Au pointage de la mi-journée ce mercredi, l’Américain Brad van Liew avait déjà remis de l’ouest dans son cap pour se frayer un chemin entre l’anticyclone et une zone de vents faibles qui se développe entre le Portugal et le Maroc. Réussira t’il à trouver le compromis idéal entre route et vitesse ?
En attendant le verdict dans quelques jours, l’Américain tient toujours les rênes de la flotte à bord de son Eco 60 Le Pingouin, devant Chris Stanmore-Major sur Spartan, tandis que le Polonais et le Canadien perdent du terrain en s’éloignant temporairement de la route directe. “Je suis sûr que les cartes seront redistribuées avant d’atteindre le Pot au Noir et que le classement sera différent d’aujourd’hui. Pour l’instant, je n’ai qu’un objectif : rattraper la banane jaune qui est devant moi", confiait ce matin le Britannique Chris Stanmore-Major en parlant du 60 pieds couleur jaune de Brad Van Liew.
Après trois jours de course dans cette huitième édition du tour du monde en solitaire avec escales, les marins commencent à trouver le rythme et à apprécier la remontée des températures, presque trop douces pour la saison. Certains ont d’ailleurs fait des rencontres inattendues. "J’ai croisé un groupe de poissons volants dans le Golfe de Gascogne", confiait hier Gutek. "C’est la première fois que j’en vois à cet endroit, c’est très étrange. Il faut dire que l’eau est encore à 20 degrés, ce qui explique sans doute leur présence". Sacrée transition après les températures hivernales au départ de La Rochelle.
Brad Van Liew avouait quant à lui faire les frais des sacs plastiques jetés à la mer, rencontre moins plaisante et malheureusement plus fréquente. "Mon super hydrogénérateur écologique a été victime d’un sac poubelle. Il s’est pris autour de l’hélice et a cassé le système qui me permet de la descendre. Il faut que je répare ça, mais j’ai au moins réussi à récupérer le sac plastique, ce qui est quand même une bonne nouvelle pour l’environnement !"
Chacun trouve une certaine routine et découvre ou redécouvre les joies de la navigation en solitaire, à l’image du jeune Britannique de 33 ans, Chris Stanmore-Major, qui participe à sa première course en solo : "J’ai passé un peu de temps à gérer quelques soucis techniques mais j’avoue que je prends beaucoup de plaisir à régler le bateau. Je me sens vraiment chez moi ici. Quitter la terre est toujours un moment d’émotion et j’ai bien conscience de l’immense défi qui m’attend et de la distance qu’il reste à parcourir, mais il faut aborder les choses une par une".