Arrivée de PRB dans 24h : un finish très tactique

Transat
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Gêné par un fil de pêche Armel Le Cleac’h n’est pas parvenu à recoller à PRB qui file tout droit vers la victoire avec plus de 60 milles d’avance alors qu’il reste encore 300 milles à courir. “Cette nuit, nous étions sous spi avec plus de 20 nœuds de vent. Slalomer entre les plates-formes pétrolières quand on file à plus de 15 nœuds c’est très compliqué ! Le point positif de la nuit c’est que nous avons augmenté notre avance sur Quéguiner – Leucémie Espoir, le point négatif c’est que l’on s’est pris des lignes de pêche dans la quille qui nous ont ralentis. Mais on est maintenant à 100% de nos moyens pour affronter l’arrivée finale que j’estime être dans moins de 36 heures. L’arrivée n’est pas simple, le vent peut être très faible, il va y avoir des grains, des orages, ça peut vite faire des écarts dans un sens comme dans l’autre. Si on a une chance de jouer la gagne, on la jouera ! »

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Au pointage de 14H, le duo de PRB compte 60 milles d’avance sur son concurrent direct, Banque Populaire et 118 milles sur Queguiner. L’arrivée est proche mais la délivrance, elle, se fait attendre.

Vincent et Seb ont passé Cabo Frio hier dans la soirée non sans être obligés de modifier leur route. «  C’est un peu compliqué le Cabo Frio : une dépression thermique s’est créée au moment où nous sommes passés et nous n’avons pas pu faire la trajectoire que l’on voulait. La surprise, c’est que les modèles de prévision sont pas mal en décalage avec la réalité » raconte Seb ce matin. Mais si la ligne d’arrivée se rapproche, à bord du monocoque orange, l’heure n’est pas au relâchement, loin de là. La circulation très dense dans la zone exige une concentration et une vigilance sans faille à bord comme le raconte le co-skipper de PRB.  « Il y a de nombreuses plateformes de forages, des cargos en attente, des hélicoptères : c’est très impressionnant, on a fait un peu de slalom. »

Au-delà du trafic, ce sont tout simplement, les derniers milles de cette transat qui vont donner du fil à retordre aux marins pour qui les dernières heures en mer s’annoncent  cruciales. Pour Vincent et Seb, l’enjeu du jour est de taille : trouver le moment propice pour virer à droite. Une équation pas simple à résoudre quand on sait que les conditions à l’approche d’Itajai s’annoncent compliquées avec un vent mollissant et des ondées orageuses. « : on est très proche de la route, mais on a un empannage bien placé à faire et on sait que ça va mollir en arrivant vers Itajaí ». Certes les milles d’avance que possèdent PRB sur ces deux adversaires sont un bonus appréciable mais la course n’est pas terminée. Banque Populaire et Groupe Queguiner sont à l’affut de la moindre erreur. L’enjeu véritable de ces dernières 24 heures en mer est donc pour les deux hommes de tête de garder la situation sous contrôle.

Yann Eliès : « On ne va pas dire qu’on est résigné mais quand même. Il ne va pas se passer grand-chose mais en même temps à chque fois que je dis ça, il se passe quelque chose. Avec la méteo on va revenir, ca mollit devant. On a décidé de faire un peu d’est pour arriver sud est. Les routages nous font arriver pour l’apéro, c’est pas mal ! » lançait Yann plein d’humour ce matin. Joint par téléphone, yann affichait une bonne humeur qui faisait plaisir à entendre, alors que le tandem poursuivait sa progression vers le Sud, après une nuit animée, au milieu des nombreuses plates-formes pétrolières de Rio de Janeiro. »