Le vent est rentré, le brouillard persiste

Yann Eliès Quéginer
DR

Concentration et attention sont les maîtres mots pour cette nouvelle nuit passée en mer. De la concentration, il en a fallu car c’est sous spi que les 35 skippers engagés dans la course ont déboulé cette nuit vers le Sud. Dans un vent de 12-15 nœuds de nord-est, les vitesses flirtent avec les deux chiffres et les moyennes s’envolent. À près de 10 nœuds de moyenne, la glisse pourrait être parfaite, mais c’est sans compter sur ce brouillard qui baigne toujours le golfe de Gascogne. Avec une visibilité de 0,2 à 0,3 mille dans le meilleur des cas, la vigilance était de mise et quelques marins ont croisé de près ces cargos à l’image de Yann Eliès qui s’est fait une belle frayeur : « J’ai failli me prendre un cargo ! Il devait être à environ 200-300 mètres de moi. Gilles (Chiorri, le Directeur de Course – ndlr) a réussi à lui faire modifier sa route de 30 degrés. On a vraiment évité le pire ! Et dans l’histoire mon iPad est tombé à l’eau ! Bon ce n’est rien par rapport à ce qui aurait pu se passer. »

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Aux avant-postes depuis près de 2 jours, Yann Eliès, Morgan Lagravière et Fabien Delahaye, sur une route assez centrale, arrivent tant bien que mal à contenir les assauts des extrêmes. La route de Francisco Lobato (Roff) dans l’Est n’a finalement rien donné et il faut désormais que le trio de tête surveille de près un autre groupe, celui de l’Ouest. A six milles dans le Nord-Ouest des leaders, Thierry Chabagny (Gedimat) ouvre la route suivi d’Alexis Loison (Groupe Fiva), Damien Guillou (La Solidarité Mutualiste) et un peu plus en retrait Adrien Hardy (AGIR Recouvrement). Ce petit groupe aimerait bien venir s’intercaler entre la route des premiers et l’arrivée mais la bascule à l’Est prévue au cours de la journée pourrait être plus favorable au trio de tête. Les 13 premiers Figaro se tiennent en moins de 6 milles et la complexité de l’atterrissage sur Gijon pourrait changer ce classement très provisoire.

Abandon de Jean-Paul Mouren
Dans la nuit, un nouvel abandon était à déplorer. Victime de problème d’alternateur, Jean-Paul Mouren (Groupe SNEF) a été contraint de jeter l’éponge. Sans électricité pour alimenter les feux de mât, le pilote, son ordinateur, … la navigation s’annonçait infernale pour le doyen de la course et la décision de se retirer de cette première étape a certainement été difficile mais sage. Jean-Paul navigue hors course vers Gijon et prendra le départ de la deuxième étape, Gijon-Saint Gilles Croix de Vie, dès dimanche prochain. De son côté, Jean-Pierre Nicol fait désormais route vers le port espagnol après son escale technique à Brest.

Ils ont dit :

Yann Eliès (Groupe Queguiner – Le Journal des Entreprises) : « La nuit a été sport… Le vent est enfin rentré, il a fallu rester à la barre. Cà c’est enchaîné après la journée d’hier dans la pétole. Les occasions de dormir n’ont pas été nombreuses depuis deux jours. »

Morgan Lagravière (Vendée) :  « Je n’ai pas dormi de la nuit. Les conditions sont difficiles et ont changé depuis hier. On est passé de la pétole à un vent plus soutenu. Il faut être à la barre sans cesse. C’est plus sympa comme çà par contre on arrive sur la fin de la course et les organismes commencent à être fatigués…»

Classement 5 premiers à 5h00 mercredi 27 juin
1 – Yann Eliès, Groupe Queguiner – Le Journal des Entreprises à 105,3 milles de l’arrivée
2 – Morgan Lagravière, Vendée à 0,6 mille
3 – Fabien Delahaye, Skipper Macif 2012 à 0,7 mille
4 – Thierry Chabagny, Gediamt à 1,4 mille
5 – Alexis Loison, Groupe Fiva à 1,8 mille