chacun ses objectifs : Crêpes Whaou ! veut caracoler devant les Imoca et voilà que Laiterie de Saint-Malo aspire à la même chose. Sauf que, si c’est chose faite pour Franck Yves et Karine, Victorien et Fred ont encore du pain sur la planche avec 10 monocoques 60 pieds devant eux. Croisières A. Caseneuve poursuit, imperturbable sa route, toujours en troisième position, tandis que Négocéane qui comptait bien lui faire la peau voit Nim Interim Management revenir dans son tableau arrière. Victorinox, avant dernier, réussit toutefois à creuser avec son poursuivant DZ energy.com

 Class40 : Les Canaries en vue demain pour la tête de flotte
 Les leaders de la flotte Class40 ont dépassé Madère cet après-midi. Si la majorité d’entre eux a choisi de passer au vent de l’archipel, certains ont préféré tenter leur chance sous les îles mais, pour chacun des 30 duos, la prochaine véritable échéance est pour demain. En effet, dans 24 heures, les équipages atteindront les Canaries, un passage toujours délicat, en raison notamment des risques importants de dévent. Dès lors, on pourrait voir se dessiner les premières grandes options. Côté classement, le duo Giovanni Soldini et Pietro d’Ali sur Telecom Italia est toujours aux commandes, 34 milles devant Mistral Loisir – Elior de Thierry Bouchard et Oliver Krauss.

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