Gitana 11 attendu en fin de journée et Banque Populaire dans la nuit. Brossard en fin de matinée demain jeudi, heure locale (4 heures de décalage). Et Sopra ? En fin de journée jeudi. Côté Imoca, Ecover III est toujours devant. Les bateaux les plus à l’Ouest (VM matériaux ou Safran par exemple) devraient avoir moins de vent arrière ces prochaines heures. Il va falloir slalomer entre les nuages pour toute flotte. Alors ? Ben, plus on ressort Est plus le vent sera favorable pour le sprint final. Mais la route est encore longue : 1600 milles jusqu’au but et 500 milles pour franchir l’Equateur. Ecover, Bel, Gitana Eighty descendent Sud mais faudra bien se recaler sur la route. Ceux de l’Ouest ont moins de route à faire. L’Equateur ? Allez, à la louche, dans 50 heures. Rien de neuf chez les Multis 50 pieds. Crêpes Whaou ! commence à ressentir les effets du Pot-au-Noir, super épais. Enfin côté Classe40, maîtrise des Italiens de Telecom Italia en tête et qui font route vers le Cap Vert.
Franck Cammas a pris la parole pour raconter les dernières heures de mer : « C’était vraiment pas simple de gérer cette avance de 300 milles alors que tu sais que le mât peut te tomber dessus. C’est quand même un sport mécanique… On ne sait pas s’il fallait continuer à attaquer ou pas. On leur a laissé finalement 150 milles (rires) ».
Puis le skipper est revenu sur les passages clés de la course : « L’avance s’est construite à l’entrée des Canaries et en sortie du Cap Vert. Banque Populaire est alors trop parti dans l’Est, option qui n’a a pas été trop payante pour eux. Dans la nuit, vers le Cap Vert, on alors vachement empanné et les trois derniers jours on a passé notre temps à gérer les grains. »
Stève poursuit de son côté en racontant que cette traversée s’est faite sous le signe de la prudence : « Le passage du Pot-au-Noir avait un côté traversée du Golfe de Gascogne. Mais le bateau était super préparé, c’est un bateau validé, fiable, solide. Dans le Pot au Noir on a été 3 ris-trinquette, c’est dire…. » Franck est revenu rapidement sur le comportement de Groupama 2 qui a peut-être disputé sa dernière course puisqu’un circuit de trimarans 70 pieds monotypes devrait voir le jour l’an prochain : « Dans le dernier sprint on n’aurait pas été avantagé mais Groupama 2 est un bateau qui marche bien aux allures intermédiaires. Puis on s’aperçoit aussi que les arrêts ne sont pas rédhibitoires que ça puisque Gitana (11) n’a finalement pas tellement perdu avec leur arrêt, au bon moment et au bon endroit. Puis, faut être clair, quand on a de l’avance comme ça on prend de toutes les façons moins de risques » a expliqué le recordman de victoires sur cette Jacques Vabre (3). Chacun des marins a voulu y voir une revanche sur le sort. Stève avait chaviré dans l’édition du Rhum 2002 et tous les deux dans la 7ème édition de la Jacques Vabre (2005). Dès lors il était assez naturel de parler « de revanche. C’est vraiment un super moment pour nous deux », ont-ils poursuivi et de conclure : « On gagné en vitesse parce qu’on a eu du portant dès le début et que le bateau, sous gennaker, c’est deux à trois noeuds plus vite. Puis faut dire que nous tous progressé dans la façon de les faire avancer ».
IMOCA : Ecover III devant. L’Equateur dans 50 heures ?
La zone de converge tropicale offre, comme toujours, la même problématique aux équipages. Plus on se positionne sur une longitude Est, plus le vent est théoriquement faible mais cette position offre une meilleure sortie par rapport à l’alizé du sud-est, avec un angle « plus ouvert » pour rejoindre Salvador de Bahia. Ces quelques centimètres de mou dans les écoutes se traduisent facilement en un ou deux nœuds de vitesse supplémentaire. Plus on se positionne à l’ouest, plus la pression reste élevée, mais évidemment, l’angle de sortie est cette fois moins favorable. « Tout le jeu actuel est là, expliquait Bruno Dubois (Ecover III), à l’évidence plus préoccupé par la position Ouest adoptée par le gros de la flotte, les deux à l’Est étant Gitana Eighty (Peyron/Le Vaillant) et Groupe Bel (De Pavant/Col). On essaye de marquer tout le monde, aussi on descend actuellement plein sud, mais il est encore tout à fait possible que l’on se recale un peu dans l’ouest ». Les grandes manœuvres se poursuivent donc sous un alizé d’une quinzaine de nœuds, avec les premiers prémices du Pot-au-Noir qui s’annoncent sous forme de grains sombres de plus en plus présents dans le ciel. Multi 50 pieds : Crêpes Whaou ! au bord du pot, derrière, duels en hémisphère nord.
Crêpes whaou ! ouvre la voie vers le Brésil à la flotte des 50 pieds multis et à celle des Imoca. C’est ce soir que le duo Escoffier/Fauconnier commencera à souffrir des affres de la zone tant redoutée. « Qui n’a pas l’air très active » se rassurait Karine à la vacation du milieu de journée. Parce qu’il fait moite et que chaque souffle d’air est le bienvenu. Peur des calmes donc. Derrière, ce sont des duels qui se sont organisés et ce, sur une distance qui va du sud des Canaries à l’archipel du Cap Vert. Croisières A Caseneuve chasse Laiterie de Saint Malo, Nim Intérim Management ne lâche pas Négocéane et Victorinox file devant DZEnergie.com.
Class40 : Telecom Italia gouverne la flotte d’une main de fer
La flotte poursuit sa descente vers le Cap Vert – que les premiers devaient atteindre d’ici 36 heures environ -, désormais poussée par un alizé de secteur nord-est plus régulier. A l’image des dernières 24 heures, cette journée de mercredi est placée sous le signe des empannages et pour chacun des 30 duos, chaque point de manœuvre doit être choisi avec minutie pour gagner ou grappiller quelques milles. Pour l’heure, au classement, le duo Giovanni Soldini et Pietro d’Ali sur Telecom Italia est toujours aux commandes avec maintenant plus de 50 milles d’avance sur Chocolats Monbana de Damien Grimont et Erwan Le Roux, 2e, qui se livre à une belle bagarre avec A.ST Groupe de Marc Emig et Bertrand de Broc, 3e.