Dans la catégorie des Trimarans 60 pieds open, Pascal Bidégorry, skipper du Trimaran Banque Populaire IV est un marin accompli et comblé. Vainqueur de la dernière Transat Jacques Vabre, Champion du Monde des multicoques Orma en 2005, et deuxième de la Route du Rhum en 2006, Pascal a choisi le suisse Yvan Ravussin pour courir cette 8e édition de la Transat Jacques Vabre. Dimanche 4 novembre, il s’élancera pour sa quatrième participation (*). Après un beau début de saison pendant laquelle il remporte plusieurs manches et épreuves du Championnat du Monde des Multicoques Orma, dont le Trophée SNSM, Pascal, le « Defender » de la Transat Jacques Vabre est impatient de remettre son titre en jeu et de faire cap sur le Brésil. Défi relevé par Yvan Ravussin qui sera donc son coéquipier.
Si Pascal et Yvan sont amis à terre, ils ont aussi navigué l’un contre l’autre notamment lors de la dernière édition de la Transat Jacques Vabre. Très complémentaires, les deux marins se connaissent bien, bénéficient d’une grande complicité, qui facilite ainsi leurs échanges en mer. De plus, Yvan navigue au sein du Team Banque Populaire pour la 3ème année consécutive avec un poste de barreur/régleur pour toutes les courses en équipage.
Pour les multicoques, le top départ de la Transat Jacques Vabre 2007, sera donné le 4 novembre prochain au Havre. Basque et breton, duo gagnant? Le jeu est ouvert…
Interview croisée
Que représente la Transat Jacques Vabre pour toi ?
Pascal Bidégorry : « C’est l’objectif principal de la saison. C’est la plus longue transat qu’on dispute en trimaran, ce qui en fait une épreuve pas évidente à gérer. »
Yvan Ravussin : « C’est un peu la course marathon des multicoques 60 pieds. C’est une course en double, donc humainement, c’est intéressant, avec un parcours varié et tactique. »
Comment définir votre duo ?
P.B. : « Construit, car Yvan navigue sur le bateau depuis sa mise à l’eau. Humainement, c’est un duo avec de grosses valeurs, car dans la vie nous sommes des amis proches. »
Y.R. : « C’est la troisième saison que je navigue avec Pascal. On se connaît bien. On a du plaisir à naviguer ensemble au large. »
A bord, quelle différence cela fait-il d’être à deux plutôt qu’en solo?
P.B. : « A mon avis pas grand-chose, à part qu’on a tendance à aller un peu plus vite. Ce n’est pas plus rassurant d’être à deux car on a tendance à pousser les bateaux très fort. »
Y.R. : « A deux, il y a toujours quelqu’un à l’écoute, ce qui est très positif sur ce genre d’oiseau. C’est plus relaxant que le solitaire, mais le rythme est plus élevé. Il y en a toujours un pour pousser l’autre à manœuvrer. »
Pascal, pourquoi avoir choisi Yvan Ravussin comme co-skipper ?
P.B. : « Parce que c’est un monsieur que j’apprécie énormément. Un super marin. On a beaucoup d’expérience partagée. Il est un excellent barreur. Il va très vite, de manière très régulière, avec un toucher de barre de qualité tout en douceur. C’est un régal de le regarder barrer. »
Les qualités humaines d’Yvan selon Pascal et de Pascal selon Yvan ?
P.B. : « C’est un amour de garçon. Gentil, disponible, abordable. Le gendre idéal, quoi ! (rires) »
Y.R. : « Il est perfectionniste, comme moi. Il a du caractère, comme mon frère Stève. J’ai toujours navigué avec des gens avec du caractère. Je connais le fonctionnement de ce genre de personnage. Il est toujours à bloc. C’est une locomotive. »
Qualités nautiques ?
P.B. : « Yvan a beaucoup d’expérience en multicoque et un bon sens marin, comme son frère d’ailleurs. »
Y.R. : « C’est son palmarès qui en parle le mieux. Il gagne le Figaro, passe du mono au multi avec une grande facilité. C’est un grand metteur au point de bateau. Au niveau tactique, il sait faire du combat rapproché. C’est un excellent barreur. »
Défauts ou points faibles ?
P.B. : « Il n’est pas Basque ! (rires) Non, honnêtement, il n’a aucun défaut. En plus, il s’occupe de la nourriture. Il apporte de la viande séchée, des petits fromages de chez lui, du chocolat… »
Y.R. : « Son caractère fort de Basque peut blesser certaines personnes. C’est un point positif qui peut parfois être négatif. En dehors de ça, il s’investit beaucoup dans les projets Banque Populaire (la construction du maxi multicoque en ce moment, ndlr), il ne faudrait pas que cela le fatigue ou le stresse trop. »
Alors, complémentaires?
P.B. : « Techniquement peut-être, car sinon on est assez proches dans notre manière de concevoir la navigation en multicoque. Yvan a un véritable savoir-faire en matière de composite. C’est rassurant de l’avoir à bord pour ça. De mon côté, je me concentre plus sur l’électronique. »
Y.R. : « Pascal est excellent en navigation et dans la connaissance de son bateau. De mon côté, je sais faire aller vite un bateau. »
Pascal, tu as remporté la dernière édition. Difficile de faire mieux. Comment te motives-tu ?
P.B. : « C’est une autre course, avec un autre plateau, une autre météo. C’est sûrement une autre façon de gérer l’épreuve vis-à-vis de la concurrence même si le plateau reste composé des meilleurs bateaux, … Chaque course est différente, surtout avec ces bateaux-là. Je ne repense pas à ce qu’il s’est passé il y a deux ans. Les compteurs sont remis à zéro. »
(*)Participations de Pascal Bidégorry à La Transat Jacques Vabre :
2005 Trimaran Banque Populaire IV avec Lionel Lemonchois
2003 Trimaran Banque Populaire III avec Lalou Roucayrol
2001 Trimaran 60 pieds Covefi de Bertrand de Broc























