Roland Jourdain : « A l’évidence, nous ne serons pas au départ de la transat New York – Brest en Mod. Nous avons eu des contacts avec des partenaires potentiels, mais pas de dossiers hyper brûlants. Tout était un peu « anesthésié » ces derniers temps. Dans le public, si j’en juge par les questions qu’on me pose, on ignore souvent que je cherche un partenaire. Il est vrai que l’annonce a été brutale, sans signe avant-coureur et que je n’ai pas beaucoup communiqué après la rupture. J’ai envie d’aller sur l’eau et je recherche des partenaires ! »
Pour Bilou le MOD70 n’est plus qu’un dossier parmi d’autres : « La mer est grande et je ne fais pas une fixation sur le sujet. » Quant à la vente récente de son MOD 70, l’ex-Veolia Environnement, cela ne lui a pas surpris, mais « cela fait toujours un petit pincement au cœur de voir son bateau partir ». Le skipper garde néanmoins le moral et pense à d’autres projets éventuels. « La voile est un sport pluriel où il y a plein de trucs fabuleux à faire. Je regarde, je travaille, je suis ouvert à d’autres projets. Je sais aussi qu’en fonction des rencontres que l’on fait, l’avenir peut prendre un cap que l’on n’aurait jamais imaginé quelques jours auparavant. Pour saisir ce type d’opportunité, il faut être « souple » psychologiquement. »
Il y a quelques semaines, Bilou a navigué avec Jean-Pierre Dick à bord de Virbac-Paprec lors de la première étape de l’Europa Warm Up, entre Barcelone et Lisbonne et se dit impressionné par cet IMOCA de la dernière génération. Au point où il envisagerait de prendre le départ du Vendée Globe en 2016. « Pour un coureur comme pour un sponsor, un bon projet Vendée Globe se déroule sur quatre ans. Pendant les prochains mois et en marge du dossier MOD, je vais tester le marché et les partenaires potentiellement intéressés par cette aventure très différente de la course en équipage sur multicoque… J’ai très envie d’aller sur l’eau pour mon propre compte. »
En même temps, un autre membre de son écurie, l’Américain Ryan Breymaier a également une grande envie d’y participer, ce qui serait « une excellente opportunité pour un sponsor » selon Bilou. « Les Américains n’ont jamais vraiment brillé sur cette course et notre « grand blond » peut parfaitement incarner un projet exclusivement US ou encore franco-américain. Dans ce cas, l’équipe pourrait avoir à mettre au point plusieurs bateaux, le mien et celui de Ryan. Nous avons déjà préparé deux 60 pieds en même temps et l’expérience montre que c’est très profitable pour la performance. »
Tout en s’intéressant aux projets « aventures » qui était après tout une des ambitions lors de la création de sa propre équipe, Bilou reste un coureur. « L’objectif reste la compétition, battre le deuxième ou le troisième. Mais si je tarde à conclure avec un sponsor et qu’un projet mer-aventure solide se présente, je l’examinerais avec beaucoup d’attention. La découverte de la planète reste pour moi un fabuleux moteur. »
Source: www.kairos-jourdain.com