Géant sort indemne du coup de vent

D�part des multicoques / Transat Jacques Vabre
DR

On le craignait. Cela s’est malheureusement vérifié : le Golfe de Gascogne a une fois de plus opéré une sélection drastique chez les multicoques. Les marins engagés dans la Transat Jacques Vabre ont payé le prix fort pour cette deuxième nuit de course. Un vent atteignant en rafales les 50 nœuds (force 10) s’est associé à une mer très forte, croisée, pour ponctionner la flotte des trimarans. En trois heures de temps, entre 4h15 et 7h15, à chaque fois au moment de la bascule au nord-ouest, Sodebo, Orange Project, puis Foncia ont connu de graves avaries. Le premier touché est Sodebo, mené par Thomas Coville et Jacques Vincent. Les deux hommes, prudents, sont pourtant au ralenti quand une vague pyramidale s’écrase sur la coque centrale et la sectionne sur toute sa circonférence. La coque n’est alors plus tenue que par le vérin de mat. Dans la foulée, le mât tombe sur le bateau sans faire de blessé. Un bateau de pêche présent sur zone est arrivé rapidement au secours de l’équipage, parvenant même à remorquer le bateau. Ils sont attendus au Guilvinec dans la journée de demain. Quelques minutes plus tard, c’est au tour d’Orange Project, mené par les frères Ravussin de briser ses bras de liaison et de chavirer. Les deux hommes ont attendu le début d’après midi avant de se faire hélitreuiller. L’hélicoptère chargé de les récupérer a retardé son intervention afin de venir au secours d’Armel Le Cléac’h et de Damian Foxhall sur Foncia. Le tandem a en effet chaviré au petit matin. L’Irlandais souffre d’une douleur à la clavicule et au thorax. Il a été hélitreuillé sur une civière. Les deux équipages, réunis dans le même hélicoptère, sont maintenant à bord du navire militaire le Jeanne d’Arc.A bord de Géant, Michel Desjoyeaux et Hugues Destremau ont levé le pied et se sont même parfois arrêtés pour éviter la casse. Joints par téléphone ce matin, ils avouaient avoir peu mangé et avoir été malmenés pendant la nuit mais décrivaient leur trimaran en bon état. Le bateau et l’équipage profitent maintenant de la bascule consécutive au passage du front froid. Ils filent au portant à 20 nœuds vers le Sud dans une mer toujours difficile mais qui promet de s’améliorer dans les prochaines 24 heures. Géant est 3eme avec un retard de 47,4 milles sur Groupama 2 et de 18,4 milles sur Banque Populaire. Ce peloton de tête atteindra le large du Cap Finistère en fin d’après midi. Dans ces conditions plus clémentes, la tactique et la course peuvent reprendre leurs droits. Les skippers observent avec attention l’anticyclone des Açores qu’il faudra négocier au mieux pour toucher le plus rapidement possible les Alizés de nord-est. Une fois n’est pas coutume, le calme vient après la tempête.

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