0,5 nœuds, 1,5 nœud, 2 nœuds… : les vitesses instantanées des bateaux de tête au classement de la mi-journée étaient apathiques. « On est dans la pétole, on prend notre mal en patience » a commenté Laurent Gouezigoux, à la vacation officielle. Le fait est qu’il n’y a pas grand-chose d’autre à faire aujourd’hui, à part attendre.
La dorsale responsable des petits airs de ces dernières 36 heures va progressivement laisser place à un anticyclone en formation à l’Ouest du Portugal. Le flux de Nord Nord-est devrait se renforcer jusqu’à dix nœuds pour les « centristes » et à près de 15 nœuds pour les partisans de l’option Est.
Nicolas Troussel et Thomas Rouxel (Crédit Mutuel de Bretagne), Nicolas Lunven et Jean Le Cam (Generali) ou encore Yann Eliès et Jérémie Beyou (Generali – Europ Assistance) devraient par conséquent remonter progressivement au classement. « Pour l’instant on a payé l’addition mais on n’a pas eu notre dû ! On espère que nos copains vont s’arrêter un peu pour leur prendre quelques milles … et revenir dans le match » a souligné Yann Eliès. Lui et les autres, partis longer les côtes portugaises, ont un peu souffert du décalage entre la météo annoncée par les fichiers et les conditions réelles.
Quant aux concurrents partis à l’Ouest, ceux-ci sont actuellement soumis davantage à l’influence de la dorsale que les autres et leur progression pourrait être rendue temporairement délicate. Dans la voix de Jean-Paul Mouren (Groupe SNEF), joint ce matin pour la vacation, transparaissait clairement de l’inquiétude quant à la suite des évènements.
Enfin au centre, Sam Davies (Savéol), exprimait une certaine confiance et une satisfaction ce midi : « Actuellement, ça glisse bien. Nous sommes positionnés comme nous le souhaitions et en fin de journée, nous allons nous trouver dans le train des alizés. L’idée, et ça ne se présente pas mal, c’est d’être dans le peloton de tête aux Canaries».
Ils ont dit :
Laurent Bourgues, co-skipper de Kickers : « On est dans la pétole comme les autres ! On prend un peu notre mal en patience. Même si on n’est pas trop mal, on a peur de se faire dépasser de tous les cotés. On fait notre route, on devrait savoir dans quelques heures si nos réflexions vont payer. Avec ce vent, je pense que même les meilleurs se mordent les doigts. »
Laurent Gouezigoux, skipper de Trier c’est préserver : « Il pleut, on se croirait en Normandie ! On a des conditions mollassonnes et on a hâte que le vent rentre. C’est éreintant moralement d’être dans la molle. On a hâte d’envoyer le spi parce que ça fait un moment qu’on fait du près. On voit que les gars dans l’Est ne vont pas tarder à dégommer. On les surveille pour se situer et rester à bloc. »
Adrien Hardy, skipper de Agir Recouvrement : « On commence à avoir l’habitude, les conditions sont les mêmes depuis quelques jours… Depuis ce matin on est arrêté. La mer est vraiment calme, on se croirait sur un lac. On avance à un nœud. On s’impatiente, les prochaines heures vont être primordiales pour repartir. On est un peu énervé de voir les bateaux à l’Ouest qui sont beaucoup moins plantés. On n’avait pas prévu ça. On pensait toucher le vent en premier. »
Yann Elies, skipper de Generali – Europ Assistance : « Notre objectif est d’arriver aux Canaries avec le moins de retard possible pour la suite. On a un peu souffert du décalage entre la météo et ce que l’on a réellement. Les prévisions n’ont pas été très fiables ces 48 heures avec ces conditions. »
Nicolas Troussel, skipper de Crédit Mutuel de Bretagne : «On est resté scotché un peu plus que prévu le long du Portugal, on a pris pas mal de retard… on ne va pas tout récupérer mais on fait le max. Depuis le départ les fichiers météo ne sont pas comme prévus. On fera le bilan aux Canaries. On se bagarrera s’il faut, rien n’est perdu ! »
Classement de 15 h
1 GEDIMAT Armel Tripon / Franck Le Gal à 3021,6 milles de l’arrivée
2 GROUPE BEL Kito De Pavant / Sébastien Audigane à 4,3 milles
3 BANQUE POPULAIRE Jeanne Grégoire / Gérald Véniard à 5,3 milles
4 CERCLE VERT Bertrand de Broc / Gildas Morvan à 5,4 milles
5 BRIT AIR Armel Le Cleac’h / Fabien Delahaye à 6,5 milles
