A ce jour, un flux musclé de Sud-Ouest bien installé balaye l’Atlantique Nord fermant la porte à la moindre tentative de record. Thomas en profite pour terminer la mise au point à la Trinité-Sur-Mer de sa libellule à trois coques avant de convoyer le bateau vers Brest. Le chargement sera complet vendredi : matériel de "spare", avitaillement, vêtements et tout le nécessaire à deux mois de mer ont quasiment trouvé leur place dans l’antre du trimaran.
Effectivement, pour l’heure, c’est la tempête en Bretagne. Horizon bouché et drapeaux survoltés, il ne fait pas bon mettre une coque dehors ces jours-ci. Si le stand-by pour le tour du monde a théoriquement débuté, inutile de se précipiter à Brest avec cette météo, sachant qu’aucune fenêtre favorable ne s’annonce dans les jours à venir. En revanche, avec l’accalmie, Sodebo devrait prendre la route de Brest la semaine prochaine. C’est bien une fois à quai là-bas que le skipper et son équipe entreront réellement en stand-by et passeront dans un tout autre mode que celui de la préparation technique.
Thomas et ses routeurs étudieront deux fois par jour les fichiers de prévisions météo. Ils feront tourner les "routages", ces routes théoriques, calculées par ordinateur, qui permettent de prévoir la trajectoire et la cadence optimales du trimaran suivant les données météo disponibles, les performances intrinsèques du bateau et la capacité de Thomas à le mener en solitaire.
L’objectif reste bien évidemment de partir avec une certaine assurance d’un bon temps au passage de l’Equateur (Idec avait mis 6 jours et 17 heures en 2008). Avec le progrès des outils informatiques, les routeurs cherchent également à avoir une petite idée avant le départ du comportement de l’anticyclone de Saint-Hélène lorsque le bateau y arrivera. A l’heure où ces records autour du monde, en équipage comme en solitaire, se jouent "à rien", cette question de Sainte-Hélène est prise, très, très au sérieux.