La belle transat de White Dolphin et The Blue Peter

Arrivée White Dolphin Barbade
DR

En franchissant la ligne samedi à 15h49 (heure locale), White Dolphin succède à Stiren, vainqueur de l’édition 2008, et écrit un chapitre de plus dans la légende de la Transat Classique, en réalisant le score parfait : premier en temps réel et en temps compensé de l’étape Saint Tropez-Cascais, premier en temps réel et en temps compensé de l’étape-reine Cascais-La Barbade.

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Ces victoires marquent bien sûr la qualité du magnifique dessin de ce ketch construit en 1967, au chantier Beltrami et terminé au chantier Sangermani, en Italie, mais aussi la compétence, la ténacité et l’enthousiasme de son équipage. Autour de Pascal Stefani, le propriétaire, et de Yann Delplace, le skipper, Fred, Nicolas, Jean-Fabrice, Arnaud et Jordan ont démontré un bel esprit de solidarité et d’ingéniosité pour affronter les problèmes qui ont émaillé leur parcours – pannes de moteur et de générateur, spi déchiré, arrachement du rail de vit de mulet, mais aussi partager de bons moments, avec des quarts de nuit magiques, des longs surfs endiablés, des couchers de soleil somptueux…

Pascal Stefani tient surtout à souligner l’exigence de cette course exceptionnelle : « Nous avons tout le temps été dans la course, d’abord pour revenir sur The Blue Peter et ensuite essayer de préserver notre avance, mais aussi pour contrer les attaques de Corto et Persephone, toujours très dangereux en temps compensé. Notre meilleure option a été de descendre directement au Sud, par l’Est des Canaries : nous y avons trouvé du vent quand nos adversaires luttaient dans des petits airs. Mais ce n’était pas gagné à ce moment, il restait beaucoup de route à faire. »

Dans la soirée de samedi, c’était au tour de Red Hackle de s’amarrer, après un peu plus de 20 jours de mer. Et puis ce dimanche matin, à 9h29 (heure locale) dans une belle brise, sous génois, trinquette et grand voile à un ris, The Blue Peter franchissait à son tour la ligne d’arrivée. Le doyen de la course, fort de ses 82 ans, signe là une remarquable performance, petit message adressé à ceux qui croient que ces « commodes Louis XV », comme on les appelle parfois, sont incapables de se livrer à fond, et de traverser un océan en course. Autour de Sabine Masquelier, fédératrice de ce beau projet, Mathew Barker, le propriétaire, et Emmanuel Fontaine, le navigateur, ont rassemblé un bel équipage européen (anglais, français, italien et espagnol) de marins bien connus du circuit méditerranéen. Cette deuxième place, ils ont été la chercher, sans jamais lâcher à leurs adversaires. Et si le bateau n’arborait pas le pavillon Panerai Transat Classique lors de son entrée dans le port, c’est que celui-ci avait servi à faire des pièces pour réparer… un spi explosé.