Bernard Stamm, qui avoue naviguer de manière conservatrice, toujours un cran en dessous des possibilités de son bateau, se félicite de cette traversée express. « Les conditions sont vraiment bonnes, explique Bernard. Je suis devant le front de la dépression. Elle se déplace à peu près à notre vitesse, ce qui n’est pas très rapide pour un système météo, du coup, je garde toujours les mêmes conditions météo, 18-20 nœuds de vent au travers. Quand j’accélère, je dépasse la dépression du coup le vent molli, donc je ralenti avant de me faire reprendre par la dépression et accélérer à nouveau. »
CHEMINEES POUJOULAT et SPIRIT OF YUKOH, naviguent au vent de travers, une allure puissante qui nécessite toutes les attentions des skippers, d’autant que les deux marins en tête de ce tour du monde en solitaire avec escales arrivent dans des eaux fréquentées.
« Je navigue avec 30 degrés de gîte, bateau ballasté pour l’empêcher de buter dans les vagues, à 15 nœuds de moyenne, confie le skipper de CHEMINEES POUJOULAT. Il y a beaucoup de manœuvres et de réglages et la fatigue commence à être bien présente. Au vent de travers je confie la barre au pilote. Il est plus efficace que moi sur la durée, et je préfère me consacrer aux réglages pour tirer le maximum du bateau. »
Le Front devrait rattraper Kojiro, alors que Stamm pourrait avoir à négocier une nouvelle dépression en formation sur le Golfe de Gascogne. « 100 milles à rattraper c’est un gros avantage lorsque les conditions sont claires, confie Stamm. Mais là je me méfie, rien n’est joué et cela peut devenir un avantage d’être derrière, il faut continuer à faire attention… » Derrière les deux leaders, lui aussi dans la même dépression, Sir Robin Knox-Johnston, SAGA INSURANCE continue à creuser son avance sur Unai Basurko, PAKEA. « Le vent a un peu molli hier, mais j’avais déjà bien creusé mon avance sur UnaI, raconte Sir Robin. En plongeant vers le Sud Unai s’est rallongé la route. Il lui faut faire 6 milles de plus que moi par degré de longitude. Je suis maintenant 320 milles plus près que lui de la ligne d’arrivée… il me manque encore 130 milles d’avance pour véritablement me considérer à l’abri d’un retour possible de sa part. Le vent à passé la nuit à osciller autour du 270 (Ouest), passant de 8 à 28 nœuds, ce qui m’a obligé à de nombreuses manœuvres ! »
Rien n’est encore acquis pour les quatre duellistes de l’Atlantique et la fin de cette dernière et ultime étape de ce tour du monde devrait se montrer passionnante. Dénouement prévu lundi prochain…
Source Velux 5 Oceans