Michel Desjoyeaux s’est exprimé sur le dernier chantier de son Foncia et le fait qu’une page se tourne avec désormais les Espagnols à la barre: "Le bateau est effectivement sorti du chantier tout blanc. Les marquages ont été poncés. Le bateau va partir avec Iker Martinez et Xabi Fernandez en préparation de la Barcelona World Race. La transition va se faire en douceur, je vais aller naviguer avec eux pour les coacher puisque, même s’ils sont de très bons régatiers et ont un peu d’expérience de la course au large, ils ont moins l’habitude d’évoluer en équipage réduit."
Iker Martinez et Xabi Fernandez sont connus pour leur pratique de l’olympisme en voile légère avec notamment une médaille d’or en 49er aux JO de 2006 et trois titres de champions du Monde en 2002, 2004 et 2010. Une adaptation qui sera difficile, comme la confirme Michel: "Même s’ils naviguent beaucoup en double, c’est sur un 49er sans toute la technologie embarquée d’un 60 pieds. Ils ont participé à la dernière Volvo Ocean Race sur Telefonica Azul. Ils ont une expérience du large mais ils n’ont pas abordé les aspects stratégie, météo, électronique, outils de communication qui font partie intégrante de la problématique du marin en mer aujourd’hui. Du coup, ils sont un peu sceptiques face à leur capacité à intégrer et digérer tous ces aspects. Je suis là pour leur transmettre une partie de ce savoir et les rassurer. Et pour la petite histoire, quand je leur ai annoncé que je lançais également la construction d’un nouveau 60 pieds avec FONCIA pour m’aligner sur la Barcelona World Race, Iker, du tac au tac, a répondu : "Super ! On n’aura plus besoin de travailler la météo, on n’aura qu’à te suivre !"
En attendant, la construction du nouveau Foncia se poursuit. Le double vainqueur du Vendée Globe a suivi les évolutions importantes de ces IMOCA 60 pieds : " Aux débuts de la Classe Imoca 60 pieds open, les bateaux rentraient dans un cube. Maintenant, le cube a plus de facettes, comme un ballon de foot, par exemple. La construction d’un bateau, c’est un arbre de priorité. On préfère quand il n’y a qu’une seule solution, ça nous évite d’avoir à réfléchir. Mais je me demande si au bout du compte, on ne préfère pas quand il y a plusieurs branches devant nous… C’est plus stimulant, on a envie d’approfondir les choses. Il faut juste choisir la bonne branche pour passer à l’étape suivante. Ce nouveau bateau sera mon quatrième 60 pieds neuf en 10 ans. On finit par appréhender les problèmes à long terme. Des problèmes, il y en a tous les jours, à terre ou en mer. On est là pour les régler, on est là pour avancer. "




















