C´est à 21h30, mardi soir, que Steinlager II est parvenu au dernier point de passage obligatoire de ce long parcours, l´île de Lampedusa. À 23h10, Atalanta II, alors second, virait à son tour l´île et s´est engagé dans une extraordinaire remontée. Sur les derniers 90 milles et grâce à sa supériorité dans les allures de prés, le nouveau Farr de Puri Negri a rattrapé son retard sur Steinlager, handicapé l´espace d´un instant par un problème sur sa drisse de génois, le contraignant à réduire sa vitesse.
À 13 heures 44 minutes et 6 secondes, Atalanta II coupait en grand vainqueur la ligne d´arrivée au pied des remparts de La Valette. Steinlager II, sous spi, prend la seconde place en temps réel avec 7 minutes et 3 secondes de retard.
« Nous nous sommes battus durant toute la course mais nous avons perdu beaucoup de temps à cause d´une petite erreur que nous avons commise à l´approche du Stromboli. Ce mauvais choix a permis à Steinlager II de prendre une avance de 30 milles, difficile à reprendre », expliquait Carlo Puri Negri. « A partir de là, notre but était simple : arriver à remonter Steinlager II et passer en tête avant l´arrivée. »
Plus habitué aux duels sur des classes America, Francesco de Angelis, skipper d´Atalanta le temps de la Rolex Middle Sea Race, a imposé sa marque sur l´eau ainsi que dans les esprits. « La partie entre Pantelleria et Lampedusa a tourné à notre avantage et notre tactique de navigation, la nuit dernière, a confirmé notre supériorité sur Steinlager II. Nous avons très souvent viré derrière eux, mais nous avons mené notre course en suivant nos propres options. Nous retrouver en tête dans les derniers milles de la course a été une grande satisfaction », avouait un Angelis barbu et extenué par une course beaucoup plus longue et difficile que prévue.
Damiano Lipani et Filippo Molinari, deux amis et marins à bord de Steinlager II analysent avec beaucoup de regrets cette course : « Steinlager est un bateau rapide au portant mais peine un peu au près et c´est impuissants que nous avons vu Atalanta II nous dépasser ».
D´après Molinari, la mésaventure avec la drisse de génois ne semble donc pas la seule raison de ce revirement de situation.
En troisième position et toujours en course, Nabatea de Pierre-Eric Detroyat s´accroche à sa place et devrait, à son arrivée, être premier au classement général en temps compensé. Le Farr 52 doit impérativement arriver avant 21 heures 46 minutes et 51 secondes pour espérer battre Atalanta II en temps compensé.
Pendant ce temps, au Nord-Ouest de l´île de Pantelleria, le gros de la flotte a du mal à s´extirper d´une pétole tenace.
Durant 6 heures, les voiliers n´ont pas dépassé les 2 noeuds de moyenne sur le fond. Malheureusement, les conditions annoncées ne sont pas optimistes et elles devraient rester identiques au cours des 3 prochains jours. La date limite d´arrivée est maintenant fixée à samedi, 8h00 du matin.
« Nous allons devoir nous rationner à bord », confiait Denis Gatt, à bord de Primadonna, inquiet du manque de nourriture et d´eau pour le reste de la course.
« Il y a beaucoup de voiliers autour de nous et je pense que si nous n´arrivons pas avant la fermeture de la ligne, nous continuerons la compétition entre nous. C´est vraiment frustrant de naviguer dans de telles conditions », commentait Matthew Fiorini Lowell à bord de Aziza.
Dans ce contexte, plusieurs abandons sont à déplorer : ceux des deux Swan, Spirit of Jethou et Fenix. 44 voiliers demeurent encore en course sur les 58 qui ont pris le départ.
La remise des prix se déroulera le samedi 29 octobre à 12h00 dans le Hall de La Valette au Mediterranean Conference Centre.
Le record de la course est toujours la propriété de l´Américain Robert McNeil sur Zephyrus IV qui, en 2000, avait parcouru les 607 milles en 64 heures 49 minutes et 57 secondes.
