Une nuit noire, des vents plus ou moins erratiques, des incertitudes pour certains, il est des réveils plus faciles sur la flotte de la Transat AG2R. Au large du détroit de Gibraltar, le long du Cap Saint-Vincent pour quelques uns, cette nouvelle journée de course est placée sous le signe d’une fuite en avant et d’une extrême vigilance. Au centre, au coeur d’une association opportune de quatre bateaux, les hommes de Cercle Vert apprécient le début de course. Jouant d’après les dires de Bertrand de Broc, les "routes traversières", ils affichent à l’heure actuelle une belle confiance en leur engagement et trouvent forcément dans la régate au contact avec Banque Populaire, Groupe Bel et Brit Air, toutes les raisons de se réjouir.
Décalés un peu dans le Nord Ouest, Armel Tripon et Franck Le Gal assument eux aussi leurs convictions avec plaisir et sérénité. Sûrs de leur choix, ils poursuivent sur un long bord tribord amures entamé hier, et dont ils espèrent tirer les bénéfices à court ou moyen terme. L’objectif pour ces deux-là : sortir sans trop de dommages et être les premiers à toucher le flux de Nord Est attendu.
D’un extrême à l’autre également on poursuit ; au plus proche des côtes portugaises, à raser le cap Saint-Vincent, pour le fameux groupe que chacun surveille de près d’autant qu’il est composé de gros bras comme Nicolas Lunven – Jean Le Cam (Generali), Yann Eliès – Jérémie Beyou (Generali Europ Assistance) et Nicolas Troussel – Thomas Rouxel (Crédit Mutuel de Bretagne). Enfin, isolé à l’extrême Ouest, Jean-Paul Mouren avait ce matin perdu un peu de sa poésie et de ses illusions. Le Marseillais avouait avoir plongé dans la morosité et ne pas très bien savoir comment s’en sortir.
Ils ont dit…
Franck Le Gal (GEDIMAT) – 2ème au classement de 5 heures
« Les leaders sont rentrés dans une zone sans vent et on a repris des milles. Dans la matinée le vent devrait mollir : après, ça a l’air compliqué… Il faut donc essayer de récupérer le vent de Nord Est au plus vite. Je pense que les gens qui ont choisi l’option à l’Ouest ont fait une bêtise, parce qu’ils toucheront un vent portant faible mais plus tard que nous. C’est la complexité de la météo qui nous a amené à tout cela mais ça aurait pu être totalement différent. C’est la course au large : il y a encore plein de choses à jouer et les écarts peuvent changer très rapidement. ».
Bertrand de Broc (CERCLE VERT) – 3ème au classement de 5 heures
« On avance avec un petit vent léger de 6 nœuds. On navigue un peu tous l’un à côté de l’autre. On est plus particulièrement à 4 bateaux et on peut régater : c’est sympa, ça stimule d’être ensemble. La journée à venir ne me semble pas très simple. La bulle n’est pas grosse… il faut partir vite et récupérer au plus vite le vent portant. Ce n’est pas une navigation physique mais il faut veiller aux moindres risées : c’est intéressant et passionnant. Pour l’instant on s’occupe des concurrents à côté.»
Jean Paul Mouren (GROUPE SNEF) – 9ème au classement de 5 heures
« On se trouve dans un endroit qui n’est pas très ventilé ! C’est plus difficile que ce que j’avais prévu : il y avait du flux et on espérait que ça aurait été profitable, mais on ne sait pas encore si c’est le cas pour la suite. Paul se régale : il travaille beaucoup mais moi, je suis inquiet pour l’avenir ».
Classement de 5 h
1 BANQUE POPULAIRE Jeanne Grégoire / Gérald Véniard à 3047 milles de l’arrivée
2 GEDIMAT Armel Tripon / Franck Le Gal à 1,6 milles
3 CERCLE VERT Bertrand de Broc / Gildas Morvan à 2,9 milles
4 GROUPE BEL Kito De Pavant / Sébastien Audigane à 3,6 milles
5 BRIT AIR Armel Le Cleac’h / Fabien Delahaye à 4,5 milles