Marc Guillemot et Charles Caudrelier (Safran) vont pouvoir souffler un peu après six jours sous haute tension. « Ce n’est pas facile de rester toujours devant et de contrôler, explique Bruno Dubois (Ecover III). On est tous dans un mouchoir de poche mais ce qui m’inquiète, ce sont les extrêmes. VM matériaux à l’ouest et surtout Foncia à la côte. Je pense que Foncia a plus de pression là-bas, avec un meilleur angle. C’était l’option n° 1 que nous devions prendre après les Canaries, mais finalement nous sommes restés avec le gros des troupes pour pouvoir mieux se comparer en vitesse. Hier, on a croisé 50 mètres devant Groupe Bel. De toutes les façons, cela fait plus de 30 heures qu’on navigue à vue l’un de l’autre ». Alors Michel Desjoyeaux et Manuel Le Borgne (Foncia) en tête au prochain classement ? Les jeux sont ouverts, mais ils sont loin d’être refermés. Pour penser à la victoire, il faut d’abord sortir en tête du Pot au Noir. D’ici là, rien ne sera vraiment joué !
Justement, comment va se dérouler aujourd’hui dimanche le passage du Pot au Noir pour Franck Cammas et Stève Ravussin (Groupama 2) ? De la réponse à cette question dépend sans aucun doute « l’heure » de la première arrivée à Bahia. « On est sous un gros grain, sous 2 ris et rien devant. On peut dire qu’on est en plein dedans et que c’est la M… ». La communication se coupe et on imagine Groupama sous une pluie lourde, dans la nuit rendue encore plus noire par ce nuage. Derrière, le match a été relancé entre Gitana 11 (Lemonchois/Guichard) et Banque Populaire (Bidégorry/Ravussin) après l’escale express de ce dernier hier sur l’île de Sal. Seulement dix milles les séparent. Les étraves vont fumer jusqu’à Bahia et Groupama 2 doit être bien heureux de posséder aujourd’hui un bon matelas de 260 milles d’avance.
Déjà qu’il a une tendance naturelle au grand bonheur, la vie doit être belle pour l’italien Giovanni Soldini (Télécom Italia) qui étrenne sur cette Jacques Vabre son nouveau bateau construit avec rapidité et efficacité ce printemps par le chantier Naval Robert Nautisme de Lorient. Chocolats Monbana (Grimont/Le Roux), deuxième, vient du même chantier. « Il sait faire marcher un bateau l’italien…, c’est sûr qu’il va vite et depuis le départ on a eu des conditions vraiment favorables aux bateaux légers. Alors on s’accroche, on n’a pas dit notre dernier mot. Là, on est du bon côté de la dorsale, avec 8 à 10 nœuds de nord-est ». Pour eux, les Canaries, ce sera demain dans la mâtinée.