Cinq milles séparaient, au classement de 15h, le leader de son dauphin, autant dire une misère. Dans ce duel se jouent d’une part la victoire d’étape, mais aussi le classement général de l’Europa Warm’Up. Une victoire de Vincent Riou sur la deuxième étape le mettrait à égalité de points avec François Gabart (quatre points) ; mais dans ce cas de figure, c’est le classement de l’étape en solitaire qui départage les concurrents. Dans le cas inverse, François Gabart continuerait sa moisson victorieuse après la Transat B to B au mois de décembre.
On imagine bien la concentration mêlée d’un peu de tension qui doit habiter les deux solitaires, à l’heure d’aborder la pointe de Bretagne et d’entamer le dernier sprint le long des côtes de Bretagne Sud et de Vendée. Même si les parages leur sont familiers, ils vont devoir composer avec un trafic important et une bascule des vents au nord-ouest qui risque d’imposer une bataille d’empannages sous spi.
Le rythme des dernières heures devrait rappeler aux deux protagonistes les riches heures de la série Figaro, où les victoires se jouent parfois à coups de secondes et d’instants de sommeil arrachés à la fatigue. Il faudra être lucide tout en sachant puiser dans ses réserves, être opportuniste tout en veillant à ne pas gaspiller d’énergie dans des manœuvres inutiles. L’arrivée sur La Rochelle risque d’être guettée avec impatience.
A l’ouest, rien de nouveau
Pas d’intox pour Bernard Stamm qui a cédé sa place de dauphin dans la descente entre le Fastnet et l’entrée de la Manche. Le skipper de Cheminées Poujoulat connaît des problèmes de réception de fichiers informatiques à bord et ne disposait que d’informations parcellaires sur la météo. De son propre aveu, cela l’a conduit à pousser le décalage qu’il souhaitait tenter, un peu trop dans l’ouest. En allongeant sa route, Bernard n’a pas pu compenser avec le surplus de vitesse espéré au moment de la bascule des vents au nord-ouest, prévue pour ce samedi après-midi.
Pour Armel Le Cléac’h (Banque Populaire), la lutte pour le podium n’est plus vraiment d’actualité. Aux prises, depuis qu’il a passé l’île de Santa Maria aux Açores, avec des problèmes de hook de grand-voile, le Saint-Politain avait dû bricoler un système de fortune qui n’a malheureusement pas tenu jusqu’au bout. Banque Populaire a donc dû naviguer un temps sous voile d’avant seule, avant de trouver une solution qui lui permette de hisser à nouveau sa grand-voile et de rallier La Rochelle au mieux. Les dernières estimations donnent les leaders aux abords de la ligne en fin de matinée, ce pourrait être en début de soirée pour Armel et vingt-quatre heures plus tard pour Javier Sanso (Acciona).
Classement de 15h
PRB à 301,4 milles de l’arrivée
Macif à 5 milles
Cheminées Poujoulat à 24,5 milles
Banque Populaire à 65,8 milles
Acciona à 222,3 milles