Les ultra sudistes déboullent sur Marie-Galante

Financo - Nicolas Troussel
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Depuis hier soir, aux alentours de 20h, Charles Caudrelier ("Bostik") et Thomas Rouxel ("Défi Mousquetaires") se sont emparés de la tête de la flotte. Quelques heures plus tard, vers 5h ce matin, c’était au tour de Nicolas Troussel ("Financo") de faire son entrée dans le top 3 du classement. Il faut dire qu’avec 247,1 milles avalés en 24 heures – meilleur chrono du Trophée AG2R de la Performance Solidaire depuis le départ – le Finistérien ne chôme pas. " Je suis à fond dessus. Notre option commence à payer et ça devrait continuer un moment. C’est motivant ! Je me bats avec les adversaires du coin (Bostik et Défi Mousquetaires) mais plus que jamais je pense à la gagne ! " lâchait Troussel, ce midi, lors de la vacation. " Ça risque d’être assez serré, on va voir comment ça se passe. Selon les routages, c’est quasiment kif-kif mais pour l’instant, je suis un peu en retard. " De 48,5 milles au classement de 15h ce lundi. En empannant de nouveau vers le Sud ce matin, le skipper de "Financo" espère sans doute toucher davantage de vent et bénéficier d’un meilleur angle pour arriver sur Marie-Galante que ses deux concurrents directs. Pour l’heure, leurs vitesses sont similaires. Depuis 48 heures, tous les trois affichent des moyennes constantes autour de 9-10 noeuds. Idem pour Liz Wardley sur "Sojasun", 4e au pointage de 15h ce jour, en embuscade dernière le trio infernal. " On commence tous à penser à la victoire. La pression monte un peu d’autant que la météo pour les jours à venir se complique. La solution on la connaît, reste à doser. De toutes façons, une transat, ça se gagne toujours dans les derniers bords. En attendant, on engrange autant de milles que possible ", explique Charles Caudrelier ("Bostik"), leader de la flotte mais talonné de près – 0,8 milles en milieu d’après-midi – par Thomas Rouxel ("Défi Mousquetaires").

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Pendant ce temps là, les Nordistes n’ont toujours pas d’autre choix que de progresser vers le Sud ou le Sud-Ouest le plus vite possible pour rejoindre l’alizé. " En effet, au nord du 20e et surtout du 25e parallèle, les vents resteront orientés au secteur Nord-Est mais irréguliers entre 10 et 20 nœuds. Le plus terrible est qu’il est toujours difficile de faire une route vers le Sud et croiser derrière les camarades. Alors il est tentant, malgré tout, de faire de l’Ouest vers l’arrivée mais dans ce cas, ils aggravent leur cas car ils progressent dans des vents plus faibles avec une moins bonne vitesse " analyse Louis Bodin, le météorologue de ce Trophée Banque Privée Européenne. Résultat, ils continuent à perdre du terrain. C’est notamment le cas d’Eric Defert ("Suzuki Automobiles"), passé de la 4e à la 19e place en à peine 24h : " Je n’ai rien ! Zéro, zéro, zéro… Pas un fil de vent. J’ai quelques nuages, des cirrus et d’autres plus plats mais qui n’amènent rien. C’est incroyable. Je ne pensais pas en arriver là ! Il faut attendre et être patient, c’est la seule solution ", commente t-il. Fataliste, le marin de Lesconil n’en perd toutefois pas son humour : " 30 milles parcourus en 24 heures, j’irais aussi vite à pied ! ".